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Fabien Clain appelle à des attaques de l’EI en France

Depuis la Syrie, l’islamiste armé considéré comme la voix française du groupe État islamique exhorte les Français à se rebeller contre le gouvernement
Fabien Clain, 37 ans, proche du clan de Mohamed Merah, est recherché par Interpol (capture d’écran)

Fabien Clain, islamiste armé français d’origine réunionnaise qui avait rejoint le groupe État islamique (EI) en 2014, a diffusé un enregistrement audio jeudi sur Al Bayan, la radio de propagande de l’EI.

Son message intitulé « Est-ce que tu réalises ? » exhorte les sympathisants de l’EI à exécuter des attaques en France pour « venger ceux qui meurent » dans les frappes de la coalition, appelant à « faire trembler la terre des injustes », la guerre devant « frapper à leur porte ».

Fabien Clain débute son allocution en rendant hommage aux femmes de l’EI tuées à la suite des bombardements français.  

Sans les nommer, il évoque le mouvement des Gilets jaunes et les troubles qui ont lieu en France depuis plusieurs semaines. Il s’adresse aux jeunes des banlieues en les incitant à « se rebeller contre le gouvernement » qui dépense leur argent « à tort et à travers ».

Parti en Syrie dans la région d’Hajin, avec femme et enfants, retranché avec ses frères et leur famille, Fabien Clain qualifie les attentats d’« actes de vengeance » en réponse aux bombardements en Syrie. 

Pour rappel, il justifia, au nom de l’EI, les attentats de 2015 à Paris.

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Fabien Clain, 40 ans, et son frère Jean-Michel, 37 ans, sont de véritables figures françaises de l’islamisme armé au sein de l’EI. Le 9 juillet 2018 un mandat d’arrêt international a été émis contre eux par la justice française dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 13 novembre 2015.

Ils sont tous les deux partis faire une « hijra armée » en Syrie en 2014. Ils viennent, comme beaucoup, de la filière dite « d’Artigat », une petite ville près de Toulouse. Une cellule radicale, dirigée par celui que l’on surnomme « l’émir blanc », Olivier Corel.

Jeunes radicalisés toulousains

Ce Français naturalisé, d’origine syrienne, âgé de 71 ans, s’est installé dans un hameau de Lanes à la fin des années 1980 avec sa femme. Il va vite devenir une figure incontournable pour les jeunes radicalisés toulousains. 

Ses prêches salafistes correspondent davantage aux idées de ces jeunes des cités toulousaines, peu satisfaits des imams des mosquées.

Avant de partir en Syrie, les frères Clain ont côtoyé toute la bande toulousaine : les frères Merah, Sabri Essid (tué en Syrie il y a quelques mois), Olivier Corel, Thomas Barnouin ou encore Mohamed Megherbi (tous deux capturés par les forces kurdes en décembre 2017).

Mohamed Merah, surnommé « le tueur au scooter », tua en 2012 sept personnes, dont trois enfants, à Toulouse et à Montauban (capture d’écran)

L’aîné de la fratrie Clain avait été condamné en 2009 pour avoir facilité le départ de nombreux jeunes vers la Syrie. Il sortira de prison en 2012 pour s’établir en Normandie un temps avant de rejoindre les rangs de Daech en Syrie en 2014. C’est lui qui établira les bases de la cellule française sur place.

D’origine réunionnaise, les frères Clain étaient de fervents catholiques avant leur conversion à l’islam radical vers 2005. En Syrie, leur mission est de poursuivre l’endoctrinement des nouvelles recrues francophones et faciliter leur intégration. La dernière apparition de Fabien rappelle le rôle central qu’il joue au sein de l’organisation.

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