Le pèlerinage de la Ghriba victime d’une infox israélienne selon le ministre René Trabelsi
Le ministre tunisien du Tourisme, René Trabelsi, a tenu à démentir les déclarations d’un président de parti au sujet de la participation de rabbins israéliens à la visite annuelle de la synagogue de Djerba.
Répondant aux accusations du président du Mouvement du peuple, Zouhair Maghzaoui, le ministre du Tourisme, lui-même juif tunisien, a précisé à des médias locaux que les grands rabbins qui ont assisté au pèlerinage à Djerba la semaine dernière sont venus de plusieurs pays occidentaux comme la France, la Grande-Bretagne ou la Suisse.
Des rabbins israéliens en Tunisie ?
Les fidèles juifs sont venus par milliers en pèlerinage à la Ghriba, dans le sud de la Tunisie, confirmant un regain de fréquentation à la faveur d'une amélioration de la sécurité qui laisse également augurer d'une saison touristique record.
Ce pèlerinage, organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive, coïncidait cette année, pour la première fois depuis 1987, avec le mois sacré de jeûne musulman, le Ramadan.
Selon des informations relayées par les réseaux sociaux, des rabbins israéliens « extrémistes » avaient même participé à l’iftar ( rupture du jeûne) collectif réunissant près de 300 personnes, juifs et musulmans, à l’occasion du pèlerinage annuel de la Ghriba.
Archimedes, « diffuseur de fausses informations »
René Trabelsi va plus loin, accusant, pour sa part, une « entreprise israélienne » spécialisée dans la désinformation via des faux profils sur les réseaux sociaux, de mener une « campagne de dénigrement » contre les membres du gouvernement tunisien.
« Au regard des informations dont nous disposons, des parties tunisiennes ont engagé cette entreprise pour lancer une campagne de dénigrement à l’encontre de l’équipe gouvernementale et de son président. Je pense que certaines personnes sont vexées par le travail accompli par le gouvernement », a déclaré le ministre du Tourisme à une radio tunisienne.
Il évoquait clairement le Groupe Archimedes, dont Facebook vient de supprimer 256 comptes, pages et groupes affiliés.
Ce réseau, selon le quotidien Le Monde, était mobilisé pour « diffuser de fausses informations ou influer de manière malhonnête sur le débat politique. La plupart de ces comptes visaient les internautes de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne (Togo, Angola, Nigeria, Niger…), mais aussi d’Asie du sud-est, de Tunisie et du Brésil ».
Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].