Moscou veut récupérer Hannibal Kadhafi, emprisonné au Liban
Moscou veut obtenir le transfert du fils de Mouammar Kadhafi, Hannibal, du Liban en Russie, a rapporté le 8 janvier le journal saoudien Asharq al-Awsat.
Selon de hauts responsables libanais non identifiés, les Russes travaillent en coordination avec Damas pour obtenir la libération du fils de l’ancien dirigeant libyen, emprisonné au Liban depuis 2015.
Hannibal est accusé d’avoir dissimulé des informations sur la disparition du dirigeant libanais chiite Moussa Sadr, disparu en août 1978 lors d’une visite officielle en Libye. Ses avocats soulignent, selon Asharq al-Awsat, que ces accusations sont infondées puisque Hannibal avait deux ans au moment des faits.
Sadr, un des fondateurs historiques du mouvement chiite Amal, aurait été assassiné avec ses deux compagnons de voyages, le cheikh Mohammad Yaacoub et le journaliste Abbas Badreddine, sur ordre de Mouammar Kadhafi. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés.
Selon le journal saoudien basé à Londres, c’est le frère de Hannibal, Saïf al-Islam, qui se cacherait quelque part dans une région montagneuse en Libye après sa libération en juin 2017, qui aurait contacté Moscou, via des émissaires, pour œuvrer à la libération de Hannibal.
Selon une source du journal, Saïf al-Islam « entretient de bonnes relations, même par correspondance, avec Moscou ».
C’est le frère de Hannibal, Saïf al-Islam, qui aurait contacté Moscou, via des émissaires, pour œuvrer à la libération de Hannibal
La Russie a donc envoyé un message aux autorités libanaises expliquant qu’elle pouvait garantir le transfert du fils de l’ex-dirigeant libyen vers Moscou pour ensuite lui octroyer la nationalité russe.
De son côté, la Syrie a longtemps exigé du Liban la récupération de Hannibal. Pour Damas, Hannibal est « un réfugié politique et un résident légal du territoire syrien ».
En décembre 2015, le Liban a rejeté la demande de Damas de livrer l’homme d’affaires.
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L’influence russe dans le conflit en Libye, instable depuis le renversement de Kadhafi en 2011, s’est accrue ces dernières années, notamment avec le renforcement des liens entre la Russie et le maréchal libyen autoproclamé Khalifa Haftar.
L’armée russe a apporté son soutien au puissant chef militaire libyen, dont l’Armée nationale libyenne (ANL) contrôle l’est de la Libye.
Haftar s’est rendu en Russie à de nombreuses reprises. En 2017, le ministère russe de la Défense l’a accueilli à bord de son unique porte-avion alors qu’il patrouillait en Méditerranée.
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