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Une actrice saoudienne critiquée pour avoir proposé d’utiliser des détenus comme des « rats de laboratoire »

En suggérant d’utiliser les détenus pour tester les traitements contre le COVID-19, Maram Abdulaziz a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux
Pour Maram Abdulaziz, il vaut mieux tester les médicaments sur les prisonniers que sur les rats ou les singes (capture d’écran/Instagram)

Maram Abdulaziz, une actrice saoudienne, a fait l’objet de nombreuses critiques après avoir déclaré en ligne que les détenus devraient servir de « rats de laboratoire » pour tester les vaccins contre le coronavirus

L’actrice, qui compte plus de 20 000 abonnés sur Twitter, a fait cette suggestion sur le réseau social. « Si cela ne tenait qu’à moi, tous ceux qui ont été arrêtés, en particulier dans des affaires qui affectent la sécurité, je ne les emprisonnerais pas mais les priverais de nourriture, de boisson et de réinsertion », a-t-elle affirmé dans un tweet qu’elle a ensuite supprimé.

« Je ferais d’eux la base de tests et d’expériences pour de nouveaux médicaments. Même si le résultat n’est pas garanti, ce serait leur punition. Ainsi, nous pourrions également tirer profit d’eux. Nous les testerions [les médicaments] de préférence sur eux plutôt que sur des rats et des singes qui ne nous ont jamais fait de mal. »  

Les internautes n’ont pas tardé à lui répondre qu’il existe des lois pour traiter convenablement les détenus et qu’il appartient aux autorités d’établir les sanctions.

Traduction : « Un détenu, quelle que soit l’inculpation, est jugé conformément aux lois en vigueur dans le pays où il se trouve et est confié aux autorités et aux fonctionnaires. Il ne s’agit pas de rats de laboratoire et je vous conseille de vous repentir de ce que vous avez dit, de demander pardon et de donner l’aumône. » 

Traduction : « Si cela ne tenait qu’à moi, j’aurais appliqué vos propos à ceux de l’industrie de l’art bon marché, car eux non plus ne nous sont d’aucun bénéfice. » 

Des internautes ont souligné les préoccupations relatives aux droits de l’homme liées à sa suggestion et se sont dit soulagés qu’elle ne soit pas chargée de ces questions.

Traduction : « Je cherche refuge en Dieu contre ce genre de pensée qui est un crime contre l’humanité et un crime contre les droits de l’homme… Dieu merci, ces questions ne relèvent pas d’elle… »

Après la déferlante de critiques en ligne, l’actrice a évoqué son tweet dans une vidéo de deux minutes publiée sur Twitter, laquelle a depuis été supprimée de son compte.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=fsYQNdLF0v8&feature=emb_title

Dans la vidéo, l’actrice insiste en affirmant que les détenus seraient d’une plus grande utilité en tant que sujets de tests plutôt que d’être emprisonnés pendant plusieurs années. 

« Tout cela se ferait avec leur consentement, ils devraient se porter volontaires, cela profiterait au pays et réduirait leur temps derrière les barreaux. Où est le problème ? », se défendait la jeune femme.

« Pourquoi ne devrions-nous pas tirer profit des personnes en prison ? Ce serait avec leur consentement. Ils obtiendraient quelque chose en retour, sur le plan financier ou une réduction de peine, etc. Pour ceux qui me critiquent en utilisant des arguments humanitaires, je ne suis pas en train de dire qu’il faut les exécuter, je dis qu’il faut tirer profit d’eux en les utilisant. »

Dans un autre tweet, l’actrice répond aux critiques en justifiant davantage ses commentaires.  

« À ceux qui ne cessent de me demander pourquoi je ne me présente pas pour tester des médicaments, je réponds que premièrement, je suis inscrite comme donneuse de cellules et d’organes après ma mort. Quant aux essais cliniques, cela nécessite des personnes en convalescence, ce qui ne me concerne pas ! Je ne fais pas partie de ceux qui ne font pas ce qu’ils prêchent. »

Au Moyen-Orient, il y a eu un nombre croissant d’appels à la libération de prisonniers à l’étroit dans leurs cellules.

En Arabie saoudite, des activistes ont utilisé les réseaux sociaux pour attirer l’attention sur la détention d’activistes politiques, citant les craintes de la propagation du coronavirus dans des conditions insalubres derrière les barreaux.

Le royaume enregistre jusqu’à présent 2 932 cas de coronavirus et 41 décès. 

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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