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Yémen : al-Qaïda perd un de ses combattants historiques dans un bombardement américain

Sa tête avait été mise à prix cinq millions de dollars et il était recherché depuis presque vingt ans : Jamel al-Badaoui aurait été tué dans une frappe américaine au Yémen
Jamel al-Badaoui était le cerveau de l’attaque contre le destroyer américain USS Cole le 12 octobre 2000 au large du Yémen, revendiquée par al-Qaïda (FBI)
Par MEE

L’homme était recherché depuis presque vingt ans. Selon le porte-parole du commandement central de l’armée américaine, Jamel Ahmed Mohammed Ali al-Badaoui, aurait été tué dans un bombardement américain mardi 1er janvier au Yémen. 

Cerveau de l’attaque contre le destroyer américain USS Cole le 12 octobre 2000 au large du Yémen, revendiquée par al-Qaïda, al-Badaoui avait été inculpé en 2003 par la justice américaine de 50 chefs d’accusation de terrorisme. En janvier, il avait également tenté d’attaquer un autre navire de guerre américain.

Cette photo, prise le 29 octobre 200, montre le remorquage du USS Cole hors de la ville portuaire d’Aden, en mer, par le remorqueur USNS Catawba du Military Sealift Command (AFP)

Pour rappel, le destroyer USS Cole avait été percuté par une vedette kamikaze piégée. L’explosion avait engendré d’énormes dommages sur le navire qui avait manqué de couler, tué dix-sept marins et blessé 39 autres. Il s’agit de l’attaque la plus importante contre un navire militaire américain depuis le 17 mai 1987 et le bombardement par l’aviation irakienne de la frégate USS Stark dans le Golfe qui avait fait 37 morts et 21 blessés.

L’attaque de l’USS Cole est considérée, avec les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, comme l’acte fondateur des grandes actions d’al-Qaïda avant le 11 septembre 2001. 

« Pour al-Qaïda, cette disparition sera inévitablement suivie d’une perte d’influence au Yémen car c’est un combattant historique du groupe »

- Un expert militaire de la région 

« Pour al-Qaïda, cette disparition sera inévitablement suivie d’une perte d’influence au Yémen car c’est un combattant historique du groupe », relève un expert militaire de la région interrogé par Middle East Eye.

Al-Badaoui faisait partie des six personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’attaque de l’USS Cole par les autorités yéménites. Condamné à mort en 2001, il réussit à s’échapper en 2003. À nouveau capturé en mars 2004, le Yéménite s’évade une seconde fois le 3 février 2006 de sa prison.

Il figurait sur la liste des personnes les plus recherchées de la police fédérale américaine (FBI), qui offrait une récompense de cinq millions de dollars pour toute information qui permettrait son arrestation.

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Selon un officiel américain interviewé par la chaîne d’information CNN, l’attaque aérienne, de haute précision, a eu lieu dans le gouvernorat de Marib au Yémen. Le véhicule d’al-Badaoui a été frappé alors qu’il était seul derrière le volant. Selon l’évaluation post-bombardement, il n’y aurait pas de victimes collatérales sur place.

Jamel al-Badaoui n’est pas le seul participant à l’attaque de l’USS Cole à être éliminé par les Américains : le Yéménite Qaed Salim Sinan al-Harethi fut tué par une frappe réalisée par un drone Predator de la CIA en novembre 2002 au Yémen. Même chose pour un autre Yéménite, Fahd al-Quso, en 2012. En revanche, le Saoudien Abd al-Rahim al-Nashiri fut fait prisonnier et envoyé en détention à Guantanamo.

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