EN IMAGES : Neuf années de guerre en Syrie
Le 6 mars 2011, certains des slogans populaires anti-régime qui ont envahi l’Égypte et la Tunisie sont tagués sur un mur de la ville de Deraa par un groupe de jeunes garçons, visant le président Bachar al-Assad. Quinze d’entre eux sont arrêtés et torturés par la suite. Alors que la population apprend leur calvaire, les premières protestations exigeant le départ de Bachar al-Assad sont déclenchées et se répandent rapidement dans le pays. Ces protestations pacifiques se heurtent à une répression meurtrière. (AFP/Omar Kadour)
La répression des manifestations par Assad incite la population à prendre les armes et, en 2012, des batailles sanglantes s’ensuivent, notamment à Homs. Plusieurs villes syriennes sont balayées par le conflit, qui tue des milliers de personnes et dévaste les villes. Les combats entraînent l’incendie du souk historique d’Alep, qui date des XVe et XVIe siècles ; des centaines d’échoppes sont détruites. (MEE/Tom Westcott)
Aux premières heures du 21 août 2013, les forces d’Assad tirent des roquettes chargées de gaz sarin dans la Ghouta orientale, la banlieue assiégée de Damas, tuant jusqu’à 1 300 personnes – dont une majorité de civils et de nombreux enfants. Des images et des vidéos montrant des victimes en train de convulser, de suffoquer, de cracher du sang ou avec de l’écume à la bouche apparaissent rapidement et choquent le monde entier. L’ONU dénonce ces attaques, décrites comme les pires attaques aux armes chimiques depuis 25 ans, tandis que le président américain de l’époque, Barack Obama, accuse le gouvernement syrien d’avoir franchi une « ligne rouge ». Obama ne donnera cependant jamais suite à sa menace et Assad évite une attaque américaine en promettant de renoncer à ses armes chimiques. (AFP/Shaam News Network)
L’émergence du groupe État islamique (EI) en 2014 marque un tournant dans la guerre civile syrienne alors que ses membres sèment la terreur dans le nord et l’est du pays. En septembre, l’État islamique lance une attaque contre Kobané – ou Aïn al-Arab –, une ville sous contrôle kurde. Soutenues par les frappes aériennes de la coalition dirigée par les États-Unis, les forces kurdes parviennent à empêcher l’État islamique de prendre la ville et le vent commence à tourner pour le groupe. (AFP/Yasin Akgül)
En septembre 2015, la Russie, qui a bloqué toute action internationale contre le gouvernement d’Assad au Conseil de sécurité de l’ONU, entre officiellement en guerre. Cela change la donne. Assad se rend à Moscou en octobre pour son premier voyage à l’étranger depuis le début du conflit. Depuis, les avions de guerre russes ne cessent de bombarder les zones contrôlées par l’opposition, tuant des milliers de combattants et de civils. Le mois dernier, l’ONU a déclaré que la Russie s’était probablement rendue coupable de crimes de guerre. (AFP/Alexey Druzhinin)
Fin 2016, après l’échec d’un bref cessez-le-feu, les forces gouvernementales russes et syriennes intensifient leur bombardement d’Alep-Est, sous contrôle rebelle depuis 2011, dans le but de reprendre la deuxième ville de Syrie. De nombreux hôpitaux sont visés par les frappes et des centaines de civils sont tués. En décembre, le gouvernement syrien annonce sa victoire après que les rebelles ont accepté de se retirer, ce qui leur permet d’être évacués avec leurs familles vers les zones tenues par les rebelles en dehors d’Alep avec les autres civils qui souhaitent quitter la ville. (AFP/Joseph Eid)
Des musiciens syriens jouent de leurs instruments dans le théâtre de la cité romaine historique de Palmyre, le 4 mars 2017. L’État islamique a pris le contrôle de ce lieu emblématique en 2015 et a commencé à détruire les monuments du site classé au patrimoine mondial, situé en plein désert. En 2017, après avoir changé de mains à plusieurs reprises, le site est repris par les forces d’Assad, tandis que les forces kurdes dans le nord-est poussent l’EI à se défendre. Cette même année, les milices des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis et à prédominance kurde, lancent leur assaut sur Raqqa, la capitale de facto de l’État islamique, et annoncent sa libération en octobre. (Reuters/Omar Sanadiki)
En 2018, une nouvelle offensive est lancée par les forces du gouvernement syrien pour reprendre la région du sud-ouest aux forces de l’opposition. La province de Deraa et ses environs sont pris pour cible jusqu’à ce que la région soit finalement reprise par les forces d’Assad et que les rebelles qui s’y trouvent acceptent de se rendre en échange d’un passage sécurisé vers la province d’Idleb, qui devient alors l’un de leurs derniers territoires dans le pays. Une zone tampon est ensuite mise en place à Idleb et autour après un accord entre la Russie et la Turquie dans l’espoir de désamorcer l’attaque gouvernementale qui se prépare. (AFP/Mohamad Abazeed)
En 2019, selon les estimations, le bilan total de la guerre s’élève à plus de 500 000 victimes, alors que plus de la moitié des Syriens ont été forcés de fuir de chez eux. Alors que les dernières enclaves rebelles sont reprises par les forces pro-Assad, un sentiment de normalité tente de s’installer dans d’autres parties du pays, comme dans la capitale Damas, dont le centre a été largement épargné par les combats. Les projets de reconstruction sont désormais vendus à des soumissionnaires extérieurs afin de lancer le processus de reconstruction du pays et le secteur du tourisme cherche des moyens d’attirer des visiteurs malgré la situation instable dans laquelle se trouvent des millions de Syriens. Dans le même temps, les Émirats arabes unis et Bahreïn rouvrent leurs ambassades dans la capitale syrienne. (AFP/Louai Beshara)
Cette année, la guerre semble avoir atteint son paroxysme dans le nord-ouest de la province d’Idleb, où les forces pro-Assad soutenues par la Russie affrontent les derniers rebelles et l’armée turque. Environ un million de personnes ont été forcées de fuir vers la frontière turque depuis que le gouvernement syrien a lancé son assaut en décembre, ce qui a incité la Turquie à déployer des armes et des hommes dans la province pour tenter d’endiguer le flux. Les villes de la province d’Idleb comme Ariha (ci-dessus) ont été vidées de leurs habitants. (AFP/Omar Kadour)
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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