Tunisie : un député justifie le meurtre de Samuel Paty, la justice ouvre une enquête
La police en Tunisie a ouvert une enquête après les propos d’un député indépendant qui a justifié la décapitation d’un enseignant français en estimant qu’il fallait « assumer » les retombées de toute « atteinte au prophète ».
Vendredi, l’enseignant Samuel Paty, 47 ans, qui avait montré à ses élèves adolescents des caricatures du prophète de l’islam Mohammed lors d’un cours sur la liberté d’expression, a été tué à la sortie de son collège près de Paris, une attaque qui a suscité émotion et effroi en France.
Le lendemain, Rached Khiari, député tunisien, élu sous la bannière du mouvement islamiste al-Karama, membre de la coalition gouvernementale, a écrit sur sa page Facebook : « Toute atteinte au prophète Mohammed est le plus grand des crimes. Tous ceux qui le commettent, s’agissant d’un État ou d’un groupe d’individus, doivent assumer ses retombés et répercussions. »
Ces propos ont été critiqués par certains internautes mais salués par d’autres.
Ils ont également entraîné l’annulation de la diffusion d’une émission dans laquelle Rached Khiari intervenait, sur une chaîne privée tunisienne.
Le député s’est dit, lui, prêt à abandonner son immunité parlementaire.
Le pôle judiciaire « a chargé une brigade spécialisée dans les affaires de terrorisme d’enquêter sur le contenu du post » sur Facebook, a déclaré lundi à l’AFP Mohsen Dali, substitut du procureur général au tribunal de première instance de Tunis.
Cette brigade devra ensuite transmettre les résultats de l’enquête préliminaire au parquet qui « prendra les mesures appropriées », a-t-il précisé.
Samedi, le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi a présenté à son homologue français Jean Castex les « condoléances » du peuple tunisien, lors d’une conversation téléphonique. Il a souligné que son pays rejetait « toute forme d’extrémisme et de terrorisme, qui n’ont rien à voir avec l’islam », et souligné la nécessité de « respecter la liberté d’expression et de croyance ».
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