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Distanciation sociale de luxe : le marché des yachts est à flot à Dubaï

Il faut compter jusqu’à environ 4 000 euros pour trois heures sur un bateau de 42 mètres, le coût étant généralement partagé par les passagers à bord
La demande de location de bateaux de luxe ne fait qu’augmenter depuis mars 2021 (AFP/Karim Sahib)
La demande de location de bateaux de luxe ne fait qu’augmenter depuis mars 2021 (AFP/Karim Sahib)
Par AFP à DUBAI, Émirats arabes unis

Des yachts à perte de vue au bord de la « Marina » de Dubaï : avec le retour des touristes, les escapades à bord de ces bateaux blancs de luxe pullulent sur les lacs artificiels en ces temps de pandémie dans l’émirat du Golfe tapageur.

Grande ouverte aux touristes depuis juillet 2020, la ville-émirat attire les visiteurs avec ses restaurants et ses plages mais aussi ses yachts, à un moment où la distanciation sociale reste de rigueur.

Depuis le début de la crise sanitaire, Nada Naïm est sortie en mer à quatre reprises. « C’est plus intime, vous êtes seulement avec votre famille et vos amis », raconte cette Saoudienne de 36 ans qui vit à Dubaï.

« Les gens ont préféré quelque chose de sûr et de sécurisé avec des règlements »

- Mohammed al-Sayed, directeur de la Royal Star Yachts

« On a l’impression de pouvoir respirer. C’est comme si vous aviez voyagé », ajoute Nada, qui n’a pas quitté Dubaï depuis février 2020. 

Avec un horizon d’interminables gratte-ciel et d’îles artificielles, les yachts sont autorisés à fonctionner à 70 % de leur capacité. Les entreprises de location ont constaté un intérêt accru pour cette activité.

« Lorsque les mesures de confinement ont été assouplies et que la situation est redevenue normale, les gens ont préféré quelque chose de sûr et de sécurisé avec des règlements, rester en famille et entre amis », explique à l’AFP Mohammed al-Sayed, directeur d’une société de charter, Royal Star Yachts. 

Résidents comme touristes rêvent de « croisières », de « se détendre », assure le professionnel qui travaille dans l’industrie du yacht depuis huit ans.

Ces excursions ne sont pas bon marché : il faut compter jusqu’à 18 000 dirhams (environ 4 000 euros) pour trois heures sur un bateau de 42 mètres, le coût étant généralement partagé par les passagers à bord.

« Monter sur un bateau, c’est comme être en terrasse »

Connu pour ses tours gigantesques et son étalage de luxe, Dubaï possède l’économie la plus diversifiée du Golfe, une région très dépendante du pétrole. Le centre financier, commercial et aéroportuaire a également développé son secteur du tourisme, avec quelque 16 millions de visiteurs par an avant la pandémie.

Alors que le pays est parmi les plus rapides à avoir lancé sa campagne de vaccination, l’afflux de visiteurs depuis le début de l’année a permis à de nombreuses activités commerciales de retrouver leur niveau d’avant la crise sanitaire. 

« J’ai constaté une augmentation de la demande de location de bateaux depuis mars 2021, car certaines restrictions étaient toujours en place dans les hôtels et les plages privées », dit à l’AFP un autre responsable d’une société de location de yachts.

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« Nous avons été autorisés à ce moment-là à fonctionner à 50 % de notre capacité, et les clients étaient très heureux de venir pour s’amuser entre amis et écouter de la musique », raconte-t-il.

Parallèlement, d’autres services, comme la livraison de produits alimentaires au milieu de l’océan, ont également le vent en poupe.

« Monter sur un bateau, c’est comme être en terrasse tout en étant loin du monde, avec seulement ceux en qui vous avez confiance », confie à l’AFP Jilan Herz, une Palestinienne qui vit depuis plus de 30 ans aux Émirats arabes unis, État fédéral composé de sept émirats.

« C’est aussi quelque chose que vous pouvez apprécier en toute sécurité avec les enfants, aller au milieu de l’océan, participer à des activités nautiques et faire un bon plongeon » ajoute-elle.

Mais les mesures de restrictions, comme le port du masque ou les capacités d’accueil minimales restent en principe de mise. Certains groupes ont été arrêtés par les autorités pour avoir enfreint les règles et se sont vu infliger de lourdes amendes.

Dubaï a été une destination appréciée pour les stars du sport, comme les footballeurs Cristiano Ronaldo et Paul Pogba ou la star des arts martiaux mixtes (MMA) Conor McGregor. L’émirat a aussi attiré une horde d’influenceurs.

Des photos de célébrités sur la page ou dans des bars à cocktails ont inondé les réseaux sociaux ces derniers mois, pendant que de nombreux touristes fortunés échappant aux confinements à travers le monde ont élu domicile temporaire à Dubaï. 

Par Dana Moukhallati

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