EN IMAGES : La vie en Palestine de 1890 à 1937
La broderie (tatriz), art populaire vieux de plusieurs siècles, est un symbole clé de l’identité et de la culture palestiniennes. Les Palestiniennes commencent à apprendre la broderie à un très jeune âge et brodent divers motifs, couleurs et dessins sur leurs thobes (robes), ainsi que leurs coiffes. Chaque région de Palestine est spécialisée dans une forme distincte de broderie, de tissu et de coiffe. Ainsi, chaque femme devient une incarnation vivante de sa terre. Cette photographie présente les broderies traditionnelles d’al-Bireh/Ramallah sur les vêtements d’une mariée. (Photo : National Geographic Magazine/John Whiting)
Les cérémonies de mariage palestiniennes ont toujours été extravagantes, en particulier en milieu rural, où elles étaient immergées dans de nombreuses traditions. La photo d’ouverture montre une tradition spéciale lors des mariages, le zafat al-arous, ou cérémonie d’arrivée de la mariée. Selon plusieurs coutumes villageoises, la mariée chevauchait un cheval, une épée à la main, accompagnée de tous les membres de sa famille. La famille marchait aux côtés de la mariée et les femmes chantaient la zaghrouta (ululation), jusqu’à atteindre la maison du marié, où les festivités commençaient. (Bibliothèque du Congrès américain)
Au début du XXe siècle, le malak de Bethléem (qui vient du mot « roi » en arabe) était connu comme la « reine des robes », une tenue de mariage recherchée dans toute la Palestine. La popularité du malak a alimenté la croissance de l’industrie textile à Bethléem et de nombreux villages l’ont adapté à leur propre style et coutumes. Sur cette photo, une femme de Bethléem porte des vêtements traditionnels ornés d’une coiffe traditionnelle de sa ville – un chapeau en forme de fez orné de pièces de monnaie venant de la dot de la mariée et un châle blanc couvrant sa tête. (Bibliothèque du Congrès américain)
La Palestine est considérée comme la terre natale de l’olivier, et depuis des siècles, les olives sont une pièce maîtresse de la culture et des traditions palestiniennes. Sur cette photo, prise entre 1890 et 1914, on voit des Palestiniennes utiliser une colonne antique comme rouleau pour produire de l’huile d’olive en écrasant les olives. La récolte des olives commence généralement en octobre ou novembre. Une fois les olives cueillies, les agriculteurs palestiniens s’en servent de bien des façons. Comme l’orange de Jaffa, l’olivier est un symbole de l’identité nationale palestinienne et un emblème du lien des Palestiniens avec leur terre. (National Geographic Magazine)
Les communautés rurales palestiniennes avaient de nombreuses pratiques traditionnelles pour les nouveau-nés. L’une des plus importantes était le massage à l’huile d’olive de la peau du bébé pendant 40 jours après sa naissance. L’huile d’olive était destinée à adoucir et renforcer la peau du bébé. En outre, les mères soulignaient souvent le regard de leur bébé avec du khôl arabe. Cette pratique visait à protéger les yeux contre les bactéries, ainsi qu’à favoriser une bonne vue. Les mères emmaillotaient souvent étroitement leurs nouveau-nés avec des tissus en corde tressés autour du lange, reflétant les pratiques de beaucoup d’autres cultures. Bon nombre de ces pratiques ancestrales perdurent encore aujourd’hui. (National Geographic Magazine)
L’huile d’olive sert aussi dans la production de savon. Le savon produit dans la ville de Naplouse est fait d’huile d’olive palestinienne, d’eau et d’un composé de sodium. Bien que Naplouse ait produit en masse du savon pour l’exportation, le savon à l’huile d’olive a été développé par les fellah (paysannes) palestiniennes pour un usage domestique. Il a gagné du terrain via le commerce et est devenu un produit emblématique de la ville industrielle de Naplouse à partir du XIVe siècle. Au début des années 1900, il y avait une trentaine d’usines à Naplouse qui produisaient le savon. L’une des plus anciennes savonneries encore en activité aujourd’hui est la fabrique Tuqan, qui commercialise le célèbre savon muftahein (deux clés) de Naplouse. (Bibliothèque du Congrès américain)
Les fellahs étaient l’épine dorsale de la société palestinienne, contribuant largement à la culture des terres et à l’économie palestinienne, et servant de piliers au développement de la culture palestinienne et de l’identité nationale. Comme le montre cette photographie prise entre 1889 et 1914, les paysannes de Palestine parcouraient souvent de longues distances pour vendre leurs produits agricoles et leurs objets artisanaux sur les marchés de toute la Palestine. Les Palestiniennes ont été fortement impliquées dans les manifestations contre la colonisation britannique et ont joué un rôle politique actif après le soulèvement d’al-Buraq en 1929 et pendant la révolte arabe de 1933. (National Geographic Magazine)
Le tissage de paniers est un patrimoine rituel en Palestine, encore pratiqué aujourd’hui par de nombreuses communautés agricoles en Cisjordanie occupée. Les femmes trouvent des matériaux de leur environnement, comme le blé et les brindilles des oliviers, des amandes et des térébinthes pour créer des paniers, des plateaux et des récipients. Une fois tissés, ils sont placés sous le soleil chaud pour sécher. La photo ci-dessus représente une jeune palestinienne tissant à la main des paniers entre 1910 et 1914. (National Geographic Magazine)
Jaffa, ou Yafa comme l’appellent les Palestiniens, est une ancienne ville portuaire qui a longtemps été la porte d’entrée de la Méditerranée. Avant la Nakba, Jaffa était la plus grande ville de Palestine et était le centre de la culture et de l’activité commerciale palestiniennes. Jaffa est surnommée « l’épouse de la mer » par les Palestiniens en raison de sa beauté. (Bibliothèque du Congrès américain)
Cultivée par les agriculteurs palestiniens de Jaffa au cours du XXe siècle, l’orange de Jaffa, également connue sous le nom d’orange Shamouti, est un symbole majeur de l’identité nationale palestinienne. Par sa couleur orange foncé distincte et son goût sucré, elle convenait parfaitement à l’exportation et était très prisée dans le monde entier. Les oranges de Jaffa étaient autrefois un produit d’exportation clé pour l’économie palestinienne. (Bibliothèque du Congrès américain)
Les fêtes religieuses ont été célébrées librement en Palestine pendant des siècles. Ici, une procession de Noël à Bethléem a lieu près de l’église de la Nativité en 1920. L’Église de la Nativité est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle est la première à y être inscrite dans la rubrique « Palestine ». (Bibliothèque du Congrès américain)
La fête de Nabi Moussa est une autre célébration religieuse. C’était l’une des plus grandes célébrations islamiques de la région, inaugurée après la prise de Jérusalem par Saladin (Salah ad-Din) en 1187. Elle était considérée comme l’un des événements religieux les plus importants de Palestine et, chaque année, des musulmans du monde entier y participaient. Les pèlerins se rendaient de Jérusalem à ce que l’on pensait être le Tombeau de Moïse à quelques kilomètres au sud de Jéricho. La cérémonie durait une semaine, au cours de laquelle une série de célébrations par le chant, la danse et les jeux avait lieu. (Bibliothèque du Congrès américain)
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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