EN IMAGES : La reine Elizabeth II et le Moyen-Orient
Les Londoniens autour du palais de Buckingham alors que le shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi, arrive à la résidence royale avec la reine et le duc d’Édimbourg dans une calèche, le 5 mai 1959 (AFP).
Pahlavi est arrivé au pouvoir en 1953 après un coup d’État soutenu par la CIA, servant les intérêts géopolitiques de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Il a renversé le gouvernement iranien du Premier ministre Mohammad Mossadegh.
Elizabeth II et le prince Philip posent avec le shah Pahlavi et sa femme Farah, à Téhéran, lors de leur visite d’État en Iran en mars 1961 (AFP).
La reine a sans le savoir joué un rôle dans le coup d’État de 1953, selon le documentaire The Queen and the Coup diffusé en 2020.
Ce film, qui s’appuie sur des documents américains, affirme que Pahlavi envisageait de fuir Téhéran lorsque le gouvernement britannique a émis un message mentionnant que la « reine Elizabeth » s’inquiétait et « espérait vivement pouvoir trouver des moyens de le dissuader de quitter le pays ».
Washington a transmis le message à Pahlavi, qui a changé d’avis. Mais ni les États-Unis ni le shah ne savaient que les Britanniques faisaient en fait référence au navire RMS Queen Elizabeth – et que la souveraine elle-même n’avait rien à voir là-dedans.
Le conseiller du Yémen Sayyid Abubakr bin Shaikh Alkaff s’agenouille devant la reine pour être fait chevalier, lors d’une visite à Aden, le 29 avril 1954 (AFP).
Cette visite a eu lieu alors qu’Elizabeth régnait depuis deux ans et faisait partie d’une tournée de six mois du Commonwealth. À l’époque, le Yémen du Sud était un protectorat britannique.
Une blague de bronze, photographiée en mars dernier, commémore la date à laquelle la reine a posé la première pierre de l’hôpital al-Joumhouria dans le quartier Khor Maksar de la ville d’Aden (AFP).
La clinique est toujours en fonction à ce jour.
Cette photo encadrée, affichée au quartier général des forces armées soudanaises dans la capitale Khartoum, montre Elizabeth II dans une calèche avec le défunt président soudanais Ibrahim Abboud lors de sa visite à Londres en 1964 (AFP).
La reine a visité le Soudan en février 1965, neuf ans après l’affranchissement du pays de la domination coloniale britannique.
Plus de 500 000 habitants des villes près de Khartoum et Omdourman étaient dans les rues, selon les autorités, brandissant drapeaux et pancartes.
La reine Elizabeth et le prince Philip ont assisté à des courses hippiques lors de ce voyage et notamment à une compétition remportée par un cheval baptisé Uhuru. Ils ont aussi assisté à une course de chameaux sur 4 km.
En 2002, le président Bachar al-Assad est devenu le premier dirigeant syrien à se rendre officiellement en Grande-Bretagne, visite lors de laquelle il a rencontré la reine au palais de Buckingham, avec sa femme Asma (AFP).
Neuf ans plus tard, Assad allait devenir un paria sur la scène internationale après sa répression brutale de manifestants pacifiques en 2011, déclenchant une guerre civile qui à ce jour a coûté la vie à plus de 400 000 personnes et en a déplacé des millions d’autres.
La reine a effectué deux visites en Turquie en 1971 et plus récemment en 2008 (AFP).
Lors de ce second voyage, elle a visité la capitale Ankara, ainsi qu’Istanbul et Bursa. Dans la capitale, elle a visité le mausolée du fondateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, où elle a laissé un mot dans le livre d’or rendant hommage à son impact dans l’histoire moderne.
Ce voyage a été considéré à l’époque comme un symbole du soutien britannique à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne – ce qui allait être utilisé plus tard par les activistes britanniques de droite comme un argument en faveur du Brexit.
Photo prise le 26 septembre 1952 à Balmoral, en Écosse, qui montre la reine Elizabeth II marcher avec sa fille, la princesse Anne, ainsi que le prince Philip et le roi Fayçal II d’Irak (AFP).
Fayçal II a été le troisième et dernier monarque de l’éphémère royaume hachémite d’Irak, créé à la suite de la défaite de l’Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale après une décennie d’administration britannique (1921-1932).
Six ans après cette photo, en 1958, Fayçal II a été renversé dans un putsch baptisé « révolution du 14 juillet » et exécuté avec plusieurs membres de sa famille.
Le roi Hussein de Jordanie et son épouse, la reine Dina, en lune de miel en Grande-Bretagne, posent avec la reine Elizabeth, le prince Philip, le prince Charles et la princesse Anne, le 19 juin 1955, au château de Windsor (AFP).
Hussein était le troisième dirigeant du royaume hachémite de Jordanie. Contrairement à son cousin, Fayçal II d’Irak, il allait avoir l’un des plus longs règnes du Moyen-Orient, de 1952 jusqu’à sa mort en 1999.
La solution chérifienne, conçue par le gouvernement britannique après la Première Guerre mondiale, proposait que les trois fils de Hussein ben Ali – chérif de La Mecque, alors dirigeant du clan Hachim qui descendrait directement du prophète Mohammed – dirigent la Syrie, l’Irak et de larges pans de la péninsule Arabique.
Le royaume hachémite de Jordanie est la seule branche de la famille toujours au pouvoir à l’heure actuelle.
La reine a rencontré quatre rois successifs d’Arabie saoudite : Fayçal, Khalid, Fahd et Abdallah (photographié ici, AFP).
Elle a rencontré le roi Khalid lors de son unique visite d’État dans le royaume du Golfe en 1979, au cours de laquelle il lui a offert un collier qui a ensuite été porté fréquemment par la princesse Diana.
Lors de la visite du roi Abdallah dans la propriété royale écossaise de Balmoral en 2003, Elizabeth a fait une petite frayeur à la famille royale saoudienne lors d’une promenade en voiture dans son Lange Rover, selon l’ancien ambassadeur britannique en Arabie saoudite Sherard Cowper-Coles.
La reine a fait accélérer le véhicule sur les routes étroites tout en continuant à bavarder avec Abdallah. Le prince héritier a demandé à son traducteur de dire à la reine de ralentir et de se concentrer sur la route. À l’époque, les femmes n’étaient pas autorisées à conduire en Arabie saoudite.
Au cours de son règne, Elizabeth a rencontré un autre prince héritier saoudien agissant comme dirigeant de facto du pays : Mohammed ben Salmane, lors de sa visite au Royaume-Uni en mars 2018 (AFP).
Depuis, l’actuel prince héritier a été accusé par le gouvernement américain d’être impliqué directement dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul en octobre 2018.
La reine a visité le service pédiatrique de l’hôpital Mustapha d’Alger lors d’une visite d’État en Algérie, le 25 octobre 1980 (Royal Collection Trust).
Ces enfants étaient des survivants du tremblement de terre d’El Asnam qui s’était produit seulement deux semaines avant, coûtant la vie à près de 5 000 personnes.
Lors de ce même voyage, elle s’est également rendue au Maroc, ce qui a ensuite été surnommé la « tournée de l’enfer » (ambassade britannique au Maroc).
Le roi Hassan II, souverain de l’époque, avait survécu à deux tentatives d’assassinat et avait tendance à la prudence et aux changements soudains de son emploi du temps.
C’est ainsi que le roi alaouite a laissé la reine seule « assise au soleil pendant une partie de l’après-midi », selon le biographe royal Robert Hardman. Lors de ce séjour, Elizabeth II a mis en garde Hassan II lorsque ce dernier a tenté de réprimander un membre du personnel de la reine.
Elizabeth II accueille l’émir de Dubaï, le cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum, et la princesse de Jordanie Hayat al-Hussein (alors son épouse), dans la loge royale au second jour des courses d’Ascot, le 15 juin 2016 (AFP).
Le cheikh Mohammed était une connaissance de longue date de la reine. Mais depuis qu’un juge britannique a statué qu’il avait maltraité son ex-femme et maintenu captives ses filles après les avoir kidnappées, Elizabeth et le cheikh n’ont plus été revus ensemble.
La reine Elizabeth a accueilli le président algérien Abdelaziz Bouteflika au palais de Buckingham à Londres le 11 juillet 2006. Quatre accords de coopération judiciaire entre Alger et Londres ont été signés lors de ce déplacement de deux jours du chef de l’État algérien en Grande- Bretagne (AFP).
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