EN IMAGES : En Égypte, la mosquée historique al-Zahir Baybars rouvre après des décennies de fermeture
En Égypte, des habitants du Caire se sont rassemblés pour visiter la mosquée historique al-Zahir Baybars cette semaine à l’occasion de sa réouverture après des décennies de fermeture. Cette mosquée, construite sous l’ère mamelouke en 1268, est l’une des plus grandes de la capitale, avec une superficie d’environ 1,2 hectare. (Toutes les photos sont de Reuters)
Des prières ont été organisées sur le site pour marquer sa réouverture. À la cérémonie ont assisté le président du Sénat de la République du Kazakhstan Mäulen Äşimbaev, le président du Sénat égyptien Abdel Wahab Abdel Razeq, et le grand imam d’al-Azhar le cheikh Ahmed el-Tayeb. La restauration de la mosquée a débuté en 2007 et a été financée conjointement par les gouvernements du Kazakhstan et d’Égypte.
La mosquée doit son nom à al-Zahir Baybars, né dans ce qui est aujourd’hui le Kazakhstan, qui régna sur l’Égypte et la Syrie. Issu d’une famille humble, esclave pendant ses jeunes années, il devint célèbre pour ses campagnes militaires contre les Mongols et les Croisés. En tant que sultan d’Égypte, il fut connu pour ses réformes administratives et l’aide qu’il apporta pour mettre fin à la présence des Croisés dans la région. Sous son règne, Baybars procéda à la fortification de nombreuses citadelles syriennes et supervisa la construction de navires de guerre et de cargos. Il bâtit en outre des ports, des canaux et des mosquées et créa un service postal.
Al-Zahir Baybars joua un rôle clé dans le modelage du paysage politique et militaire dans la région méditerranéenne. Son règne aboutit à des victoires décisives, telles que la défaite du roi français Louis IX lors de la Septième Croisade. En outre, son rôle à la bataille d’Aïn Jalout (Palestine historique) en 1260 fut essentiel. La victoire mamelouke fut un véritable tournant historique qui marqua l’effondrement de l’Empire mongol.
Avant sa reconstruction, la mosquée était totalement délabrée. Lors de la campagne napoléonienne en Égypte à la fin du XVIIIe siècle, elle servit de quartier général militaire et de fort. Elle fut ensuite utilisée comme usine de savon sous les Ottomans au XIXe siècle, puis comme abattoir en 1882, lorsque les Britanniques envahirent l’Égypte.
Aujourd’hui, la mosquée porte toujours des traces de la structure mamelouke originelle, parmi lesquelles ses colonnes, renforcées lors de la restauration. Bon nombre des briques originales et des blocs de marbre ont également été préservés pour conserver son identité historique.
Le processus de remise en état a comporté le renforcement des fondations et la restauration des colonnes de marbre et des caractéristiques architecturales distinctives. Les entrées emblématiques de la mosquée, considérées comme l’un des premiers exemples de maçonnerie ablaq au Caire, ont également rouvert.
Cependant, de nombreux changements structurels ont dû être apportés, notamment au toit et aux minarets de la mosquée.
Tarek Mohamed el-Behairy, superviseur de la restauration, a indiqué que la mosquée avait subi plusieurs processus pour lui rendre son aspect originel.
« Certaines parties ont été détruites, d’autres démantelées parce qu’elles ne pouvaient pas structurellement rester dans la mosquée », a-t-il expliqué à Reuters.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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