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Séisme au Maroc : une ONG française accuse le gouvernement marocain de « bloquer » l’aide humanitaire

Plus de 36 heures après le tremblement de terre, les équipes françaises de secours attendent toujours un feu vert de Rabat pour partir sur les zones sinistrées
Photo diffusée sur le compte Twitter du ministre qatari des Affaires étrangères, le 10 septembre 2023, montrant des membres d’une équipe de recherche et de sauvetage des forces de sécurité qataries à bord d’un avion en direction de la région du Maroc touchée par un séisme (AFP)
Photo diffusée sur le compte Twitter du ministre qatari des Affaires étrangères, le 10 septembre 2023, montrant des membres d’une équipe de recherche et de sauvetage des forces de sécurité qataries à bord d’un avion en direction de la région du Maroc touchée par un séisme (AFP)
Par MEE

« On aurait voulu prendre un avion qui décolle dans une minute à Orly, mais malheureusement, on n’a toujours pas eu l’accord du gouvernement marocain. »

Arnaud Fraisse, fondateur de l’ONG française Secouristes sans frontières, chargé de l’organisation de missions humanitaires, s’est désolé, ce dimanche matin au micro de France Inter, que ses équipes ne puissent toujours pas partir au Maroc malgré la situation d’urgence après le séisme qui a frappé le pays il y a maintenant plus de 36 heures.

Secouristes sans frontières, qui intervient bénévolement lors de catastrophes naturelles pour aider les populations sinistrées en dépêchant sur place du personnel de secours d’urgence spécialisé, avait envoyé ses sauveteurs, médecins, logisticiens, maîtres-chiens, etc. en février en Turquie lorsque deux séismes de plus de 7 degrés sur l’échelle de Richter avaient frappé la Turquie et la Syrie, faisant plus de 56 000 morts.

Le responsable humanitaire, qui affirme n’avoir « aucune explication », ajoute que le Maroc « bloque toutes les équipes de secours actuellement sauf une, celle du Qatar ». L’Espagne a aussi annoncé avoir envoyé dimanche une équipe de 56 secouristes au Maroc après avoir reçu une demande d’aide officielle de Rabat.

« Nous ne comprenons pas cette situation de blocage de la part du gouvernement », a-t-il insisté en avertissant : « On va attendre jusqu’à demain et si demain matin on n’a pas le feu vert, on ne partira pas, c’est clair. »

« Nous nous tenons prêts »

Ce 10 septembre, le président Emmanuel Macron a rappelé, en marge de la clôture du G20 à New Delhi, que la France était prête « à intervenir » pour venir en aide au Maroc « à la seconde » où les autorités marocaines le demanderaient, après le tremblement de terre qui a fait au moins 2 000 morts.

« Les autorités marocaines savent exactement ce qu’on peut livrer, la nature et le timing », a-t-il ajouté.

« À la seconde où cette aide sera demandée, elle sera déployée et nous nous tenons prêts, maintenant c’est évidemment aux autorités marocaines d’en décider en fonction de leur évaluation sur le terrain et pour que ce soit fait en bon ordre », a insisté le chef de l’État français.

Une équipe de pompiers bénévoles français, accompagnée d’un maître-chien, est arrivée au Maroc ce dimanche et va participer aux opérations de secours à une cinquantaine de kilomètres de Marrakech après le séisme meurtrier.

Ces secouristes – quatre spécialistes de sauvetage, d’appui et de recherche, un infirmier, et un agent cynophile –, originaires de Lyon (centre-est), sont partis avec environ 300 kilos de matériel. Ils ont été accueillis au siège de la protection civile. Il est prévu qu’ils restent sur place jusqu’à vendredi prochain.

Des sources officieuses marocaines ont expliqué à plusieurs médias français que les autorités étaient en train d’évaluer les besoins, de répertorier les aides proposées, et que l’objectif était d’éviter l’engorgement des secours. 

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