Les pèlerins musulmans rassemblés dans un élan de ferveur sur le mont Arafat
Quelque deux millions de fidèles étaient rassemblés ce jeudi dans un élan de ferveur sur le mont Arafat, temps fort du grand pèlerinage musulman en Arabie saoudite dédié aux prières et aux invocations.
Au petit matin, plusieurs hélicoptères survolaient déjà le périmètre pendant que les fidèles convergeaient vers le mont Arafat, ou Jabal al-Rahma, mont de la Miséricorde.
De la plaine d'Arafat, on pouvait apercevoir les pèlerins vêtus de blanc se réunir sur les flancs de la colline, cherchant une place sur les rochers déjà chauffés par le soleil.
Le pèlerinage à Arafat est dédié aux prières et aux invocations. Dans les allées bétonnées reliant la plaine au mont, des pèlerins invoquaient Dieu, les paumes tournées vers le ciel.
D'autres étaient installés dans des tentes de fortune ou sur un simple drap au bord de la route, au milieu de bouteilles en plastique vides et de tas de déchets.
C'est sur le mont Arafat que le prophète Mohammed a prononcé, selon la tradition islamique, son sermon d'adieu aux musulmans qui l'avaient accompagné pour le pèlerinage à la fin de sa vie, il y a près de 1 400 ans.
Insolations
« Je suis monté cette nuit et j'ai prié. J'ai pris des photos et j'ai appelé ma famille et mes amis », a raconté Maolana Yahia, 32 ans, venu de Jakarta, en Indonésie.
Il n'était pas encore 10 heures que les températures dépassaient déjà les 30 ° C. Dans l'hôpital situé en face du mont, une section était réservée aux insolations.
« Certains pèlerins oublient de se protéger la tête avec un parapluie par exemple quand ils prient », a déploré Bandar al-Harthi, un infirmier de l'hôpital situé face au mont.
« Nous avons déployé 326 ambulances sur le parcours du pèlerinage afin qu’elles puissent très rapidement prendre en charge les malades », a pour sa part expliqué le docteur Meshal Alanazi du Croissant-Rouge saoudien.
Dans la soirée, les pèlerins doivent rejoindre Mouzdalifa avant d'effectuer vendredi le rituel de la lapidation de Satan, qui avait tourné au drame en 2015. Une gigantesque bousculade avait fait près de 2 300 morts, dont des centaines d'Iraniens.
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Dans un contexte de tensions entre Ryad et Téhéran, les pèlerins iraniens n'avaient pas pu se rendre au hadj en 2016.
« Des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises cette année, sinon nous ne serions pas venus », a affirmé Reza, un retraité originaire de Téhéran, à l'AFP.
« Première fois »
Aux pieds du mont Arafat, des barrières mobiles ont été installées pour canaliser la foule. « On les déplacera pour agrandir les couloirs quand les pèlerins seront plus nombreux », a indiqué à l'AFP Ahmed al-Baraka des forces spéciales.
Les autorités saoudiennes ont mobilisé d'importants moyens, dont 100 000 membres des forces de sécurité, et se sont dites prêtes à parer à toute éventualité.
« C'est la première fois que je vois quelque chose comme ça, je vais prier pour mes trois enfants et ma famille aujourd'hui », a confié, émue, Fatima Arfaoui, originaire de Béja, dans le nord-ouest de la Tunisie.
Assises dos au mont de la Miséricorde, huit jeunes femmes d'une même famille originaires du Ghana reprenaient des forces après une longue marche nocturne pour rejoindre le mont Arafat depuis Mina, à l'est de La Mecque.
Parmi elles, Khadija, Mounira, Aïcha et Awa, âgées de 18 à 30 ans et toutes mariées. « C'est la première fois que je sors du Ghana. Mon mari m'a laissée partir seule car c'est La Mecque », a confié Khadija, 25 ans, sous le regard amusé des autres femmes.
Le département saoudien de l'immigration a déclaré que les femmes, cette année, représentaient 46 % des arrivées pour le hadj.
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