Le prix de la paix ? Comment Damas s’entend avec les rebelles vaincus
Ahmed Hamid, 42 ans, se souvient parfaitement du 25 avril dernier, lorsque sa famille et lui ont abandonné leurs maisons à al-Waer, une ville moderne et poussiéreuse en périphérie immédiate de la ville de Homs, dans le centre de la Syrie, et se sont entassés dans des bus verts fournis par le gouvernement.
Ce fut un moment traumatisant. Al-Waer était sous le contrôle des rebelles mais sur le point de se rendre à l’armée régulière. Personne ne savait avec certitude si accepter les promesses d’un passage en toute sécurité hors de la ville était la bonne décision.
Était-il plus dangereux de rester ou de partir ?
Al-Waer était assiégée depuis deux ans. Pendant la majeure partie de cette période, un cessez-le-feu a été installé de façon sporadique. Bien que les 400 000 habitants de la ville – dont un grand nombre avaient été déplacés de Homs – aient été soumis à des vagues de bombardements, ils n’ont pas eu à subir les attaques impitoyables des forces aériennes syriennes qui ont rasé le quartier Baba Amr de Homs et la vieille ville.
Le fils d’Ahmed Hamid, Omar, 11 ans, avait été tué par un mortier alors qu’il jouait dans la rue au début de la guerre. « Toutes les mauvaises choses qui se sont passées ici, c’est à cause des rebelles qui sont venus ici », a affirmé Hamid.
« Voilà pourquoi. Je ne sais pas d’où ils venaient. Je n’ai eu aucun contact avec eux. Ils ne m’ont jamais demandé de les rejoindre », a-t-il déclaré.
Le plan du gouvernement
Mon escorte du ministère de l’Information était prête à me conduire à travers les trois quartiers que les avions gouvernementaux avaient bombardés. Al-Waer était sensiblement moins dévastée que les deux autres zones.
Le siège d’al-Waer n’était pas non plus total. Les gens qui, avant la guerre, occupaient des emplois dans la boulangerie située de l’autre côté du front, dans la zone contrôlée par le gouvernement, m’ont dit qu’ils étaient désormais autorisés à aller travailler et à revenir via les postes de contrôle.
Les propriétaires des stands de kebab pouvaient se procurer de la viande du côté du gouvernement à condition de payer un pot-de-vin aux factionnaires du point de contrôle. Les enseignants pouvaient se rendre dans leurs écoles. Mais la vie était précaire et il n’y avait aucune perspective de changement ou d’aide.
La stratégie du gouvernement était une sanction collective visant à inciter les civils à pousser les combattants armés à abandonner.
À la fin de l’année dernière, les rebelles et le gouvernement ont commencé à négocier. Ça a pris du temps. Il y a eu plusieurs faux départs, en partie parce qu’au moins quatre groupes rebelles opéraient à al-Waer et qu’il était difficile de les mettre tous d’accord, selon une source gouvernementale syrienne.
Si le siège était levé, le gouvernement avait annoncé que les rebelles seraient transportés à Idleb ou Jarablus près de la frontière turque, et même autorisés à emmener leurs fusils et leurs armes de poing. Leurs familles et d’autres civils pouvaient partir également.
La stratégie du gouvernement était claire : circonscrire les rebelles et leurs partisans dans les régions périphériques de Syrie plutôt que de les avoir dans le cœur du pays, qui s’étend du nord au sud le long de l’axe Alep-Damas.
L’alternative offerte aux rebelles était de rester à al-Waer et d’être sélectionnés pour la conscription dans l’armée régulière. Tout homme âgé de 18 à 41 ans est susceptible de servir.
La stratégie du gouvernement était claire : circonscrire les rebelles et leurs partisans dans les régions périphériques de Syrie
Chaque homme au sein de cette tranche d’âge n’ayant pas déjà servi dans l’armée ferait l’objet d’un examen individuel dans le cadre de l’accord. Il aurait à signer un taswiya (règlement) confirmant sa décision soit de rejoindre l’armée, soit de demander une exemption en prouvant qu’il entamait des études supérieures.
Pourtant, il y avait un énorme manque de confiance, en particulier de la part des rebelles, qui savaient que le gouvernement avait arrêté des dizaines de milliers de militants depuis le début de la guerre.
Des groupes de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, accusent le gouvernement syrien de violations généralisées des droits de l’homme, notamment de détentions illégales, de torture et d’assassinats extrajudiciaires.
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Au début de l’année, Amnesty International a signalé que jusqu’à 13 000 personnes considérées comme des opposants au gouvernement avaient été pendues dans la prison militaire de Saydnaya au cours des cinq premières années de la guerre. Il a également indiqué qu’environ 17 000 personnes étaient mortes dans des prisons à travers la Syrie en raison de conditions inhumaines et d’actes de torture depuis 2011.
Elia Samman, conseiller auprès du ministère de la Réconciliation nationale, a reconnu que le gouvernement avait arrêté des dizaines de milliers de personnes dans des rafles sécuritaires dans des villes contrôlées par le gouvernement pour militantisme politique ou présomption d’actions rebelles, mais pas dans le cadre des accords de réconciliation.
Il a indiqué à MEE que le ministère prenait en charge un grand nombre de ces affaires et que plus de 70 000 détenus avaient été libérés cette année.
Afin que l’arrangement d’al-Waer soit conclu en mars de cette année, il a fallu l’implication de la Russie, a déclaré Samman. Les rebelles et les civils étaient plus disposés à accepter les assurances pour un passage en toute sécurité de la police militaire russe que de l’armée régulière syrienne.
Les rebelles fidèles à Hayat Tahrir al-Sham (anciennement Jabhat al-Nosra), affilié à al-Qaïda, et aux Frères musulmans sont allés à Idleb. Les hommes qui étaient avec Ahrar al-Sham et Jaysh al-Islam sont allés à Jarablus. Plusieurs milliers de personnes ont fait le voyage.
Pourquoi nous voulions rentrer à la maison
Assis sur une chaise en plastique du côté ombragé de la rue en face de sa maison endommagée, Ahmed Hamid a prousuivi son récit. Sa femme est venue nous rejoindre avec certains de leurs enfants pendant que nous parlions.
« Quand nous sommes arrivés à Jarablus, nous avons été mis dans des tentes. Je n’avais pas voulu quitter al-Waer mais ma femme et mon père avaient insisté. Ils avaient peur pour les enfants. Je pensais de façon rationnelle mais elle est émotive », m’a-t-il confié.
À Jarablus, la vie dans les tentes était suffocante, misérable et abrutissante avec une nourriture pauvre et rien à faire. Ahmed et son épouse Nujud Shahood voulaient retourner à al-Waer.
« Les rebelles nous ont dit qu’ils [les forces gouvernementales] allaient nous tuer et se venger si nous restions à al-Waer », a-t-elle rapporté.
Elle a téléphoné à ses parents âgés qui étaient restés dans le quartier, et ils lui ont dit que tout allait bien. « Quand j’ai compris que les rebelles avaient menti, nous avons décidé de revenir », a-t-elle ajouté.
Nujud et son mari n’étaient pas les seuls à vouloir rentrer chez eux. Le Croissant-Rouge arabe syrien a aidé environ 650 personnes à retourner à al-Waer en bus depuis Idleb et Jarablus.
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Hamid et sa femme ont emmené leurs jeunes enfants, mais leur fils de 16 ans est resté dans le camp avec le père de Hamid et ses trois frères. Ils ne voulaient pas rejoindre l’armée syrienne.
Dans un appartement d’une rue voisine, au deuxième étage, Muraya Nasr al-Methoud m’a offert du café à la façon traditionnelle syrienne. La région de Homs est plus conservatrice que Damas et, comme la plupart des femmes d’al-Waer, Muraya portait une longue abaya noire. Les fenêtres de son appartement étaient toutes soufflées, les trous bouchés par des morceaux de bâches cloués au mur.
Lorsqu’il leur a été proposé de quitter al-Waer ce printemps, Muraya est restée mais ses trois fils, mariés et âgés d’une petite trentaine d’années, sont partis pour à Jarablus. « On leur a dit que quelque chose de mal arriverait aux hommes qui resteraient ici », m’a-t-elle raconté, « mais quand ils ont vu que c’était faux, ils sont revenus. »
Ils ont depuis rejoint l’armée syrienne. Elle sait où ils se trouvent ; tous sont dans différentes régions du pays. Elle a des contacts téléphoniques réguliers.
« On leur a dit que quelque chose de mal arriverait aux hommes qui resteraient ici mais quand ils ont vu que c’était faux, ils sont revenus »
- Muraya Nasr al-Methoud
Mes entretiens ont été menés par un interprète du ministère de l’Information, mais j’ai choisi les personnes interrogées au hasard en marchant à travers al-Waer. Leurs réponses avaient un accent de vérité, sauf quand j’ai demandé si eux ou leurs proches avaient soutenu ou aidé les rebelles. À ce moment-là, leurs réponses devenaient généralement vagues.
« Les rebelles n’ont jamais forcé quelqu’un à se joindre à eux », a déclaré Muraya al-Methoud, « mais je ne voulais pas que mes fils les rejoignent. Leurs amis auraient pu les encourager alors j’ai essayé de les persuader de rester à l’intérieur autant que possible. Je suis une employée du gouvernement. Je travaille dans la boulangerie, alors je leur ai dit “Comment peux-tu rejoindre les rebelles ?” »
Elle semblait craindre d’être renvoyée ou punie si le gouvernement savait qu’elle avait des fils qui travaillaient ou se battaient avec les rebelles.
Comment l’accord s’est étendu
L’accord d’al-Waer a été reproduit dans des douzaines d’endroits à travers la Syrie au cours des deux dernières années.
Décrits officiellement comme des accords de « réconciliation », ils créent des zones de paix dans différentes parties du pays et changent le visage de la guerre en Syrie, qui dure depuis six ans maintenant.
L’idée est venue d’un petit parti d’opposition, le Parti social nationaliste syrien (PSNS), dont le dirigeant Ali Haider a été nommé ministre de la Réconciliation nationale peu après le début de la crise en 2011.
L’objectif initial était de réconcilier les partis et factions politiques non violents. Mais lorsque des groupes armés sont apparus, l’idée de réconciliation a été ajustée et transformée en plan de cessez-le-feu.
Le PSNS l’a présenté à Riad Hijab, alors Premier ministre, qui a par la suite fait défection et dirige aujourd’hui le Haut Comité des négociations de l’opposition en exil. Il l’a refusé.
Quelques mois plus tard, le président Bachar al-Assad a développé l’idée. Il en a fait la pierre angulaire de sa stratégie consistant à faire pression sur les zones tenues par l’opposition au moyen des bombardements, des sièges ou les deux.
Le Comité des droits de l’homme des Nations unies a qualifié de crime de guerre tout accord par lequel les gens sont contraints d’évacuer une zone
Les critiques qualifient les accords de réconciliation de « capitulations » et le Comité des droits de l’homme des Nations unies a qualifié de crime de guerre tout accord par lequel les gens sont contraints d’évacuer une zone.
Les médias, s’appuyant sur des sources dans l’opposition, affirment souvent que les accords sont des évacuations forcées. Mais dans tous les cas ou presque, les civils ont eu la possibilité de choisir de rester ou de partir.
Réticents à se rendre, les rebelles et leurs partisans dans les organes de propagande de l’opposition ont prétendu que ceux qui partaient seraient soit arrêtés, soit tués, et que cela s’est produit.
Des sources gouvernementales affirment que si les rebelles étaient exécutés ou arrêtés, les forces de sécurité nuiraient à la stratégie consistant à négocier des redditions.
Pacification ? Impopulaire chez les commandants
« Certains accords ont échoué, mais il y a 103 réconciliations qui ont fonctionné et perdurent complètement », a déclaré Samman, le conseiller de Haider, qui est également un membre important du PSNS.
« Ils ont affecté la vie de deux millions de citoyens syriens, qui sont retournés à leur vie normale. »
« Plus de 100 000 personnes “recherchées” ont bénéficié d’une amnistie. Habituellement, le taswiya se fait sur place dans une école ou un autre bâtiment public. Nous avons conclu un accord avec les responsables de la sécurité pour le faire sur place », a-t-il indiqué.
Les gens sont souvent anxieux à l’idée d’être interrogés. Samman a précisé que le processus durait généralement une demi-heure.
« Les questions ne portent pas sur ce qu’une personne a fait dans les zones rebelles, mais sur le type d’armes que possédaient les rebelles, qui les fournissait et d’où elles venaient. Personne n’est arrêté. »
Il n’y a pas de modèle uniforme concernant ces accords. Parfois, ils sont négociés par le ministère de la Réconciliation nationale, parfois par le Bureau de la sécurité nationale, qui coordonne les différentes agences de sécurité. Parfois, la communauté locale ou les chefs tribaux (muftars) sont impliqués. Dans tous les cas, les gens obtiennent un document officiel régularisant leur statut.
Je me souviens d’un colonel me disant : « Vous êtes pire que les terroristes. Nous nous battons mais vous leur donnez une chance »
- Elia Samman, membre du PSNS
Les accords ne prévoient pas de véritable réconciliation au sens où des forces opposées se rencontrent à mi-chemin et essayent de comprendre les griefs de l’autre partie. Ils n’offrent rien de plus qu’une amnistie en échange d’une reddition. En clair, ils exhortent les gens à se réconcilier pour les vaincre.
Les Syriens indépendants avec lesquels j’ai parlé ont confirmé qu’il est très rare que les rebelles qui se rendent soient arrêtés, et encore plus qu’ils soient sommairement exécutés. Ils ont également déclaré que, malgré les pénuries d’effectifs, l’armée observe toujours la loi syrienne qui exempte de conscription les garçons qui sont fils unique.
La nouvelle stratégie de pacification du gouvernement n’est pas populaire auprès de tous les commandants militaires syriens. Certains n’ont pas caché le fait qu’ils préféreraient vaincre, emprisonner ou tuer les rebelles.
« Ils nous détestent. Ils pensent que nous soulageons les terroristes », a déclaré Samman. « Je me souviens d’un colonel me disant : “Vous êtes pire que les terroristes. Nous nous battons mais vous leur donnez une chance.”
Mais j’estime qu’il est logique de permettre à quelques centaines de combattants d’aller ailleurs et de laisser quelques centaines de milliers de civils revenir à une vie normale. »
Accords entre Syriens
La région de Damas a vu de nombreux exemples de « réconciliation ». L’un des accords les plus importants concerne la ville de Moadimiya, située dans une zone particulièrement sensible, séparée de la ville de Daraya par l’aérodrome militaire de Mezzeh.
Les deux villes ont été soumises à de lourds bombardements du gouvernement. Daraya en particulier a été durement touchée et beaucoup de ses habitants ont trouvé refuge à Moadimiya, où une trêve a été conclue avec l’armée syrienne à la fin de l’année 2014. Au lieu de la force brutale, le gouvernement a adopté la tactique de la famine, en assiégeant la ville.
Des blocs d’appartements de cinq étages, gravement endommagés et inhabitables, sur la ligne de front de Moadimiya, donnaient une impression intimidante de ce que la guerre devait être à son apogée.
Un pont enjambant une ligne de chemin de fer désaffectée formait un no man’s land entre les deux camps.
Des milliers de résidents sont retournés dans la ville en ruine. Une famille nouvellement arrivée a débarqué d’une camionnette chargée de matelas. Des citernes d’eau tirées par des tracteurs étaient garées dans plusieurs rues. Environ un quart des magasins avaient rouverts.
J’ai rencontré Abdelaziz as-Sheikh, un colonel à la retraite âgé de 58 ans, dans un bureau rempli d’hommes en treillis de combat de l’armée. Un grand portrait d’Assad était appuyé contre le mur.
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Il a rapporté qu’il avait quitté l’armée et était parti pour la Turquie lorsque les rebelles de deux groupes non-islamistes, la brigade al-Fatah et la brigade al-Fajr, ont pris le contrôle de Moadimiya en avril 2012.
« Je fuyais les deux parties », m’a-t-il confié. En Turquie, j’ai rencontré des opposants qui voulaient que je les rejoigne. Ils ne m’ont pas mis sous pression mais j’ai compris qu’il s’agissait d’une conjuration contre mon pays. Il y avait des représentants de la Grande-Bretagne et de la France que je supposais être des agents. J’ai refusé de faire partie de l’opposition. »
Il est revenu en Syrie et a demandé à faire un taswiya en 2016 lorsque Moadimiya a conclu un accord de réconciliation et que le siège a été levé.
J’ai demandé à rencontrer d’autres habitants de la ville et j’ai été emmené avec mon traducteur du ministère de l’Information et trois jeunes officiers de l’armée dans une maison bien conservée à plusieurs centaines de mètres derrière l’ancienne ligne de front. Malgré cette présence militaire redoutable, la famille n’a pas hésité à critiquer l’armée et le gouvernement en décrivant la guerre.
Sami Halifi, 28 ans, a déclaré qu’il était resté à Moadimiya tout le long, travaillant comme photojournaliste pour les rebelles et mettant en ligne sur les réseaux sociaux des photos montrant les effets des bombardements gouvernementaux et les deux années de siège qui ont suivi.
Contrairement au siège d’al-Waer près de Homs, le blocus de Moadimiya était total. Personne ne pouvait partir travailler ou faire ses courses du côté contrôlé par le gouvernement. Il y avait un passage de contrebandiers vers Daraya, que les gens utilisaient la nuit à pied ou à bicyclette et à moto, mais cela n’a pas beaucoup aidé car il n’y avait presque rien là-bas non plus.
« À cause des bombardements, nous vivions dans des caves de 18 heures à 6 heures », a-t-il déclaré. « Les gens se nourrissaient de raisin et d’eau. La situation était déplorable. Environ 1 500 civils ont été tués. Le CRAS [Croissant-Rouge arabe syrien] avait installé une clinique dans une cave pour soigner les blessés. »
Sa mère, Asmaa, acquiesçait pendant que Sami racontait le calvaire qu’ils avaient vécu. « Horrible. C’était horrible », a-t-elle commenté.
Le cousin de Sami, Mohammed, était l’un des dirigeants des rebelles d’al-Fajr. Après deux ans de siège, il a contacté l’armée en vue d’une trêve. S’en sont suivis des mois de négociations avant la conclusion d’un accord de réconciliation. Environ 1 200 rebelles sont allés à Idleb, dont 250 sont depuis revenus.
« Les gens se nourrissaient de raisin et d’eau. La situation était déplorable. Environ 1 500 civils ont été tués
– Sami Halifi
Sami est resté dans la ville et a conclu son taswiya en 2016. « Cela ne m’a pas obligé à entrer dans l’armée, parce que je vais à l’université pour étudier l’économie. »
Des accords similaires ont été conclus dans toute la Syrie. Ils sont distincts des quatre « zones de désescalade » que la Russie, l’Iran et la Turquie ont mises en place dans le but de conclure des accords de cessez-le-feu.
L’avantage des « accords de réconciliation » est qu’ils sont élaborés entre Syriens avec peu ou pas de contributions extérieures. Bien qu’ils représentent tous la victoire du gouvernement et la reddition des rebelles, ils offrent un grand avantage aux millions de Syriens affectés : la guerre, les bombardements et les sièges sont terminés.
Ce qui reste est une vaste tâche de reconstruction et un héritage profond de ressentiment et de haine.
Mais la guerre pure et simple appartient au passé.
– Jonathan Steele est correspondant à l’étranger et auteur d’études largement acclamées de relations internationales. Il était le chef du bureau du Guardian à Washington à la fin des années 1970, et chef de leur bureau à Moscou lors de l’effondrement du communisme. Il a écrit des livres sur l’Irak, l’Afghanistan, la Russie, l’Afrique du Sud et l’Allemagne, notamment Defeat: why America and Britain lost Iraq (IB Tauris, 2008) et Ghosts of Afghanistan: the haunted battleground (Portobello Books 2011).
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.
Photo : un document publié par l’Agence de presse arabe syrienne (SANA) montre des Syriens tenant des portraits du président Bachar al-Assad lorsqu’ils arrivent de Jarablus à leur domicile dans le quartier d’al-Waer à Homs le 11 juillet 2017 (AFP).
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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