Une vidéo montrant l’empoisonnement de chiens errants au Liban suscite l’indignation
Une vidéo montrant ce qui semble être l’empoisonnement de chiens errants par des employés municipaux dans le sud de Beyrouth a suscité l’indignation au Liban.
La vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, montre les chiens en train de trembler de façon incontrôlable, écumant.
Les animaux semblent avoir été attirés avec de la viande contaminée afin de réduire le nombre de chiens errants dans la banlieue de Ghobeiry.
Le président libanais Michel Aoun a partagé une photo de lui-même avec son propre chien et a rappelé une nouvelle loi adoptée en août 2017 qui pourrait voir toute personne coupable de nuire à des animaux écoper d’une amende pouvant aller jusqu’à 13 000 dollars.
Il s’agit de la première loi au Liban visant à garantir la protection juridique des animaux domestiques et sauvages contre tout abus.
Les sanctions pourraient inclure des peines de prison, une amende, voire les deux.
Suite à la diffusion de la vidéo, qui montre des fonctionnaires défier les termes de la législation, l’association de défense des droits des animaux Animals Lebanon a appelé le gouvernement à agir.
« Ce niveau écœurant d’abus, de torture, de souffrance et de mépris total pour la vie et la loi est absolument choquant », a déclaré l’ONG sur sa page Facebook.
« De nombreux chiens ont été filmés allongés sur le sol, pleurant, tremblant et écumant. La municipalité admet tout à fait les avoir appâtés avec de la viande empoisonnée pour les tuer. »
Le leader de la communauté druze libanaise, Walid Joumblatt, a également posté une photo de lui avec son chien Oscar, décrivant le meurtre de chiens errants comme un « crime ».
Traduction : « S’il y a une créature qui nous rappelle notre humanité et qui nous enseigne la fidélité, l’amour, la loyauté et la tendresse, c’est le chien. L’empoisonnement de chiens à Ghobeiry et ailleurs est criminel... »
La municipalité de Ghobeiry a déclaré avoir suspendu de nombreux membres du personnel, tout en niant toute responsabilité, selon l’AFP.
« La vidéo montre des chiens amicaux, des chiens qui vont voir ceux qui sont en train de mourir, des chiens qui n’attaquent ni n’agissent agressivement, même dans une situation aussi stressante », a ajouté l’ONG.
Ce n’est pas la première fois que le traitement des animaux au Liban suscite des protestations.
En janvier 2017, des centaines de mouettes avaient été abattues par des chasseurs près de l’aéroport Rafic Hariri après avoir été considérées comme une menace pour les vols. Des activistes avaient partagé des photos d’oiseaux morts, provoquant l’indignation à travers le pays.
Traduit de l’anglais (original).
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