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La tribune des généraux français s’inscrit dans la logique macroniste

Une tribune de généraux se proposant d’assurer « la sauvegarde de la nation » contre « l’islamisme » et « les hordes de banlieue » a suscité la polémique en France. Si elle dénonce la politique d’Emmanuel Macron, elle s’inscrit dans la logique de son mode de gestion
Le président français Emmanuel Macron lors d’une cérémonie d’honneurs militaires, à Saint-Gauderic, dans le sud de la France, le 12 mars 2021 (AFP)

Le 21 avril, une tribune publiée dans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles, signée par une « une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d’un millier d’autres militaires » et adressée au président Emmanuel Macron, dénonce le « délitement qui frappe [leur] patrie ». La date n’a pas été choisie au hasard, marquant le soixantième anniversaire du putsch d’avril 1961 en Algérie.

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Le style est ampoulé, voire grandiloquent. Les généraux, pour beaucoup à la retraite, en appellent à « l’honneur » et au sursaut contre le « délitement ». Qu’est-ce qui menace la France pour que le tocsin gradé sonne ainsi ? Pêle-mêle, un « certain antiracisme », « l’islamisme et les hordes de banlieue », « des individus infiltrés et encagoulés ».

Face à la menace de « la guerre civile », la tribune évoque « l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles ».

L’ennemi est intérieur, « des valeurs » évidemment de civilisation seraient à défendre. La solution doit être bien entendu une intervention de l’armée. Rien de nouveau sous le soleil des coups d’État. Certains y ont vu un appel à la sédition. D’autres, au contraire, ont salué l’esprit de résistance de cet appel.

Après un étonnant silence embarrassé, les autorités françaises ont condamné la tribune par la voix de la ministre de la Défense, Florence Parly, puis via le chef de l’état-major, le général Lecointre.

Cette tribune n’est pourtant pas un coup d’éclat dans un ciel français serein. Elle a été précédée d’évolutions et de mouvements qui, avec le recul, donnent à voir un pays en fractures.

Cette tribune entre en résonnance parfaite avec les débats identitaires portés par la loi dite séparatisme et la lente structuration d’un État sécuritaire sous la présidence Macron

Emmanuel Todd, invité aux « Matins » de France Culture fin 2018, avait entraperçu ce qui guettait la France sous la présidence Macron : « Le risque en France actuellement, ce n’est pas la révolution, c’est le coup d’État. »

Une analyse qui traduit ce qu’il faut bien qualifier d’aporie macroniste. Car cette tribune entre en résonnance parfaite avec les débats identitaires portés par la loi dite séparatisme et la lente structuration d’un État sécuritaire sous la présidence Macron. Qu’ont-dit ces militaires que la politique macroniste n’a pas, en un sens, tout autant dit ou permis de dire ?

Une tribune qui s’inscrit dans l’ambiguïté macroniste

La conquête du pouvoir par le président, qui a mené à son élection en 2017, a pu être considérée comme un Blitzkrieg politique. Une guerre éclair qui aurait pris de court ses adversaires. Pourtant, le journaliste Marc Endeweld, dans ses deux livres fouillés et fondamentaux – L’Ambigu Monsieur Macron (2015) et Le Grand Manipulateur : les réseaux secrets de Macron (2019) – a démontré comment cette prise de pouvoir fut surtout largement préparée en amont, par réseautages larges, quadrillages et siphonage en règle des soutiens divers.

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Emmanuel Macron a été propulsé dans la vie politique française avec la bénédiction et l’onction de puissants parrains, la plupart issus des milieux d’affaires. Avant sa seule et unique élection, il avait déjà obtenu l’adoubement des milieux financiers, du patronat, des patrons de presse. L’élection n’est venue que dans un second temps « démocratiser » une ascension vers le pouvoir commencée bien en amont. Une lente montée en présence, puis en omniprésence médiatique ; ensuite, la création des limbes d’un parti qui s’est vite avéré une coquille vide.

Or, cette façon de gouverner s’inscrit dans une histoire française. L’historien Zeev Sternhell avait, dans ses travaux, fait remonter les racines du fascisme européen au boulangisme français. Selon lui, « il reste une idéologie dure, xénophobe qui établit une différence fondamentale entre la communauté des citoyens, à laquelle n’importe qui peut adhérer et donc artificielle, et la communauté nationale, qui est une communauté historique, ethnique, culturelle, et donc naturelle ».  

Dans cette pure tradition bonapartiste/boulangiste, Emmanuel Macron a pu prétendre n’avoir pour seul interlocuteur que le peuple. Sa façon de gouverner (« gérer » en « j’assume » vains puisque le président est constitutionnellement irresponsable) a signifié une mise en congé des institutions et des corps intermédiaires, jusqu’au trop-plein du martial conseil de défense qui vient décider de tous les aspects de la crise sanitaire actuelle.

La capacité de ces relais à amortir les tensions, à traduire en offre politique les revendications et oppositions légitimes, a donc été réduite dans le système vertical macroniste. Or, faute de médiation, un pouvoir surplombant et hors-sol ne peut aboutir qu’à une mise en tension sociale permanente.

La crise des Gilets jaunes l’a illustré. Face au travail de sape de l’État-providence qu’est le programme d’Emmanuel Macron, la réaction des autorités a été la lente élaboration d’un appareil sécurito-étatique qui tend à faire coïncider parfaitement l’appareil administratif avec l’appareil judiciaire.

Face au travail de sape de l’État-providence qu’est le programme d’Emmanuel Macron, la réaction des autorités a été la lente élaboration d’un appareil sécurito-étatique qui tend à faire coïncider parfaitement l’appareil administratif avec l’appareil judiciaire

En l’état, Emmanuel Macron ne pourrait être réélu en fonction de son bilan ou de son programme. Est-ce un scénario en TINA (« there is no alternative ») politique qui sera choisi pour permettre une réélection en 2022 du président actuel ? Toute la tactique du président se résumera-t-elle en une fuite en avant de la terre brûlée ? En un positionnement qui consistera à réunir encore sous son seul nom un large parti ou une convergence d’intérêts, dans un ventre mou, oscillant en mouvements réguliers du centre-droit au centre-gauche ?

À la droite et à la gauche du parti présidentiel, Les Républicains et le Parti socialiste sont réduits à l’état de croupions ou partis-prétexte. Aux extrêmes, La France Insoumise et le Rassemblement national feront figure de repoussoirs commodes, structurant un peu cette offre politique liquéfiée. Entre le brun et le rouge dilué, un vaste et monotone bleu vaguement teinté de rose. Le bleu macronien atone.

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Le ton de la tribune est suffisamment péremptoire, voire comminatoire, pour avoir alerté. Pourquoi cette colère qui semblait comme couver depuis longtemps ? Au-delà des arguments avancés, faut-il en chercher aussi la raison dans un événement qui a inauguré la présidence Macron et a comme auguré des relations entre l’armée et le président ?

Le 13 juillet 2017, lors du traditionnel discours aux armées, le tout juste élu président de la République avait rejeté les critiques du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées, largement fuitées dans la presse, critiques qui portaient sur l’effort d’économie prévu de 850 millions d’euros dans le budget de l’institution.

Le président avait fait ses dents de novice sur le cuir épais du militaire : « Il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique », avait-il déclaré devant un général blafard, les mâchoires serrées.

Le coup de semonce avait été reçu dans un silence lourd. Celui du général et celui des militaires présents. Suivra une affirmation présidentielle qui sonnera comme le prélude de l’autorité façon Macron : « Si quelque chose oppose le chef d’état-major des armées au président de la République, le chef d’état-major des armées change. » Acte fut pris, le général de Villiers démissionna le lendemain, une première sous la Ve République. Mais en ajoutant une certaine inflexion à l’axiome chevènementiste (« Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne »), car s’il y eut démission, il n’y eut pas de « gueule » fermée. Bien au contraire.

Le général Pierre de Villiers, arrive pour un sommet annuel franco-allemand au palais de l’Élysée à Paris, le 13 juillet 2017 (AFP)
Le général Pierre de Villiers arrive pour un sommet annuel franco-allemand au palais de l’Élysée à Paris, le 13 juillet 2017 (AFP)

Après cette scène, le général a publié deux livres. Coup sur coup. Coups pour coups. Frappes chirurgicales de mots feutrés qui firent du bruit, même si le fleuret restait encore moucheté. La réponse au « je suis votre chef » martelé par Emmanuel Macron fut d’abord Servir (2017) puis Qu’est-ce qu’un chef? (2018). Deux vastes succès d’édition. Dans ces livres, les réflexions du général de Villiers n’ont pas le vernis des fiches de lecture kilométrées made in Sciences Po ou ENS ; pas plus que le ton technocratique de celles ingurgitées au poids à l’ENA. L’apparent bon sens, cette denrée « la mieux partagée au monde », frappe au coin chaque phrase du militaire.

Les livres s’attachent surtout à la description de sa fonction de militaire. Se dessine en creux dans ces pages, comme en subliminale maîtrisée, un anti-portrait de la pratique macronienne. Et une théorisation du principe de l’autorité et du rôle du chef : « Le chef doit être obéi, ce qui ne veut pas dire qu’il a toujours raison. S’il n’écoute pas et surtout s’il n’entend pas, il y a fort à parier qu’il ait rapidement tort. » Ou « le chef ne discute pas son époque, il l’épouse ». « Notre pays a besoin de dirigeants aimant davantage les responsabilités que le pouvoir. » « Toute autorité est un service », assène-t-il aussi.

Renversement très évangélique où celui qui veut être le chef doit d’abord se mettre au service de ceux qu’il prétend diriger. L’humilité, réelle ou en ostentation discrète, en est le maître mot. Cette qualité, tout autant évangélique, est portée en bandoulière quand les piques contre ce qui est perçu comme une morgue macronienne sont précises. Mais sans jamais nommer le président ad hominem, ce qui rend l’exercice d’autant plus efficace.

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Or, à observer le parcours de Pierre de Villiers, on s’étonne, on s’interroge. Se prépare-t-il ou le prépare-t-on à pallier le vide de l’autorité dans un trop plein de pouvoir(s) que semble esquisser la présidence Macron ?

Depuis sa démission, Pierre de Villiers « se civilise », et pas seulement en portant le costume de ville. Il se polisse en différentes activités, à mi-chemin entre l’auteur à succès et le « vieux sage ». Un rôle qu’il tient en bonne volonté, malgré le maintien parfois un peu raide qui laisse deviner l’ancien militaire.

On apprend ainsi qu’il est devenu un conférencier très sollicité par de grandes entreprises comme des PME. Voilà donc un homme qui depuis sa démission, trace un sillon en exacte opposition à celui labouré par Emmanuel Macron. Comme à revers. Esquissant le début d’une ébauche d’un programme mais sans jamais donner l’impression d’être candidat. En cela, il adopte une stratégie inverse à celle d’Emmanuel Macron, qui fut longtemps un candidat déclaré sans programme révélé.

Pierre de Villiers expose sa « certaine idée de la France » contre l’idée certaine, voire arrêtée, d’Emmanuel Macron. Doucement, se dévide comme le fil sinon d’un programme, du moins d’une direction. « Un monde de tableaux de chiffres, de normes et de temps de travail compté, même s’il est indispensable, ne peut apporter le vrai bonheur. L’homme a besoin de générosité, de gratuité, de beauté. » Voici pour un modèle de société aux antipodes de la start-up nation pressée et intéressée prônée par Emmanuel Macron.

Il soigne pour cela beaucoup plus la presse quotidienne régionale que les grands médias nationaux. Cet entretien par exemple, accordé au quotidien le plus vendu en France, Ouest France. En terrain ami visiblement pour le Vendéen. Pierre de Villiers y explique que s’il n’a pas « vocation à être candidat à la présidentielle », il a toutefois vocation « à œuvrer pour la France, en rencontrant les entrepreneurs et les jeunes pour transmettre ce qu’[il a] appris ».

Il « œuvre » donc depuis sa démission, discrètement. Et la flèche de Parthe finale en direction du pouvoir version Macron : « Nos élites sont parfois de bons tacticiens ; ils sont souvent de piètres stratèges […] Nos élites manquent de profondeur […] Il nous manque des chefs qui incarnent une voix et fixent la voie ».

Si Pierre de Villiers n’a pas signé la tribune en question et reste silencieux à son sujet, il n’en reste pas moins que son nom est dans tous les esprits, sinon sur toutes les lèvres, surtout après que son frère, l’ancien ministre Philippe de Villiers, eut, la semaine précédant cet « appel » des généraux, publié dans le même hebdomadaire une tribune intitulée « J’appelle à l’insurrection ». Pierre de Villiers avait par ailleurs déjà évoqué, en décembre 2020, sa « crainte » d’une « guerre civile » en France.

L’armée garante de l’ordre public ?

Pierre de Villiers, qui a pris ses fonctions en février 2014, a été étroitement associé au déploiement de l’opération Sentinelle après les attentats de novembre 2015. Les Français se sont habitués, à cette occasion, à voir déployés sur le sol national des soldats en mission protectrice alors que la France avait été lourdement touchée. Ces soldats lourdement armés, 7 000 selon les chiffres de 2017, avaient été postés aux points nodaux et névralgiques des villes.

Est-ce bien à l’armée de se déployer dans le cadre de mouvements sociaux, question interne s’il en est ? Est-ce là la manifestation de la militarisation de l’espace public, de l’ordre public ? De la question sociale ? Ce que précisément demande la tribune des généraux

Cette mission de l’armée s’est élargie sous la présidence Macron. Durant les manifestations des Gilets jaunes, une décision avait été prise par Emmanuel Macron en Conseil des ministres : la mission antiterroriste militaire Sentinelle avait été également mobilisée de manière « renforcée » en mars 2019, avec pour ordre « de protéger des bâtiments officiels et autres points fixes ». Selon la ministre des Armées, il s’agissait simplement pour Sentinelle de « soulager » policiers et gendarmes à qui revient le maintien de l’ordre public.

Mais la symbolique demeure. Face à un mouvement social, l’armée a donc été déployée dans les rues de Paris. La question sociale a été traitée de la même façon que la question sécuritaire, en glissement saisissant avec comme axe de bascule la gestion des manifestants.

Puis, il reste l’implicite posée par cette décision. L’armée est désormais appelée à maintenir l’ordre dans la rue. Une fonction nationale de sécurité pourtant dévolue à la police et à la gendarmerie.

Est-ce bien à l’armée de se déployer dans le cadre de mouvements sociaux, question interne s’il en est ? Est-ce là la manifestation de la militarisation de l’espace public, de l’ordre public ? De la question sociale ? Ce que précisément demande la tribune des généraux.

Cet esprit sécuritaire interroge, de façon presque automatique, les rapports structurels qu’entretiennent la violence d’État, la militarisation de la police, la mondialisation de la question du terrorisme et la gestion intérieure des populations. Avec le déploiement de Sentinelle, la guerre est-elle désormais intérieure ?

Tandis qu’on nomme « opérations extérieures » les bombardements sur des pays étrangers contre lesquels la France n’est pourtant pas en guerre, à l’intérieur, qui sera désigné comme l’ennemi ?

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Le dernier Livre blanc de la sécurité intérieure ne dit pas autre chose. Publié par le ministère de l’Intérieur, il instaure un « continuum sécuritaire » qui consiste à « assurer la cohérence de l’ensemble des acteurs du continuum de la sécurité » et pose le principe que « les forces de sécurité intérieure ne peuvent pas seules répondre à l’ensemble des problèmes de sécurité ».

En 2008, le Livre blanc de la défense affirmait déjà que « la distinction entre sécurité intérieure et sécurité extérieure n’[était] plus pertinente ». Celui de 2013 enfonçait le clou, en parlant quant à lui de « la continuité qui existe entre sécurité intérieure et sécurité extérieure ».

L’armée reste en France une institution respectée. Une situation qui contraste avec l’image de l’institution policière, qui rencontre une méfiance accrue, voire un discrédit net, depuis les différents mouvements sociaux. Des deux bras armés de l’État, seul le militaire a gardé son lustre.

Puis il est un tropisme français indéniable qui lie les soubresauts et bifurcations politiques du pays à des événements militaires. La première République fut proclamée après la victoire de Valmy (1792) et la troisième fondée après la défaite de Sedan (1870). Puis ce fut « la drôle de guerre » (1939-40) qui mit fin à cette troisième République, avec les pleins pouvoirs votés à Pétain. La quatrième succombera à son tour après le putsch colonial militaire raté de mai 1958 à Alger et le retour de l’homme providentiel, le général de Gaulle. Un militaire déjà.

S’est ensuivie une Constitution taillée sur mesure pour un président-monarque qui peut réclamer, selon l’article 16, les pleins pouvoirs. Et un exécutif qui peut mener une guerre pendant quatre mois sans que le Parlement n’intervienne (article 35). Une Constitution de Caudillo. Une Constitution de militaire.

La Ve République est née sur les fonts baptismaux d’une tentative de coup d’État militaire, d’une guerre civile en germe sur fond d’« événements d’Algérie ». Elle porte l’empreinte institutionnelle d’une verticale bonapartiste dans laquelle le si « libéral » Emmanuel Macron s’est aisément coulé. S’il ne l’a pas encore accentuée.

Selon les chiffres connus, près de 40 % des militaires voteraient Marine Le Pen. La tribune a rencontré l’assentiment de militaires encore en service. La « grande muette » fait donc entendre sa voix en France. Fort de ses travaux, Zeev Sternhell avait averti, « la démocratie, les droits de l’homme, les libertés […] sont des inventions humaines fragiles, vulnérables. Aucune société, j’en suis convaincu, n’est immunisée contre le danger de leur disparition ».

Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

Journaliste franco-algérienne basée à Paris, Hassina Mechaï travaille pour différentes publications françaises et internationales. Diplômée en droit et relations internationales, ses objets de réflexion sont le soft power, les libertés publiques et droits de l’homme et la gouvernance mondiale.
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