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Pegasus : le logiciel espion israélien utilisé pour capturer la princesse Latifa de Dubaï

Des numéros liés à la fille du cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum, y compris la princesse Haya, apparaissent sur la liste des cibles présumées de NSO
Cette photo prise à Dubaï le 21 juin montrerait une photo de la princesse Latifa (à droite) avec une femme identifiée comme Sioned Taylor, ancienne membre de la Royal Navy, à l’aéroport de Madrid. Publiée par un compte Instagram non vérifié, cette photo est la dernière en date d’une série d’images publiées après que l’ONU a demandé des preuves de vie de la princesse (AFP)
Cette photo prise à Dubaï le 21 juin montrerait une photo de la princesse Latifa (à droite) avec une femme identifiée comme Sioned Taylor, ancienne membre de la Royal Navy, à l’aéroport de Madrid. Publiée par un compte Instagram non vérifié, cette photo est la dernière en date d’une série d’images publiées après que l’ONU a demandé des preuves de vie de la princesse (AFP)
Par MEE

Latifa bint Mohammed ben Rachid al-Maktoum, princesse fugueuse dont la détention par son père, le dirigeant de Dubaï, a provoqué un scandale mondial, a pu être capturée en 2018 grâce à l’aide du logiciel espion Pegasus selon les données récoltées par Forbidden Stories.

Selon le Washington Post, des numéros de téléphone appartenant à des amis et associés de la fille du cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum (Premier ministre des Émirats arabes unis) ont été ajoutés à la liste des numéros à surveiller par le logiciel fourni par la société israélienne le NSO Group.

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Ces numéros ont été ajoutés en février 2018, dans les heures et jours suivant la fuite de la princesse avec l’aide de son amie Tiina Jauhiainen, professeure finlandaise de capoeira.

Huit jours plus tard, alors qu’elle avait atteint la côte de Malabar au large de l’Inde, des forces indiennes – puis émiraties – ont violemment abordé son bateau et l’ont renvoyée à Dubaï.

Impossible de confirmer le rôle qu’aurait pu jouer Pegasus dans sa capture, sans pouvoir analyser les appareils concernés.

NSO Group a nié que la liste des 50 000 numéros de téléphone, dévoilée par un consortium de journalistes internationaux, est une liste de cibles réelles ou éventuelles de ses clients et a déclaré au Washington Post que les « références répétées à cette liste et l’association des gens sur cette liste à des cibles potentielles de surveillance est fausse est trompeuse ».

L’année dernière, un juge britannique a statué que le cheikh Mohammed retenait captive Latifa et sa sœur Shamsa et qu’il les avait kidnappées toutes les deux lors d’occasions distinctes.

En février, la BBC a diffusé des vidéos enregistrées en secret par Latifa et envoyées à des amis à l’étranger, dans lesquels elle décrit sa capture et son emprisonnement depuis son retour dans l’émirat.

Elle dit être détenue seule, sans accès à une aide médicale ou juridique dans une villa bouclée et gardée par la police.

Vue en Espagne

Mais en mai, elle a été vue en Espagne sur des photos Instagram.

Dans un communiqué, David Haigh, co-initiateur de la campagne Free Latifa, a déclaré : « Nous confirmons qu’il y a eu plusieurs évolutions potentiellement significatives et positives dans la campagne. Nous n’avons pas l’intention de faire d’autre commentaire à ce stade, un autre communiqué sera publié au moment opportun. »

Le Washington Post signale que les autorités émiraties auraient également saisi dans la liste de Pegasus des numéros liés à la princesse Haya bint Hussein, alors épouse du cheikh Mohammed.

La princesse Haya, demi-sœur du roi Abdallah II de Jordanie, a déclaré à un tribunal britannique lors de la bataille juridique pour la garde de ses enfants avec le cheikh Mohammed qu’elle avait exprimé des inquiétudes quant au bien-être de Latifa après son retour à Dubaï.

Des numéros appartenant à la princesse Haya, à sa demi-sœur, à des assistants et à un entraîneur équestre ainsi qu’à des membres de ses équipes juridiques et de sécurité ont tous été ajoutés début 2019 – peu après sa fuite à Londres avec leurs deux enfants.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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