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Attaque à Charlie Hebdo : rassemblements à travers le monde

Des milliers se rassemblent dans des douzaines de villes, alors que la police identifie trois suspects de l'attaque au journal satirique.
Un manifestant porte une chandelle et un logo indiquant « Je suis Charlie » (AFP)
Par MEE

Des milliers de personnes se sont rassemblées à travers le monde en mémoire des victimes de l'attaque survenue dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo.

Les trois suspects de l'attaque, qui a fait 12 morts mercredi matin à Paris, ont été identifiés, selon la police française. Il s’agit de Saïd Kouachi, 34 ans, son frère Chérif Kouachi, 33 ans, et Hamyd Mourad, 18 ans.

Une opération policière pour arrêter les suspects s'est entamée à Reims, au nord-est de la France, mercredi soir. L'Agence France Presse a rapporté qu'un membre de l'unité spéciale « anti-terroriste » a déclaré que les suspects vont s'évader « ou ça va rafaler ».

Le plus jeune des suspects s'est rendu à la police à 23h mercredi soir, une source proche de l'enquête a dit à AFP. La police parisienne a diffusé les photos des deux autres suspects, et a lancé un appel au public pour rassembler davantage d'information.

Selon l'AFP, la police parisienne a émis un mandat d'arrêt pour les frères Kouachi, qui sont « probablement armés et dangereux ».

La police a identifiée deux suspects, Cherif Kouachi (G) et son frère, Said (PHOTO AFP/POLICE FRANÇAISE)

Plus tôt dans la journée, des centaines de manifestants se sont retrouvés place de la Republique à Paris, scandant le slogan « Nous sommes Charlie, libérez l'expression » , et brandissant des stylos pour symboliser la liberté d'expression.

Il est 1h0 ce 7 janvier quand trois hommes cagoulés sont arrivés en voiture au numéro 10 de la rue Nicolas-Appert, située près du boulevard Richard-Lenoir, dans le 11e arrondissement de Paris.

L'attaque a fait 12 morts, dont deux policiers, et une vingtaine de blessés, dont quatre qui ont été grièvement atteints. Parmi les morts, le rédacteur en chef Stéphane Charbonnier, plus connu sous le nom de Charb. On compte aussi le dessinateur Tignous, ainsi que les fondateurs historiques de Charlie Hebdo, Wolinski et Cabu, également dessinateurs.

Jour de deuil

Le Président français François Hollande a déclaré jeudi un jour de deuil national. Il s'agit de la cinquième fois qu'une journée de deuil est déclarée en France depuis 50 ans.

« Notre meilleure arme, c'est notre unité », a-t-il déclaré lors d'une addresse télévisée. Le chef de l'Etat a ajouté que les drapeaux seront en berne à travers le pays pour trois jours. « Le rassemblement de tous, voilà ce qui doit être notre réponse ».

Hollande s'est rendu sur place dès que la nouvelle de l’attentat a été connue et a qualifié cet attentat de « barbare ». Il a jouté : « Nous sommes dans un moment extrêmement difficile ; nous savions que nous étions menacés car nous sommes un pays de liberté […] Cet attentat est une atteinte à l’esprit même de la République c’est-à-dire un journal. »

Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, a condamné avec force l’attentat. : « C'est un pan entier de notre démocratie qui est gravement atteint […] C'est une déclaration de guerre fracassante. Les temps ont changé, nous entrons dans une nouvelle période de cette confrontation. »

L’ancien Président Nicolas Sarkozy a aussi déclaré « que notre démocratie est attaquée, nous devons la défendre sans faiblesse ».

John Kerry, secrétaire d'étât des États-Unis, s'est addressé aux citoyens français, disant que « chaque américain est avec vous aujourd'hui ».

His Secretary of State John Kerry later spoke at length about the attacks, telling the people of France that "each and every American stands with you today...in solidarity and commitment to the cause of confronting extremism". - See more at: http://www.middleeasteye.net/news/dozens-je-suis-charlie-vigils-held-worldwide-after-paris-gun-attack-890337642#sthash.HeWbveB7.dpuf

Le ministère de l'Intérieur français a haussé le plan Vigipirate au niveau « alerte attentat » dans toute l'Ile-de-France. Organes de presse, grands magasins, lieux de cultes, sont mis sous protection renforcée.

La cible de menaces

Mercredi, deux hommes, armés de kalachnikovs, se sont engouffrés dans les locaux du journal. C’était le jour de la conférence de rédaction.

Les deux hommes ont commencé à tirer dans le hall avant de monter aux étages. Une trentaine de coups de feu auraient été tirés pendant 5 minutes. Ils sont ensuite sortis et ont pris la fuite en direction du nord de Paris. Dans leur fuite, les hommes ont également tiré une voiture de police. Les hommes armés ont braqué un autre véhicule place du Colonel Fabien, non loin du siège de Charlie Hebdo. Les policiers auraient perdu leur trace, porte de Pantin.

Près de 3 000 policiers, selon le ministère de l’Intérieur, ont été mobilisés à leur poursuite.

Les locaux du journal étaient l’objet d’une surveillance policière depuis février 2006; Charlie Hebdo avait publié à cette époque la série de caricatures de Mahomet précédemment publiées par le journal danois Jyllands-Posten. Des organisations musulmanes françaises avaient aussi demandé l'interdiction du numéro, lequel contenait également des caricatures de Mahomet dessinées par les collaborateurs réguliers du journal.

Depuis, Charlie Hebdo avait été à plusieurs reprises la cible de menaces, jusqu’à connaître un incendie criminel début novembre 2011 dans ses anciens locaux situés dans le 20e arrondissement. Ses locaux seront entièrement détruits par l’incendie résultant du jet d’un cocktail Molotov. En septembre 2012, un homme soupçonné d'avoir appelé à décapiter le directeur de la rédaction sur un site djihadiste avait aussi été interpellé.

Contacté à Londres par France Inter, l’un des rédacteurs en chef, Gérard Biard, déclare que le journal n’avait pas reçu « de menaces particulières en ce moment ».

Interrogé aussi par France Inter, Louis Caprioli, ancien sous-directeur chargé de la lutte contre le terrorisme à la Direction de la surveillance du territoire (DCRI), souligne l’apparente préparation des deux hommes, lourdement armés et protégés par des gilets pare-balles, selon certains témoins.

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