Des étudiants belges se mobilisent pour les enfants syriens handicapés
Du conflit en Syrie, on entend surtout parler du nombre de morts – plus de 330 000 personnes ont été tuées – et de déplacés, qui se chiffrent en millions. La guerre fait aussi des blessés : 60 % sont victimes d’explosions et 31 % de balles. Parmi eux : un blessé sur quatre doit être amputé.
« Cette situation nous a interpellés », explique Kevin Schroeder, un des trois étudiants belges qui, dans le cadre de leur master Architecture Transmédia à la Haute École Albert Jacquard de Namur, ont construit un projet de campagne humanitaire pour les enfants en Syrie : « Aidez Noah ».
Une prothèse coûte en moyenne 48 euros et il faut parfois plusieurs semaines pour récolter les fonds nécessaires pour équiper un seul enfant
« Nous nous sommes demandé comment sensibiliser le grand public de 18 à 80 ans pour l’amener à effectuer un don pour les victimes syriennes. Dans notre cas, pour financer des prothèses », poursuit-il. « Une prothèse coûte en moyenne 48 euros et il faut parfois plusieurs semaines pour récolter les fonds nécessaires pour équiper un seul enfant. »
Kévin Schroeder, le développeur, Song Sovanrith, le graphiste et Corentin Deduffeleer, le monteur, ont d’abord rencontré des experts dans le milieu de l’humanitaire pour les encadrer, les financer, les conseiller, voire les sponsoriser.
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« Nous avons commencé par prendre contact avec Handicap International à Bruxelles, qui soutenait déjà la cause et qui nous a mis en contact avec leur chargée des dons qui nous a donné son autorisation », poursuit Kévin. Ils ne pouvaient pas trouver meilleur partenaire : entre 2011 et fin 2016, Handicap International est intervenue auprès de 800 000 personnes touchées par le conflit syrien.
Les trois étudiants ont ensuite imaginé une vidéo interactive, réalisée avec l’aide de l’agence Gsara, mettant en scène un enfant amputé. Pour cela, ils font appel à un jeune comédien de Charleroi (en région wallonne), Noë, pour personnaliser la campagne.
« Tout le long de la vidéo, on le voit se déplacer et observer plusieurs objets, qui, à première vue peuvent sembler banals – une balle de football, un foulard, une photo avec sa mère – mais qui représentent pour lui un souvenir lorsqu’il était encore en Syrie », explique Kevin.
Au moment où il regarde un des objets, l’utilisateur doit appuyer sur la touche « S » de son clavier pour pouvoir consulter le souvenir de Noah. « À la fin de l’expérience, une page d’appel aux dons apparaît, et l’utilisateur a le choix entre partager la campagne ou déposer un don. »
Les trois étudiants se sont fixés comme objectif l’achat de 100 prothèses, soit 4 800 euros minimum.
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