Des habitants de Mossoul bravent les menaces de mort de l’État islamique pour fuir la ville
Mercredi, le HCR a signalé qu’un groupe de plus de 900 personnes avait fui la ville de Mossoul et traversé la frontière vers la Syrie, ce qui suggère que le groupe État islamique est incapable d’empêcher les fuites massives en dépit de ses menaces de tuer tous ceux qui tentent de fuir.
Un porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré à la BBC que ce groupe est le plus important ayant réussi à fuir la ville depuis que le gouvernement irakien a commencé son offensive pour libérer Mossoul de l’EI. Jusqu’à 1,5 million de personnes sont encore présentes dans la ville, où sont postés environ 5 000 combattants de l’EI.
Le groupe a menacé de mort à plusieurs reprises tous ceux qui tentent de fuir. Mais la fuite d’un si grand nombre suggère que l’EI est réticent ou incapable de mettre sa menace à exécution.
On a signalé deux tentatives de rébellion par des membres de l’EI à Mossoul la dernière semaine – toutes deux auraient été écrasées par des exécutions de masse.
Le HCR a déclaré à la BBC que le groupe se trouvait désormais dans un camp de réfugiés en Syrie et qu’ils seront déplacés de l’autre côté de la frontière, vers un endroit sûr en Irak.
Lundi, le HCR a estimé que jusqu’à 100 000 personnes pourraient fuir la ville vers la Syrie et la Turquie et que des projets étaient en cours pour en abriter 90 000.
L’armée syrienne et son allié du Hezbollah libanais ont affirmé que les États-Unis avaient l’intention d’ouvrir une voie de retraite pour l’EI de Mossoul en Syrie, une allégation qualifiée de « ridicule » par les États-Unis.
« Toute tentative de franchir la frontière constitue une attaque contre la souveraineté de la Syrie… et serait gérée par toutes les forces disponibles », a déclaré l’armée syrienne dans un communiqué.
Un haut responsable de l’alliance combattant en faveur de Bachar al-Assad, le président syrien, a déclaré à Reuters que l’arrivée d’un grand nombre de combattants de l’EI présenterait de nouveaux dangers à Deir ez-Zor, à Palmyre, et dans d’autres régions plus à l’ouest.
L’EI serait également en mesure de se renforcer dans la ville de Raqqa, son principal bastion syrien.
« On risque d’assister à une victoire en Irak et à une crise en Syrie : une victoire en Irak se fera au détriment de la Syrie qui connaîtra une nouvelle crise », a déclaré le responsable qui n’était pas Syrien.
Les habitants, joints par téléphone par l’agence de presse Reuters, ont déclaré que l’EI empêchait les gens de fuir la ville et avait dirigé certains d’entre eux vers des bâtiments susceptibles d’être ciblés par les frappes aériennes.
« Il est tout à fait clair que Daech (EI) a commencé à utiliser des civils comme boucliers humains en permettant aux familles de rester dans les bâtiments susceptibles d’être ciblés par les frappes aériennes », a déclaré Abu Mahir, qui vit près de l’université de la ville.
Comme d’autres habitants contactés dans la ville, il a refusé de donner son nom complet, mais Abdul Rahman Waggaa, un membre du conseil provincial exilé de Ninive, dont Mossoul est la capitale, a corroboré son récit à Reuters.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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