D’importants politiques marocains accusés d’« activité sexuelle sur la plage »

Deux hauts responsables politiques marocains ont été suspendus de leur parti, a annoncé le mouvement lundi, suite aux informations publiées dans les médias selon lesquelles ils ont été arrêtés dans une « posture sexuelle » sur une plage.
Moulay Omar Benhammad et Fatima Nejjar, tous deux dans la soixantaine et vice-présidents du Mouvement unicité et réforme (MUR), ont été « suspendus de toutes les structures du mouvement », a déclaré le parti dans un communiqué publié après une réunion d’urgence de sa direction.
Le MUR est l’aile religieuse et idéologique du Parti de la justice et du développement (PJD), qui est à la tête d’une coalition gouvernant ce royaume musulman conservateur depuis fin 2011.
Il a jugé qu’ils avaient commis une « faute gravissime » qui équivalait à une « violation des principes du mouvement, de son orientation et de ses valeurs ».
Selon un site privé, al-Ahdath, la police a interpelé Benhammad et Nejjar tôt samedi dernier sur une plage de Mohammedia, à 60 km au sud de Rabat.
Ils auraient été découverts dans une « posture sexuelle » à bord d’une voiture, selon le site.
Un magistrat a mis fin à leur garde à vue mais ils doivent comparaître devant le tribunal le 1er septembre.
Nejjar, veuve de 62 ans et mère de six enfants, est accusée de complicité d’adultère.
Marié et père de sept enfants, Benhammad (63 ans) est quant à lui accusé de « tentative de corruption » à l’égard des policiers qui ont arrêté le couple, toujours selon le site.
Benhammad a dit pour sa défense qu’il est lié à Nejjar par un mariage coutumier, selon al-Ahdath, qui précise que son épouse légitime n’a pas déposé plainte pour adultère.
Selon la loi marocaine, les relations sexuelles hors mariage sont passibles d’une peine d’emprisonnement comprise entre un et douze mois.
Cependant, le site al-Omq al-Maghribi, proche du PJD, cite des sources proches de Benhammad affirmant qu’il partageait seulement « un repas… et [n’était] pas dans une posture sexuelle » avec Nejjar.
Certains réseaux sociaux au Maroc se sont délectés de l’affaire, publiant des vidéos de Nejjar voilée disant aux étudiantes de ne pas céder à la « tentation et au vice ».
Mais d’autres ont cherché à dépeindre l’incident comme une « conspiration » visant le MUR et le PJD avant les élections législatives qui devraient avoir lieu en octobre.
Le religieux Ahmed Raissouni, qui est proche du PJD, a dénoncé ce qu’il a qualifié de « machinations de la police ».
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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