Aller au contenu principal

Israël : les Belges ne peuvent pas à la fois manger du chocolat et combattre le terrorisme

D’après le ministre israélilen Yisraël Katz, les Belges ne peuvent combattre le terrorisme sur leur sol tout en mangeant du chocolat
Des personnes écrivent un message de solidarité pour les victimes des attentats terroristes de Bruxelles lors d’une veillée et d’une minute de silence à San Francisco (Californie) le 22 mars 2016 (AFP)

Le ministre israélien du Renseignement a accusé mercredi les dirigeants belges de négligence face à la menace que représente la radicalisation de musulmans sur leur territoire ; c’est le deuxième membre du gouvernement israélien à s’attaquer aux autorités belges suite aux attaques meurtrières qui ont frappé Bruxelles.

« Si les Belges continuent à manger du chocolat, à profiter de la vie et à se pavaner en grands libéraux et démocrates qui ferment les yeux sur le fait que certains des musulmans qui se trouvent chez eux organisent en ce moment des actes terroristes, alors ils seront incapables de les combattre », a déclaré Yisraël Katz à la station Israël Radio.

Yisraël Katz a accusé non seulement les dirigeants européens mais aussi le président américain Barack Obama d’avoir mis un frein au combat contre la violence militante par leur réticence à classer cette dernière au rang de « terrorisme islamique ».

« Si vous ne donnez pas de nom précis à votre ennemi, vous ne pouvez pas mener de campagne contre lui à l’échelle mondiale », a-t-il affirmé.

Yisraël Katz, qui est également ministre des Transports, est membre du parti de droite Likoud présidé par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, dont il est perçu comme le principal adversaire au sein du parti.

Il a adopté une position belliciste face à la vague de violence qui ébranle Israël et les territoires palestiniens depuis le mois d’octobre, et a notamment réclamé que les familles des Palestiniens impliqués dans des attaques soient envoyées à Gaza sous l’autorité du Hamas, à titre d’exemple pour dissuader toute nouvelle attaque.

Les commentaires du ministre Yisraël Katz sont les derniers d’une série de réactions des responsables israéliens face aux attaques de Bruxelles.

Mardi, un autre membre du Likoud – Ofir Akounis, le ministre de la Science, de la Technologie et de l’Espace – s’en est pris à l’Europe, l’accusant d’avoir délibérément ignoré le danger des « cellules terroristes islamiques » et d’avoir préféré se concentrer sur la critique contre Israël.

« En Europe, beaucoup ont préféré s’occuper l’esprit avec l’idée stupide de condamner Israël par le recours à l’étiquetage des produits et au boycott, a déclaré Ofir Akounis sur sa page Facebook.

« Et, pendant ce temps, des milliers de cellules terroristes islamiques se sont développées juste sous le nez des citoyens de ce continent. »

Ce genre de commentaires a suscité les reproches du chef de l’opposition israélienne, Isaac Herzog, qui a accusé Ofir Akounis – un allié de Benyamin Netanyahou – de faire preuve d’un « cynisme pitoyable ».

Les commentaires d’Ofir Akounis ont été repris par une autre membre du Likoud, Nava Boker, selon laquelle la Belgique ferait mieux de s’occuper de la menace terroriste présente sur son propre sol plutôt que de « s’encombrer de mesures d’étiquetage des produits à l’encontre d’Israël ».

« Il faut que la Belgique ferme immédiatement ses frontières, qu’elle expulse les instigateurs de telles attaques et qu’elle mette fin à l’immigration musulmane sur son territoire, a-t-elle soutenu.

« Plutôt que de montrer du doigt l’islam radical comme la cause principale du terrorisme actuel, le ministre de l’Intérieur belge [Jan] Jambon fait le choix d’affirmer qu’il faut prendre plus de mesures pour faire en sorte que les jeunes musulmans ‘’se sentent chez eux’’ », a-t-elle déclaré.

Traduction de l’anglais (original) par Mathieu Vigouroux.

Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].