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La FIFA appelée à exiger d’Israël que ses équipes ne jouent plus dans les colonies

Human Rights Watch (HRW) demande à l’instance mondiale du football de ne plus permettre aux équipes israéliennes de jouer sur des « terres volées »

Des footballeurs en train de disputer un match dans la colonie illégale de Maale Adumin, en Cisjordanie (AFP)

Human Rights Watch (HRW) presse le président de la Fédération internationale de football (FIFA) de déplacer les matches joués par les équipes israéliennes en Cisjordanie vers Israël. Selon l’ONG, jouer ces matches en Cisjordanie, dans des colonies illégales, revient à les disputer sur des « terres volées ».

Dans un rapport publié ce lundi, Human Rights Watch avance que les équipes israéliennes, des colonies de Maale Adumim, Ariel, Oranit et Givat Zeev, ainsi qu’une équipe représentant la région de la vallée du Jourdain occupée, ont joué sur des terres illégalement confisquées aux Palestiniens, puisque le droit international considère que les colonies sont illégales.

Dans certains cas, HRW relève que les terrains sur lesquels jouent les équipes israéliennes ont été pris à d’anciens propriétaires Palestiniens.

Traduction : « Des organisateurs de clubs dans les colonies fournissent un service à leur communauté. Mais ils le font au mouvais endroit »

« En permettant la tenue de matches sur des terres volées, la FIFA ternit le magnifique jeu du football », a souligné Sari Bashi, responsable de HRW en Israël et dans les territoires occupés.

Selon elle, la FIFA doit « exiger de la fédération israélienne de football (IFA) qui lui est affiliée (...) de déplacer à l'intérieur d'Israël tous les matches et toutes les activités homologuées par la FIFA ». Les six équipes nommées dans le rapport sont de petites équipes jouant en 3e, 4e et 5e divisions.

Déplacement entravés

Les fédérations de football israélienne et palestinienne, toutes les deux membres de la FIFA, ont des avis diamétralement opposés sur la question. « La politique doit rester à l’écart [du football], et nous pensons que la FIFA ne devrait pas se laisser entraîner dans cette affaire », a déclaré Shlomi Barzel, un porte-parole de l’IFA.

Jibril Rajoub, le chef de la fédération palestinienne de football (PFA), a répliqué que les clubs dans les colonies illégales « doivent arrêter de jouer et qu’Israël doit rendre des comptes ».

Les Palestiniens veulent établir un État en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, avec Jérusalem-Est comme capitale. Israël a pris le contrôle de ces régions lors de la guerre de 1967 et s’est retiré de la bande de Gaza, maintenant dirigée par le Hamas, en 2005.

Au début du mois, 66 législateurs des 751 membres du parlement européen ont signé une lettre adressée au président de la FIFA, Gianni Infantino, pour lui demander d’inscrire la question du football dans les colonies au menu des réunions du comité exécutif de la FIFA qui doivent se tenir les 13 et 14 octobre à Zurich.

La fédération palestinienne de football se plaint depuis longtemps qu’Israël entrave ses activités, notamment en restreignant les déplacements des joueurs entre la Cisjordanie et la bande Gaza, et en empêchant des déplacements à l’international. A chaque fois, Israël avance des raisons de sécurité.

Une commission désignée par la FIFA a rapporté des « progrès notables » de la part d’Israël sur cet aspect du problème mais la question des clubs dans les colonies est toujours en discussion.

Traduit de l’anglais (original).

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