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La première dame de Syrie affirme avoir rejeté des propositions pour quitter le pays

Asma al-Assad a parlé de pressions pour quitter la Syrie dans une tentative de « briser la confiance du peuple » en son mari, Bachar.

Asma al-Assad n'avait pas accordé d'entretien à un média international depuis le soulèvement de 2011
Par MEE

La première dame de Syrie Asma al-Assad a affirmé avoir rejeté plusieurs propositions pour fuir son pays ravagé par la guerre avec ses enfants, dans un entretien avec la chaîne Russia24 diffusé ce mardi.

Ces confidences sont tirées du premier entretien donné par la femme du président, 41 ans, née en Angleterre, à un média international depuis le soulèvement de 2011 demandant à son mari Bachar al-Assad de démissionner.

https://www.youtube.com/watch?v=OVT3ysM-5iM

« Je n’ai jamais pensé aller ailleurs… Oui, on m’a offert la possibilité de quitter la Syrie, ou plutôt de fuir de Syrie », a-t-elle dit.

« Ces offres incluaient des garanties pour la sécurité et la protection de mes enfants, et même une sécurité financière. »

« Inutile d’être un génie pour savoir ce que cherchaient vraiment ces gens. Ce n’était définitivement pas mon bien-être ou celui de mes enfants – c’était une tentative délibérée de briser la confiance du peuple en son président », a-t-elle ajouté.

L’interview doit être diffusée en intégralité sur Russia24 en fin de journée.

Le mariage d’Asma et de Bachar a été annoncé par un média officiel environ six mois après l’arrivée d’Assad à la présidence en juillet 2000, à la mort de son père Hafez.

Cette ex-cadre de banque, conseillère en investissements, s’est façonnée comme une avocate des droits de l’homme et était perçue comme la touche moderne de la dynastie Assad.

Elle n’est pas beaucoup apparue en public les premières années du soulèvement, mais ces deux dernières années, elle s’est montrée beaucoup plus active.

Dans son rôle de mère de trois enfants, elle s’est affichée aux côtés de son mari lors de ses rares apparitions en public, faisant des selfies avec ses partisans, postés ensuite sur le compte Instagram de la présidence.

Alors que le bilan de la guerre en Syrie est d’au moins 300 000 morts, Asma a été vue aux côtés d’enfants, d’athlètes et de diplômés dans des photos partagées, que les États-Unis ont dénoncé comme « une honteuse opération de relations publiques ».

Le dernier entretien d’Asma al-Assad remonte à 2011, elle l’avait accordé au magazine Vogue  avant le début de la guerre.

« Nous avons tous un intérêt dans ce pays, il sera ce que nous en ferons », a-t-elle dit à son interlocuteur, moins d’un mois avant les premières manifestations contre son mari.

Vogue a retiré l’entretien de son site internet après le début des violences. Il avait pour titre : « Asma al-Assad : une rose dans le désert ».

Traduit de l'anglais (original).

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