Aller au contenu principal

La Russie annonce que l'arrêt des frappes aériennes sur Alep se poursuivra un neuvième jour

La Russie affirme que ses avions n'ont pas approché Alep depuis mardi dernier, mais selon les militants, les régions proches des lignes de front ont été bombardées
Un magasin vide à Alep-Est, assiégée par les forces du gouvernement (Reuters)

La Russie a déclaré mardi qu’elle allait prolonger l’arrêt des frappes aériennes sur Alep un neuvième jour bien que des violations du cessez-le-feu ont été rapportées des deux côtés sur le terrain.

Le porte-parole du ministère de la Défense le général-major Igor Konashenkov a affirmé que les avions russes et syriens n’avaient pas approché ni même autorisé un bombardement sur la ville dévastée depuis mardi, date à laquelle la Russie a suspendu les frappes aériennes avant une trêve dans les hostilités.

Ce moratoire sur les frappes aériennes sera prolongé, a déclaré de son côté ce mardi, Sergei Rudskoi, un représentant du ministère de la Défense, sans préciser pour combien de temps.

Il a ajouté que les avions russes et syriens continueraient à rester en dehors d’une zone de dix kilomètres autour d’Alep.

Mais l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a relevé que depuis que l’accalmie dans les combats, samedi, les frappes aériennes ont repris, sur les lignes de front les plus importantes y compris dans le sud-ouest de la ville. Toutefois, aucune victime civile n’est à déplorer dans les frappes aériennes sur l’est d’Alep.

Ibrahim Abu al-Laith, un représentant de la défense civile à l’est d’Alep a également rapporté que les frappes aériennes et les bombardements avaient frappé la moitié de la ville tenue par les rebelles près des lignes de front la semaine dernière.

« Il y a eu des tirs d’artillerie, et des avions. La ville a été frappée par plusieurs raids », a-t-il affirmé.

Mardi, des quartiers à l’extérieur de la ville vers l’ouest ont été frappés par des raids aériens, toujours selon l’OSDH. Et les frappes ont continué à l’extérieur d’Alep pendant le cessez-le-feu.

Traduit de l'anglais (original).

La Russie est l’allié du gouvernement syrien le plus puissant contre les rebelles dans une guerre civile qui s’apprête à entrer dans sa sixième année.

Le Centre des médias d’Alep a également rapporté que de nombreux soldats du gouvernement ont été tués mardi, et d’autres pris en otages, bien que les médias d’État ne fassent pas mention d’attaques au sol contre leurs forces.

La Russie a dit qu’elle mettrait fin au cessez-le-feu si les rebelles s’en servaient pour se regrouper ou lancer de nouvelles attaques.

Une ville divisée

Alep, la ville la plus peuplée de Syrie avant la guerre, est maintenant divisée entre une zone tenue par le gouvernement et une zone tenue par les rebelles. Des bombardements intenses par les avions de combat syriens et russes a réduit en ruines l’est de la ville contrôlé par les rebelles.

La Russie a accusé les rebelles d’entraver ses efforts pour évacuer les civils en les accusant d’ouvrir le feu sur ceux qui voulaient partir, mais les groupes rebelles ont accusé de leur côté les forces du gouvernement syrien et ses alliés d’avoir bombardé et tiré sur les corridors humanitaires.

Les rebelles n’ont pas accepté le cessez-le-feu. Selon eux, il ne soulage pas la situation de ceux qui ont choisi de rester à l’est d’Alep, et n’est qu’un aspect de la stratégie du gouvernement pour purger les villes de ses opposants politiques.

Sergei Rudskoi a déclaré qu’environ 50 femmes et enfants avaient réussi à quitter Alep en fin de journée lundi malgré les dangers, et qu’ils avaient été escortés par des représentants militaires russes.

Il a ajouté que la Russie était prête à négocier un autre cessez-le-feu pour permettre aux civils blessés d’être évacués.

Certains pays occidentaux ont accusé à plusieurs reprises la Russie de tuer des civils lors de ses raids aériens sur Alep. Moscou a démenti, affirmant qu’elle ciblait les groupes rebelles dans la ville.

Mardi, la Russie a également affirmé que les accusations des rebelles et des sauveteurs selon lesquelles elle avait bombardé un hôpital dans l’est d’Alep au début du mois étaient fausses et a exhorté le monde de porter son attention sur les civils tués autour de l’Irak dans des frappes aériennes conduites par une coalition menée par les États-Unis. 

Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].