Le journaliste Mohamed Fahmy intente un procès contre Al Jazeera
Le journaliste canadien Mohamed Fahmy attaque en justice son employeur Al Jazeera après avoir été détenu dans une prison égyptienne pendant plus d’un an, a annoncé son avocate lundi.
Lors d’une conférence de presse tenue au Caire, l’avocate canadienne de Fahmy, Joanna Gislason, a déclaré que ce dernier avait porté plainte contre la chaîne satellitaire pour « négligence ».
Fahmy demande à Al Jazeera « 100 millions de dollars pour sa détention et sa condamnation », a indiqué Gislason aux journalistes.
Il accuse aussi la station égyptienne de la chaîne, Al Jazeera Mubasher Misr, de fournir une aide directe au mouvement des Frères musulmans.
« Al Jazeera Mubasher était un mécène des Frères musulmans et son équipement a été utilisé par les partisans des Frères musulmans à travers le pays », a déclaré Fahmy pendant la conférence de presse.
Il a ajouté que la filiale égyptienne de la chaîne n’était « pas seulement baisée, mais était également un soutien des Frères musulmans », selon une déclaration reprise par le Guardian.
« Al Jazeera est l’un des bras armés du Qatar à l’étranger », a-t-il énoncé.
L’année dernière, les autorités égyptiennes avaient arrêté Mohamed Fahmy et deux autres journalistes d’Al Jazeera – l’Egyptien Baher Mohamed et l’Australien Peter Greste – les accusant de soutien au mouvement des Frères musulmans, qui est interdit en Egypte.
Les trois journalistes ont été libérés en février ; Greste a été rapatrié en Australie et, peu de temps après, Baher Mohamed et Mohamed Fahmy ont été libérés dans l’attente d’un nouveau procès. La cinquième session de leur second procès a été reportée au 1er juin.
Fahmy avait la double nationalité égypto-canadienne mais a dû renoncer à sa citoyenneté égyptienne afin de faciliter son transfert au Canada.
Al Jazeera a récemment été confronté à une série de difficultés. Mercredi, des sources de haut niveau de la chaîne ont indiqué à Middle East Eye que le directeur d’Al Jazeera Amérique, Ehab al-Shihabi, avait été licencié.
La semaine précédente, une plainte pour licenciement abusif avait été déposée contre Al Jazeera Amérique par un employé ayant accusé un dirigeant d’avoir à plusieurs reprises exprimé des préjugés anti-américains, antisémites et misogynes. Il demande 15 millions de dollars de dommages et intérêts. Le 4 mai, un autre cadre de la société a démissionné.
Quelques jours avant d’être licencié, al-Shihabi avait nié ces accusations, déclarant : « Al Jazeera Amérique ne tolère aucune conduite discriminatoire et nous sommes très fiers de la diversité de notre organisation et de ses dirigeants ».
Traduction de l’anglais (original).
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