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Le ministère de l’Intérieur britannique saisi pour qu’Asma al-Assad soit déchue de sa nationalité

Dans une lettre adressée ce dimanche au ministère de l’Intérieur, les libéraux démocrates défendront l’idée que la femme du président n’agit plus comme une citoyenne
Une photo officielle diffusée sur la page Facebook de la présidence syrienne le 7 juillet 2016 montre le président syrien Bachar al-Assad et sa femme Asma (assise) en train de rendre visite à un blessé (AFP)

Des responsables politiques britanniques pressent le gouvernement de déchoir Asma al-Assad, l’épouse du président syrien Bachar, de sa nationalité.

Dans une lettre des libéraux démocrates adressée aujourd’hui au ministère de l’Intérieur, le parti va exhorter le gouvernement à retirer à Asma al-Assad, qui a grandi à Acton, à Londres, sa nationalité britannique.

« La première dame de Syrie a agi, non pas en tant que citoyenne, mais en tant que porte-parole de la présidence syrienne », a affirmé dans une déclaration le libéral démocrate Tom Brake, secrétaire d’État aux Affaires étrangères du cabinet fantôme britannique.

« C’est un régime barbare et pourtant, Asma al-Assad a continué à utiliser son profil international pour le défendre, même après les atrocités des armes chimiques. »

L’ancienne banquière, qui possède à la fois la nationalité britannique et syrienne, est suivie par un public conséquent sur les réseaux sociaux, et a cultivé l’image d’une femme du peuple.

Après une attaque à l’arme chimique menée le 4 avril, que le Royaume-Uni, les États-Unis et d’autres pays ont attribué au gouvernement syrien, les États-Unis ont frappé une base aérienne syrienne avec des missiles de croisière. Le président syrien a répondu que cette attaque était un « mensonge ».

Photo publiée sur le compte Instagram d'Asma al-Assad (capture d'écran)

Au moins 87 civil ont été tués dans l’attaque, qui selon le Royaume-Uni, comprenait du gaz sarin ou un gaz proche du sarin.

Asma est diplômée du Kings College de Londres et s’est mariée à Bachar al-Assad en 2000.

« Le gouvernement est habilité à déchoir quelqu’un de sa nationalité si cela est favorable à l’ordre public dans la mesure où cette personne a porté préjudice aux intérêts du Royaume-Uni », a ajouté la déclaration de Brake.

« Alors que le régime d’Assad préside depuis le début cette répugnante guerre civile qui a apporté de l’instabilité dans la région et a permis au terrorisme de fleurir, la justification semble claire. Asma al-Assad bénéficie de la double nationalité : elle resterait toujours la citoyenne du pays – et du régime – auprès duquel elle s’est publiquement engagée. »

Asma fait déjà l’objet de sanctions et ne peut pas voyager seule dans le reste de l’Union européenne (EU).

« Si Asma continue à défendre les actions criminelles du régime de Bachar al-Assad, il sera de la responsabilité du gouvernement britannique de la déchoir de sa nationalité, ou de démontrer que ses actions ne sont pas gravement préjudiciables aux intérêts vitaux du Royaume-Uni. »

Le député conservateur Nadhim Zahawi a déclaré au Sunday Times, qui a été le premier a rapporté l’information : « Le temps est venu de poursuivre [le président] Assad de toutes les façons, ainsi que des personnes comme madame Assad, qui occupe une large place dans la machine de propagande qui commet des crimes de guerre. »

Boris Johnson a écrit dans le Sunday Telegraph qu’il était temps pour la Russie de réaliser que Bachar al-Assad était « littéralement et métaphoriquement toxique. »

Traduit de l'anglais (original).

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