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Les États-Unis aideront la Turquie à poursuivre les auteurs du coup d’État

Le président américain Barack Obama s’est engagé ce dimanche à traduire en justice les responsables du coup d’État manqué en Turquie

Le président américain Barack Obama et son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan sourient aux photographes à une rencontre en marge du sommet du G20 à Hangzhou, ce dimanche 4 septembre (AFP)

« Nous allons nous assurer que ceux qui ont mené ces activités soient traduits en justice », a affirmé Barack Obama lors d'une rencontre bilatérale à Hangzhou, en marge du sommet du G20, avec le président turc. Recep Tayyip Erdoğan accuse l'ex-imam Fethullah Gülen, exilé aux États-Unis depuis 1999, d'être le cerveau du putsch avorté.

Les relations entre les deux alliés se sont tendues après le coup d'État manqué et les appels impatients d'Ankara à une extradition de Fethullah Gülen. Mi-août, la Turquie avait annoncé avoir reçu des « signes positifs » de la part des États-Unis sur sa demande d’extradition.

Le vice-président américain Joe Biden s'était rendu à Ankara le 24 août pour y exprimer sa compréhension des « sentiments intenses » du gouvernement et du peuple turcs au sujet de l'ex-imam, mais tout en appelant la Turquie à fournir plus d'éléments pour obtenir son extradition. Jusqu’alors, les États-Unis avaient demandé des « preuves » plutôt que des « allégations » contre le prédicateur.

Gülen, quant à lui, a nié toute implication dans le coup d’État et a accusé Erdoğan de ne « reculer devant rien pour asseoir son pouvoir et persécuter ses détracteurs ». « Il est ridicule, irresponsable et faux de suggérer que j’aurais quoi que ce soit à voir avec cet horrible coup d’État manqué. J’appelle le gouvernement américain à rejeter tous les efforts visant à abuser de la procédure d’extradition pour mener à bien des vendettas politiques », avait déclaré le prédicateur.

La visite de Biden avait pour objectif de recoller les morceaux entre les deux alliés au sein de l'OTAN. L'écrasante majorité des Turcs semble convaincue de la responsabilité de Fethullah Gülen dans le putsch raté, qui a été suivi d'une immense purge de ses partisans dans la fonction publique et la société civile turques.

Un décret publié jeudi dernier au Journal officiel révèle qu'Erdoğan a relevé de leurs fonctions près de 8 000 membres des forces de l’ordre soupçonnés d’être liés au coup d’État, 520 personnes de la direction des Affaires religieuses et 543 procureurs et juges.

Plus de 800 membres de l’armée supplémentaires — sans compter les généraux ou les amiraux — ont aussi été révoqués, a par ailleurs annoncé jeudi le ministre de la Défense, cité par les médias turcs. Au total, plus de 4 400 militaires ont été relevés de leurs fonctions depuis le putsch manqué.

Traduit de l'anglais (original). 

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