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Libye : Saïf al-Islam « se présentera à la prochaine élection présidentielle »

Un porte-parole de la famille Kadhafi a annoncé que Saïf al-Islam, recherché pour crimes présumés contre l'humanité par la Cour pénale internationale, bénéficie du soutien des tribus et se portera candidat en 2018
Saïf al-Islam, porté par ses partisans, à Tripoli, en août 2011 (AFP)
Par MEE

Saïf al-islam, le fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, recherché pour crimes présumés contre l’humanité, doit se présenter à la prochaine élection présidentielle, selon une annonce faite lundi.

Basem al-Hashimi al-Soul, porte-parole de la famille Kadhafi, a déclaré au journal Egypt Today que Saïf al-islam avait le soutien des « tribus les plus importantes » dans son pays et se porterait candidat pour apporter « sécurité et stabilité ».

« Le projet de Saïf al-islam : instituer plus de sécurité et de stabilité… en coordination avec toutes les factions libyennes »

- Un porte-parole de la famille Kadhafi

« Saïf al-islam se présentera à la prochaine élection présidentielle qui se tiendra mi-2018 », a ajouté Basem al-Hashimi al-Soul.

« Le projet de Saïf al-islam : instituer plus de sécurité et de stabilité… en coordination avec toutes les factions libyennes. Il bénéficie du soutien des tribus les plus importantes en Libye, alors il peut se porter candidat. »

Le Gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par les Nations unies et basé à Tripoli, a annoncé la semaine dernière qu’il espérait aussi participer à l’élection présidentielle l’an prochain en vue de faire avancer le programme national de réconciliation en Libye.

Recherché pour crimes contre l’humanité

Islam, le second des huit fils de Kadhafi, serait toutefois confronté à des obstacles importants avant que sa nomination soit possible.

Arrêté après la mort de son père en 2011 et détenu par la brigade Abou Bakr al-Sadiq à Zintan, il a été relâché en juin dans le cadre d’une loi d’amnistie adoptée par le parlement basé à Tobrouk, à l’Est du pays.

À LIRE : Libye : Saïf al-Islam peut-il revenir au pouvoir ? 

Saïf al-islam, 44 ans, qui a fait ses études au Royaume-Uni, fait aussi l’objet d’enquêtes de la part de la Cour pénale internationale (CPI). Cette dernière a lancé contre lui un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité en juin 2011. Elle l'accuse d'avoir joué un « rôle-clé dans la mise en œuvre d'un plan » conçu par son père visant à « réprimer par tous les moyens » le soulèvement populaire.

Il a par ailleurs été condamné à mort en 2015 par un tribunal de Tripoli, qui à ce moment-là, était contrôlé par un gouvernement rival du parlement de Tobrouk.

Mais les soutiens dont il bénéficie dans son pays et le fait que la Libye post-Kadhafi soit un pays divisé ont fait que les milices de Zintan ont refusé de se conformer au verdict du tribunal.

En 2011, le drapeau de la nouvelle Libye flotte près du faucon en bronze, symbole de Bab al-Aziziya, l'ex-bunker de Mouammar Kadhafi à Tripoli (AFP)

Les propos de son porte-parole, Basem al-Hashimi al-Soul, sont importants. En septembre 2015, l’autoproclamé « Conseil suprême des tribus libyennes » avaient choisi Saïf al-Islam comme le représentant légitime du pays.

Ce Conseil rassemble essentiellement les tribus restées fidèles à Kadhafi et, alors qu’il ne dispose d’aucun pouvoir institutionnel, son unité dans un pays déchiré entre des factions rivales et des alliances mouvantes, est non négligeable.

Concrètement, le fils Kadhafi sait qu’il peut compter sur une partie des kadhafistes (ces derniers étant divisés à son sujet) présents un peu partout dans le pays, dans le parlement de Tobrouk (Est) et dans le gouvernement d’El Beïda, mais aussi en Tunisie ou en Égypte, sur les troupes de Zintan, et au Sud, sur quelques tribus toboues et surtout sur Ali Kana, un ancien chef de l’armée de la zone sud sous Kadhafi.

Traduit de l'anglais (original).

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