L’Iran déjoue « l’un des plus grands complots terroristes » et accuse des groupes sunnites
Les autorités iraniennes ont annoncé lundi qu’elles avaient déjoué une série d’attentats à la bombe planifiés par des militants sunnites, selon l’agence de presse semi-officielle Fars News.
« L’un des plus grands complots terroristes de groupes wahhabites takfiristes a été déjoué » ces derniers jours, a déclaré le ministre des Renseignements dans un communiqué, utilisant l’expression communément employée en Iran pour désigner des groupes sunnites militants.
« Takfiri » est un terme utilisé pour décrire un musulman qui accuse un autre d’apostasie, et « wahhabite » est un mot essentiellement péjoratif qui désigne ceux qui adhèrent à un courant ultra-orthodoxe de l’islam sunnite.
Les attentats devaient frapper la capitale Téhéran et d’autres villes du pays au cours du mois sacré du Ramadan, selon le communiqué.
« Les terroristes ont été appréhendés et un certain nombre de bombes prêtes à exploser ainsi qu’une grande quantité de matériel explosif ont été découverts et saisis », est-il précisé dans le communiqué.
Fars News Agency a cité les propos d’Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, qui explique : « Quoi qu’il puisse se produire en Iran, toute action suspicieuse sera promptement détectée ; et ceci grâce à la présence de personnes et d’organisations capables et expérimentées ».
L’information succède de moins d’une semaine à l’annonce selon laquelle l’Iran aurait déjoué un autre complot militant, cette fois par le groupe État islamique, qui ciblait la région turbulente de l’ouest du pays.
L’écrivain de l’opposition syrienne Noureddin al-Helby avait qualifié cette annonce de « simple exagération qui invite au ridicule », d’après l’agence de presse syro-kurde ARA.
L’Iran, un pays à majorité chiite, contribue largement à la lutte contre les militants sunnites à travers la région et présente son soutien au président syrien assiégé Bachar al-Assad dans cette optique.
Ceci a conduit certains, en particulier des activistes syriens, à douter de la crédibilité des annonces anti-terroristes iraniennes.
Le communiqué du ministère des Renseignements ne contient que peu de détails sur les comploteurs présumés, disant seulement que « des informations actualisées seront fournies à la grande nation iranienne dès que les conditions adéquates seront établies ».
Alors que l’Iran se voit comme étant en première ligne de la lutte contre l’État islamique, sa relation avec des membres haut placés d’al-Qaïda est controversée, le pays ayant accueilli certains des dirigeants du groupe qui avaient fui l’Afghanistan suite aux attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis.
Naame Shaam, une ONG spécialisée dans le rôle de l’Iran en Syrie, a produit en 2014 un rapport de 105 pages affirmant qu’al-Qaïda et l’EI avaient reçu l’ordre de ne pas attaquer l’Iran afin de préserver leurs réseaux d’approvisionnement – une accusation soutenue par le gouvernement américain, selon le site d’informations The Daily Beast.
Mercredi dernier, des affrontements entre les forces gouvernementales iraniennes et des sécessionnistes kurdes ont causé la mort de quinze personnes au nord-ouest de l’Iran, dont trois Gardiens de la révolution islamique et douze membres du mouvement kurde d’Iran PJAK, que le gouvernement iranien considère comme une organisation terroriste.
En mai dernier, le ministre iranien des Services de renseignement Mahmoud Alavi avait annoncé que vingt groupes militants qui planifiaient des attaques à travers le pays avaient été démantelés, selon la télévision semi-officielle Press TV.
Traduit de l’anglais (original).
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