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L’ONU indignée par « l’attaque impitoyable » sur un convoi d’aide humanitaire en Syrie

Tandis que le cessez-le-feu s’effondre, l'ONU a indiqué que l’attaque mortelle sur un convoi d’aide en Syrie ayant détruit dix-huit camions pourrait constituer un crime de guerre
Des véhicules contenant de l’aide humanitaire distribuée par l’ONU sont en feu après avoir été bombardés (capture d’écran)

Un convoi humanitaire qui délivrait de l’aide aux civils syriens dans la province d’Alep a été touché par un raid aérien, six heures après que les forces militaires syriennes ont déclaré la fin d’une trêve d’une semaine. L’ONU, indignée, a indiqué que cette attaque pouvait constituer un crime de guerre.

L’ONU a déclaré que 18 camions, faisant partie d’un convoi de 31, ont été détruits lundi soir alors qu’ils étaient en route pour délivrer de l’aide humanitaire dans une ville difficile d’accès, Orem al-Kubra.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a déclaré que 12 volontaires et chauffeurs du Croissant-Rouge étaient morts dans les frappes. Le patron des opérations humanitaires onusiennes Stephen O’Brien a indiqué dans ses premières déclarations que « beaucoup de personnes » avaient été tuées ou grièvement blessées.

« S'il s'avère que cette attaque impitoyable a délibérément visé des humanitaires, alors elle équivaut à un crime de guerre », a-t-il déclaré.

L’OSDH ne pouvait confirmer si les avions responsables des frappes étaient syriens ou russes.

Les missions de l’ONU et du Croissant-Rouge syrien avaient essayé de profiter du cessez-le-feu, qui s’est effondré lundi soir tandis qu’obus et bombes pleuvaient sur Alep et sa province.

L’aide humanitaire fait l’objet d’attaques

Cette attaque sur le convoi humanitaire va vraisemblablement provoquer la colère à l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Le fait de délivrer de l’aide aux civils syriens désespérés dans les zones contrôlées par les rebelles était une condition essentielle pour Washington dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu.

Les États-Unis, la Russie et d’autres acteurs clés doivent se retrouver ce mardi pour des négociations en vue de mettre fin au conflit qui dure depuis cinq ans et qui a fait plus de 300 000 morts et des millions de déplacés.

« Notre indignation face à cette attaque est énorme », a déclaré Staffan de Mistura, l’émissaire des Nations unies pour la Syrie.

« Le convoi était le résultat d’un long processus d’autorisation et de préparations pour venir en aide à des civils isolés. »

Les États-Unis se sont déclarés scandalisés par l’attaque et ont insisté sur le fait que la destination du convoi était connue du gouvernement syrien et de son alliée, la Russie.

Il était déjà difficile de distribuer de l’aide humanitaire aux civils syriens pris dans le conflit. L’ONU a notamment dû annuler des livraisons à destination d’Alep, ne pouvant obtenir de garanties de sécurité.

Le cessez-le-feu comportait trois éléments clés : premièrement, l’arrêt des combats entre le gouvernement et les forces rebelles à travers la Syrie (les frappes sur l’État islamique ou d’autres groupes similaires pouvaient continuer).

Ensuite, l’aide humanitaire devait pouvoir atteindre les civils désespérés, et plus particulièrement l’Est d’Alep, dévasté.

Enfin, si le cessez-le-feu était maintenu, les États-Unis auraient mis en place une cellule militaire commune avec la Russie pour viser l’État islamique.

Traduction de l’anglais (original).

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