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Maroc : nouvelle victoire pour les islamistes au pouvoir

Les islamistes ont gagné 125 sièges contre 102 pour les libéraux du Parti authenticité et modernité (PAM)
Le taux de participation serait de 43 %, soit autant qu'en 2011 (Reuters)

Les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD), à la tête du gouvernement de coalition depuis cinq ans au Maroc ont remporté le plus grand nombre de sièges aux élections législatives de vendredi.

Le PJD a obtenu 125 sièges, contre 102 pour son principal rival, le Parti authenticité et modernité (PAM, libéraux), selon des résultats provisoires officiels annoncés par le ministère de l'Intérieur.

Les autres partis se partageront le reste des 395 sièges à pourvoir au parlement.

Parmi eux, le Parti Istiqlal, le parti historique de la lutte pour l'indépendance, arrive en troisième position avec 46 sièges, juste devant le Rassemblement national des indépendants (RNI), qui obtient 37 sièges.

Viennent ensuite le Mouvement populaire (27 députés), l'Union constitutionnelle (UC, 19), le Parti du progrès et du socialisme (PPS, 12), l'Union socialiste des forces populaires (USFP, 10), le Mouvement démocratique et social (MDS, 3), et la Fédération de la gauche démocratique (FDG, 2).

Selon les termes de la nouvelle Constitution, adoptée en 2011 après le Printemps arabe, le parti gagnant dirigera le gouvernement de coalition. Le roi désignera un Premier ministre du parti qui a obtenu le plus de voix une fois que les résultats seront officiellement annoncés.

En l’occurrence, Abdelilah Benkirane, le secrétaire général du PJD et Premier ministre depuis 2011, devrait être reconduit à ses fonctions. Dans un entretien avec Al Jazeera, il a toutefois averti qu'aucune alliance ne peut être envisagée avec le PAM.

En dépit d’estimations plus basses en cours de journée hier, le ministère de l’Intérieur a déclaré que le taux de participation était de 43 %, un taux similaire à celui de 2011.

Pour tous les partis, « dans ces élections, une représentation au parlement, des postes de ministres et une intégration des élites dans les institutions sont en jeu », a expliqué à MEE Omar Brouksy, professeur de droit constitutionnel et de droit public à l’Université de Settat, et auteur de Mohammed VI derrière les masques. Le fils de notre ami.

Les trois plus grands partis du paysage politique – le PJD (islamistes toutes tendances), le Parti authenticité et modernité (PAM, socio-libéral) et le Parti Istiqlal (PI, nationalistes de droite) – sont les seuls à présenter des listes dans les 92 circonscriptions du pays.

Derrière, suivent les formations de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Parti du progrès et du socialisme (PPS, communistes) et la Fédération de la gauche démocratique (FGD). Puis le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Mouvement populaire (MPE), l’Union constitutionnelle (UC) et les sans appartenance politique.

Dans le groupe des formations les moins représentées (moins de 70 listes) : le Front des forces démocratiques (FFD), le Mouvement démocratique et social (MDS), l’Alliance Al Ahd et du renouveau, le Parti des néo-démocrates et le Parti de la réforme et du développement.

« La démocratie a gagné et la vérité a fini par éclater au grand jour en dépit de cinq années de pouvoir où nous avons attaqué des dossiers épineux », a déclaré Abdelilah Benkirane à la presse. « Nous avons gagné grâce à notre sincérité et notre bonne foi, notre souci de préserver la stabilité et notre volonté de renforcer notre attachement à l'institution monarchique ».

Traduit de l'anglais (original).

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