Netanyahou poursuit en justice son propre cabinet pour pouvoir laver son linge sale en famille
Benyamin Netanyahou ne veut pas que les détails de ses dépenses de pressing soient rendus publics – et il poursuit son propre cabinet et le procureur général d’Israël pour essayer d’empêcher leur publication.
Des documents légaux publiés mardi montrent que le Premier ministre, invoquant son droit à la vie privée, demande à un tribunal de Jérusalem d’annuler la décision, prise sous la loi de liberté d’information d’Israël, de publier ses factures de linge sale ainsi que celles de sa famille.
Les médias israéliens se sont concentrés dans le passé sur les dépenses en nourriture et en boissons de la résidence officielle et des résidences privées de Netanyahou.
Il s’était attiré les critiques il y a trois ans suite à une facture de 127 000 dollars (113 122 euros) pour avoir installé une chambre dans un avion affrété pour qu’il se rende à Londres, à l’occasion des funérailles de l’ancienne Première ministre britannique Margaret Thatcher.
Le cas actuel fait partie d’une requête du Mouvement pour la liberté de l’information – un groupe qui recherche une plus grande transparence publique en Israël – d’accéder aux détails des dépenses payées par l’État dans la résidence privée et la résidence publique de Netanyahou en 2014.
Les avocats de Netanyahou soutiennent qu’inclure les dépenses en lessives reviendrait à « épier » ses affaires privées, mais Anat Revivo, qui supervise le respect du droit à l’information du bureau du Premier ministre, maintient que le public a le droit de savoir.
Lorsqu’Anat Revivo a consulté le procureur général d’Israël à ce propos, il a acquiescé.
Du temps a été donné à Netanyahou pour entreprendre une action en justice, et il a soumis lundi un dossier de poursuite judiciaire de 27 pages contre Anat Revivo et le procureur général Avichai Mandelblit.
Dans la requête, publiée par le Mouvement pour la liberté de l’information sur son site internet, les avocats de Netanyahou invoquent la loi israélienne de protection de la vie privée, ainsi que la loi britannique sur les droits de la personne et la Convention européenne des droits de l’homme pour étayer leurs arguments.
« Nul ne fera l’objet d’immixtion arbitraire dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteinte à son honneur et à sa réputation », indique la requête, citant le traité européen.
Aucune date n’a encore été fixée pour un jugement.
Traduit de l’anglais (original).
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