Sahara occidental : le blocage de la mission de l’ONU à nouveau au menu du Conseil de sécurité
Une réunion sur la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) s’est tenue ce jeudi, au Conseil de sécurité de l’ONU. La MINURSO a été déployée en 1991 afin de veiller au respect du cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario et d'organiser un référendum.
Le nouveau secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous – il a pris ses fonctions le 2 septembre – y a fait un compte rendu de sa dernière visite au quartier général de la MINURSO à Laâyoune (la ville la plus importante du Sahara occidental) et aux camps des réfugiés sahraouis, au cours de laquelle il avait rencontré le coordonnateur sahraoui auprès de la MINURSO, Mohamed Kheddad.
Cette réunion intervient alors que mercredi, plusieurs agences humanitaires ont demandé aux bailleurs de fonds de continuer leur soutien aux réfugiés du Sahara occidental.
Le Programme alimentaire mondial (PAM), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), ont déclaré que « depuis plus de quarante ans, les réfugiés sahraouis vivent dans des conditions extrêmement difficiles et restent fortement tributaires de l'aide humanitaire extérieure ».
La réunion arrive également deux semaines après le briefing tenu le 18 octobre dernier par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, sur l'état des négociations au Sahara occidental.
Rabat propose comme solution une large autonomie sous sa souveraineté alors que le Polisario, représentant des Sahraouis, réclame la tenue d’un référendum d’autodétermination
Refus du Maroc de coopérer avec Christopher Ross
Les États-Unis avaient proposé au cours de cette dernière réunion de dépêcher une mission au Sahara occidental en vue d'accélérer le processus de l'ONU pour le règlement du conflit du Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique.
L'ONU se heurte au refus du Maroc de coopérer avec son émissaire Christopher Ross, le considérant toujours comme personna non grata dans les territoires sahraouis occupés.
A la veille de la récente visite d’Hervé Ladsous, le bureau permanent du secrétariat national du Front Polisario avait dénoncé les entraves du Maroc au processus de négociations mené par l'ONU entre les deux parties au conflit en vue de trouver une solution permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination.
« Le royaume du Maroc a affirmé son mépris aux décisions et aux pouvoirs du Conseil de sécurité de l'ONU à travers l'expulsion de la composante politique et administrative de la MINURSO et les violations flagrantes et répétées de l'accord militaire n°1 de l'accord de cessez le feu signé par les deux parties en 1991 sous l'auspice de l’ONU et de l’Union africaine (UA) », a déploré le Front Polisario.
Dans le même contexte, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine a affirmé lors d'une séance annuelle à Addis Abeba, que l'expulsion des membres de la MINURSO est « une démarche qui menace la paix régionale, entrave les efforts régionaux et internationaux, et gèle le processus de paix ».
Inscrit depuis 1996 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU, sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique occupée depuis 1975 par le Maroc.
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