EN IMAGES : À la découverte des salukis, des chiens syriens « fidèles, affectueux et très intelligents »
On ne sait pas vraiment d’où vient le nom de « saluki », mais les théories ne manquent pas. Certains disent que le nom vient de la ville antique de Saluk au Yémen, d’autres l’attribuent à une ville du même nom près de la mer Caspienne. D’autres théories font le lien avec des endroits aux noms similaires en Turquie et en Syrie ; selon une autre encore, le nom viendrait de l’empire Séleucide, qui allait de la Turquie moderne au Pakistan dans le sillage des conquêtes d’Alexandre. Ce qui est néanmoins certain, c’est que les salukis sont une race étroitement liée au Moyen-Orient et considérée comme un symbole du mode de vie bédouin. Ils sont d’ailleurs également appelés « lévriers persans ». (MEE/Photos d’Izzeddin Kasim)
Osama al-Hammadi, qui vit dans la région syrienne rebelle d’Idleb, a passé sa vie entière à élever et entraîner ces chiens. Originaire de la ville de Kafr Rumah dans le nord de la Syrie, Hammadi a fui après une frappe d’artillerie du gouvernement près de l’un de ses chenils. Cette attaque a tué de nombreux animaux et d’autres ont disparu, mais cela n’a pas affecté la relation de Hammadi avec les animaux restants. Il continue de les élever, bien qu’il soit déplacé.
Le saluki possède un fort instinct de chasseur ce qui, associé à une grande fidélité et rapidité, en fait le compagnon de chasse idéal des Bédouins. Il existe même des récits attribués au prophète Mohammed dans lesquels il autorise la consommation du gibier tué par les chiens. Si certains théologiens islamiques restreignent la possession de chiens en tant qu’animaux domestiques, il y a un consensus concernant leur utilisation pour la chasse et la protection. Hammadi explique : « Les chiots apprennent rapidement. Ils reviennent vers vous dès qu’ils entendent leur nom, qu’importe la distance. Je donne des lapins sauvages aux chiots et je les laisse les chasser librement. »
Capables de courir à 68 km/h environ, les salukis arrivent juste derrière le lévrier anglais (ou greyhound), champion de la vitesse chez les chiens. Les deux races se ressemblent énormément : les chiens ont un corps mince et de longues pattes qui leur permettent de se mouvoir rapidement. Hammadi rapporte qu’il fait faire de l’exercice à ses chiens toute la journée jusqu’au coucher du soleil. « Les faire courir constamment est leur exercice quotidien pour les garder en forme. »
Le saluki est aussi l’une des plus anciennes races de chien connues au monde, des chiens ressemblant aux salukis apparaissent dans les hiéroglyphes. Des restes d’animaux ont été retrouvés dans des tombes de la Haute-Égypte.
Ces chiens auraient été introduits en Europe lors des Croisades et sont aujourd’hui élevés dans le monde entier. Les chiens de Hammadi ont des origines diverses mais les plus prisés sont ceux dont le pedigree arabe est établi. La guerre en Syrie l’a laissé avec seulement 25 chiens alors qu’il en avait jusqu’à 80 à la fois avant le conflit.
Avant la guerre, Hammadi pouvait vendre un chien à des clients du Golfe pour 2 000 à 8 000 dollars. Toutefois, les restrictions sur les exportations et les difficultés pratiques engendrées par le conflit compliquent grandement les ventes. Il confie que l’élevage coûte cher et que l’accès aux soins est difficile.
Les clubs de propriétaires canins décrivent les salukis comme des bêtes timides et calmes qui aboient peu et sont placides. Ils sont aussi très fidèles à leurs propriétaires et leur famille.
Hammadi explique : « Ce sont des chiens fidèles, affectueux et très intelligents. Ce sont les seuls qui chassent pour vous, pas pour eux-mêmes. »
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].