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L’Algérie interdit à son tour le film Barbie « pour atteinte à la morale »

Le long métrage américain avait pourtant enregistré des chiffres record d’entrées à travers l’Algérie dès sa sortie dans le pays
L’actrice australienne Margot Robbie, qui incarne la célèbre poupée rose dans Barbie de Greta Gerwig, pose à son arrivée pour la première européenne du film dans le centre de Londres le 12 juillet 2023 (AFP/Justin Tallis)

L’Algérie a retiré de ses cinémas le film Barbie pour « atteinte à la morale », après une diffusion de plus de deux semaines, ont indiqué plusieurs médias de ce pays du Maghreb.

Selon le site d’information en ligne 24H Algérie qui cite des « sources bien informées », le film a été déprogrammé de toutes les salles du pays pour « atteinte à la morale ».

Dimanche, les propriétaires de salles ont modifié les programmes en supprimant le film de Greta Gerwig, sans fournir de raisons.

Le distributeur a aussi annoncé la déprogrammation du film, sorti le 19 juillet en Algérie, sans précisions.

« L’Algérie a fini par être gagnée par la polémique sur Barbie à cause de scènes destinées à un public adulte » et d’allusions à l’homosexualité, a expliqué le site d’information TSA, en précisant que le film avait été « retiré discrètement des salles de cinéma ».

Près de 48 heures après sa déprogrammation, le ministère algérien de la Culture, qui annonce habituellement les interdictions de films en précisant les raisons, reste silencieux, note l’AFP.

La première à réagir à l’interdiction du film en Algérie a été la cinéaste Sofia Djama, rapporte TSA. « On ne censure pas un film. On laisse la société en débattre et d’aller en salle ou pas », a-t-elle écrit sur sa page Facebook.

La décision a entraîné une polémique sur les réseaux sociaux algériens. L’écrivain Kamel Daoud a notamment réagi en twittant : « Barbus contre Barbie. Et les barbus gagnent ».

Le long métrage américain avait pourtant enregistré des chiffres record d’entrées à travers l’Algérie dès sa sortie dans le pays.  Selon des sources, il a été vu par plus de 40 000 spectateurs en vingt jours.

Régulièrement, des films étrangers sont frappés d’interdiction de projection pour cause de non-conformité aux valeurs de la société algérienne, mais rarement après leur diffusion, rappelle Europe 1.

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