Aller au contenu principal

Al-Khallat+, la production saoudienne qui cartonne sur Netflix

Quatre histoires, souvent hilarantes, parfois dramatiques, structurent ce film saoudien qui a réalisé des records d’audience sur la plateforme Netflix
 Al-Khallat lance quelques messages sur les changements de la société saoudienne, avec ses femmes au volant, les relations de couple, les châtiments corporels, etc. (capture d’écran)
Al-Khallat lance quelques messages sur les changements de la société saoudienne, avec ses femmes au volant, les relations de couple, les châtiments corporels, etc. (capture d’écran)
Par MEE

Comment parler de l’arnaque, de l’hypocrisie et des scories sociales dans une société réputée fermée et peu tolérante ? C’est le défi que relève le film saoudien Al-Khallat+ (« le mixeur »), disponible (en arabe et en sous-titrage) depuis fin janvier sur la plateforme Netflix.

Le film, première réalisation du Saoudien Fahd al-Ameri, s’articule autour de quatre histoires évoquant la triche, le vol, le mensonge, l’infidélité et l’hypocrisie, à travers des récits souvent hilarants, parfois plus dramatiques, mais le tout « mixé » justement avec l’excellent jeu des actrices et des acteurs qui semblent s’en donner à cœur joie.

Le film est en fait inspiré d’une série de la plateforme saoudienne Tilfaz 11, qui porte le même nom que le film, Al-Khallat, composée de courts sketchs sur la vie quotidienne dans le royaume sur un ton comique. On retrouve d’ailleurs quasiment les mêmes acteurs dans les deux productions.

Traduction : « Al-Khallat+ est au top 10 mondial sur Netflix avec 1 570 000 heures de visionnage la première semaine de sa diffusion. »

Dans la première histoire – ouverte par un long et audacieux plan-séquence de plusieurs minutes, une belle maîtrise de réalisation –, un voleur de pneus est attrapé par sa victime qui, à cause du retard de la police, l’emmène à un mariage ligoté dans une voiture.

L’autre histoire nous plonge dans un restaurent très chic où une aide-cuisinière tente de réconcilier ses parents sur le point de divorcer en les invitant à un dîner dans un espace trop « moderniste » pour eux.

Un père de famille saoudien, joué par le comédien saoudien Abdelaziz al-Shehri, est dans de beaux draps dans un night-club à Dubaï (capture d’écran)
Un père de famille saoudien, joué par le comédien saoudien Abdelaziz al-Shehri, est dans de beaux draps dans un night-club à Dubaï (capture d’écran)

La troisième histoire, la plus sombre, se joue dans une morgue, où une veuve qui vient de perde son mari enquête sur de mystérieux et insistants appels sur le téléphone du défunt.

Le dernier opus nous mène à Dubaï, où une famille saoudienne en vacances est confrontée à l’ambiance peu orthodoxe d’une boîte de nuit dans un hôtel de luxe.

Tout en forçant sur le trait des personnages, parfois caricaturés à souhait pour les besoins de l’effet comique, le film lance quelques messages sur les changements de la société saoudienne, avec ses femmes au volant, les relations de couple, les châtiments corporels…

Une manière de tenter de saisir le pouls d’une société peu connue à l’étranger, au-delà des clichés.    

Netflix diffusera deux autres productions saoudiennes en 2023 : un thriller sombre, Al-Khattaba (« les fiancés »), et une série d’animation, Mouhafadhat Massamir 2 (« le comté de Massamir »).

Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].