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Des ONG portent plainte contre Booking.com pour avoir proposé des logements dans des colonies israéliennes

L’ONG néerlandaise SOMO a indiqué avoir repéré au moins 70 annonces de logements à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupées sur Booking.com
Des enfants brandissent des drapeaux israéliens à Mehola, une colonie israélienne située en Cisjordanie occupée, le 3 février 2020 (AFP)

Des organisations de défense des droits de l’homme aux Pays-Bas ont déposé une plainte pénale contre le site hôtelier Booking.com pour éventuels crimes de guerre, alléguant qu’il bénéficiait de logements dans les colonies israéliennes situées dans les territoires palestiniens occupés.

Les procureurs néerlandais ont confirmé avoir reçu la plainte déposée jeudi par le European Legal Support Centre (ELSC), Al Haq, SOMO et The Rights Forum.

Le collectif d’associations accuse Booking.com de blanchir de l’argent aux Pays-Bas provenant de ses opérations commerciales en Cisjordanie occupée.

Les colonies israéliennes construites sur des terres palestiniennes volées sont considérées comme illégales au regard du droit international.

Booking.com a nié ces accusations et déclaré qu’il n’existait aucune législation interdisant les annonces de logements dans les colonies israéliennes, ajoutant que diverses lois américaines interdisaient le désinvestissement de la région.

« Des poursuites judiciaires ont été engagées contre d’autres entreprises qui ont tenté de cesser leurs activités, et nous nous attendrions à ce que la même chose se produise dans notre cas », a argué un porte-parole de l’entreprise dans un communiqué.

L’ONG néerlandaise SOMO a déclaré avoir découvert que Booking.com avait proposé 70 propriétés à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupées entre 2021 et 2023.

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SOMO a accusé Booking.com d’avoir violé les règles anti-blanchiment d’argent des Pays-Bas en profitant de logements dans les colonies israéliennes illégales.

« Nous travaillons sur cette plainte depuis des années, répondant aux appels de Palestiniens qui ont vu leurs biens volés devenir des maisons de vacances rentables pour les colons sur Booking.com », a déclaré Lydia de Leeuw de SOMO dans un communiqué. 

« Les efforts déployés par des organisations de défense des droits de l’homme, des militants et même des employés soucieux au sein de l’entreprise pour mettre en garde cette dernière quant à ses opérations dans les TPO [territoires palestiniens occupés] ont été systématiquement ignorés », a ajouté SOMO.

« Ces opérations illégales soutiennent un système de colonialisme de peuplement et de domination raciale qui est une forme d’apartheid, mais les entreprises qui profitent de ces violations et les facilitent ne font guère l’objet d’un contrôle juridique. Ceci est inacceptable et doit cesser. »

En 2022, Booking.com a annoncé qu’elle introduirait un avertissement pour les clients consultant les annonces de logements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie occupée.

Une année record pour les colonies israéliennes

En mars, l’ONG israélienne de surveillance des colonies Peace Now a fait état d’une année record pour les colonies israéliennes, 2024 ayant vu de nouvelles approbations pour des unités résidentielles dans la vallée du Jourdain.

Peace Now a ajouté que la zone saisie était la plus grande depuis les accords d’Oslo de 1993 et que « 2024 marqu[ait] un pic dans l’étendue des déclarations de terres domaniales ». 

Environ 700 000 colons israéliens vivent dans quelque 300 colonies illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées.

Les Pays-Bas, comme d’autres pays européens, considèrent comme illégales les colonies construites sur des terres palestiniennes conquises par Israël en 1967.

Traduit de l’anglais (original).

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