Quand l’ex-roi d’Espagne Juan Carlos pistonne son neveu pour son business dans les pays du Golfe
L’ex-roi d’Espagne, Juan Carlos Ier, se retrouve empêtré dans une nouvelle affaire indélicate.
Des médias espagnols ont publié, cette semaine, des informations affirmant que le roi émérite a pistonné son neveu, Bruno Gómez-Acebo, qui lui avait demandé, en 2010, de l’aider à lancer un fonds d’investissement de 500 millions d’euros de grandes entreprises espagnoles dans la zone du Golfe.
Selon les indiscrétions de la presse espagnole, Juan Carlos aurait contacté le prince héritier d’Abou Dabi, Mohammed ben Zayed, avec lequel il a de très bonnes relations.
Depuis août 2019, l’ancien monarque vit exilé aux Émirats arabes unis (EAU). Des photos, publiées le 3 janvier sur les réseaux sociaux – les premières depuis celles prises à sa sortie d’avion à son arrivée aux EAU –, l’ont montré deux jours avant son 83e anniversaire au Yacht Club d’Abou Dabi, soutenu par deux gardes du corps qui l’aidaient à marcher.
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— Viva la vida (@VivaLaVidaT5) January 3, 2021
Le journal El Confidencial reproduit une lettre envoyée au souverain espagnol par Bruno Gómez-Acebo, l’homme d’affaires, fils de la sœur de Juan Carlos, l’infante Pilar, dans laquelle le neveu lui demande de refaire une visite officielle dans la région.
« Je crois que vos récents voyages dans la région ont laissé un souvenir qu’il ne faut pas laisser refroidir. À ce stade et pour ces projets, votre aide serait formidable, car les choses dans cette partie du monde fonctionnent comme ça. »
Cette nouvelle révélation s’ajoute aux scandales financiers qui ont éclaboussé l’ex-souverain espagnol et fragilisé la monarchie déjà affaiblie par des années de scandales liés au train de vie fastueux de l’ancien roi, aux soupçons de détention d’une fortune opaque à l’étranger ou à l’incarcération de son gendre pour corruption.
De l’argent donné par le roi Abdallah
Juan Carlos, qui a régné de 1975 à son abdication sur fond de scandales en 2014, est visé par trois enquêtes judiciaires.
La première concerne l’utilisation par l’ancien monarque de cartes de crédit liées à des comptes bancaires aux noms d’un entrepreneur mexicain et d’un officier de l’armée de l’air espagnole.
La seconde enquête vise à déterminer si Juan Carlos a empoché une commission dans le cadre de l’attribution à des entreprises espagnoles d’un contrat pour la construction d’un train à grande vitesse en Arabie saoudite en 2011.
Au centre de cette affaire, figure un virement de 100 millions de dollars que Juan Carlos aurait, selon le journal suisse La Tribune de Genève, reçu en 2008 de l’ancien roi saoudien Abdallah sur un compte en Suisse et dépensé pour ses « maîtresses, appartements de luxe et gros retraits en liquide ».
L’histoire du roi d’Espagne a des allures de tragédie shakespearienne : après avoir passé sa vie à se battre contre son destin de monarque exilé, il se retrouve au crépuscule de sa vie, forcé de fuir loin des siens aux Émirats Arabes Unies #Superfail https://t.co/DCYmylvFXu pic.twitter.com/o5FVDh9tGU
— France Culture (@franceculture) September 7, 2020
La dernière enquête a été ouverte après un rapport du service de prévention du blanchiment de capitaux et confiée au Tribunal suprême, seul habilité à juger un ancien souverain.
Lors de son discours de Noël, le 24 décembre dernier, le roi d’Espagne, Felipe VI, a appelé au respect « des principes moraux et éthiques », une timide allusion aux scandales entourant son père Juan Carlos.
« Déjà en 2014, au cours de mon intronisation devant le Parlement, je m’étais référé aux principes moraux et éthiques que les citoyens attendent de nous. Des principes qui nous concernent tous sans exception, et qui prévalent sur toutes les considérations, quelles que soient leur nature, y compris personnelles ou familiales », a déclaré le monarque.
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