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Les États-Unis restituent la tablette de Gilgamesh, pillée en Irak

Cette tablette antique aurait été dérobée en Irak en 1991 avant d’être acquise par le détaillant d’art et d’artisanat chrétien Hobby Lobby en 2014
La tablette de Gilgamesh raconte en partie l’épopée de Gilgamesh, l’une des plus anciennes œuvres littéraires au monde (capture d’écran/U.S. Immigration and Customs Enforcement)

Les États-Unis ont rendu à l’Irak une tablette de 3 500 ans portant des inscriptions racontant l’épopée de Gilgamesh, l’une des plus anciennes œuvres littéraires connues.

Rédigée en akkadien, une langue sémitique aujourd’hui disparue et autrefois parlée en Irak et au Proche-Orient, la tablette de Gilgamesh aurait été volée dans un musée irakien pendant la première guerre du Golfe en 1991. 

Elle est ensuite passée de main en main avant d’atterrir chez un négociant de Londres, qui l’a vendue à un acheteur américain en 2007. 

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En 2014, elle a été acquise par le détaillant Hobby Lobby pour 1,67 million de dollars et exposée dans son musée de la Bible à Washington D.C.

En 2019, le gouvernement américain a saisi l’objet et accusé le détaillant d’avoir acquis un faux certificat d’origine pour la tablette, lequel affirmait qu’elle avait été découverte dans une cache de fragments de bronze vendus aux enchères en 1981.

La cérémonie officielle de restitution impliquant des responsables irakiens a eu lieu ce jeudi au Smithsonian Institute à Washington D.C.

L’UNESCO a qualifié le retour de la tablette de « victoire significative dans la lutte contre le trafic illicite d’objets culturels », affirmant que cette décision « symbolise la mobilisation internationale plus large […] pour prévenir et combattre le commerce illicite d’objets anciens ».

« Cette restitution exceptionnelle est une victoire majeure sur ceux qui mutilent le patrimoine et le trafiquent ensuite pour financer la violence et le terrorisme », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, lors de la cérémonie à Washington.

En juillet, le gouvernement américain a commencé à faciliter le rapatriement de 17 000 objets anciens pillés en Irak ces dernières décennies.

La première épopée

Gilgamesh raconte l’histoire du roi éponyme qui régna sur l’Irak il y a environ 5 000 ans. Une vision romancée du souverain, qui a peut-être été influencée par sa personnalité réelle, constitue la base des premières légendes de Gilgamesh, datées d’environ 4 000 ans.

Ces légendes ont été agrémentées de poèmes supplémentaires, révisées et éditées au cours des siècles suivants jusqu’à former un récit cohérent, dont il existe plusieurs versions.

Des premiers fragments du poème ont été découverts par des archéologues européens au milieu du XIXe siècle et reconstitués plus tard.

Au début du poème, Gilgamesh, né deux tiers dieu et un tiers homme, exerce son autorité en couchant avec des jeunes filles fiancées et en épuisant les jeunes hommes par des compétitions excessives.

Irrités par ses excès, les dieux envoient Enkidu, un homme bestial et sauvage considéré comme l’égal de Gilgamesh, pour soumettre le roi hédoniste. Cependant, Enkidu lui-même goûte aux plaisirs terrestres et est civilisé par une prostituée qui le prend comme amant. Après une lutte féroce avec Gilgamesh, tous deux finissent par devenir amis.

Le récit de base de l’épopée suit ensuite les exploits du duo qui tue ses ennemis et trouve de nouvelles façons d’irriter les dieux.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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