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France : un enseignant tué, deux blessés dans un lycée par un agresseur criant « Allah Akbar »

L’auteur de l’attaque est un jeune homme d’une vingtaine d’années, originaire du Caucase russe, fiché pour radicalisation (fiché S), a indiqué à l’AFP une source policière
Parmi les deux blessés figurent un agent de sécurité qui a été atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant, a indiqué une deuxième source policière (AFP)
Par AFP

Un homme armé d’un couteau et criant « Allah Akbar » a tué un enseignant et blessé grièvement deux personnes dans un lycée à Arras, dans le nord de la France, vendredi matin.

L’agresseur a été interpellé par la police, a précisé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur X (ex-Twitter).

Aucun lycéen n’a été blessé, selon une première source policière.

L’Assemblée nationale a annoncé qu’elle suspendait ses travaux en solidarité avec les victimes, et le président Emmanuel Macron doit se rendre sur place.

Parmi les deux blessés figurent un agent de sécurité qui a été atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant, a indiqué une deuxième source policière.

Selon une source proche du dossier, l’agent de sécurité est « très gravement blessé, entre la vie et la mort ».

Ces faits ont lieu presque trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, un enseignant de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne, une dizaine de jours après avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète de l’islam Mohammed lors de cours sur la liberté d’expression.

L’assaillant de 18 ans, un réfugié russe d’origine tchétchène, avait été tué par la police.

L’auteur de l’attaque de ce vendredi est un jeune homme d’une vingtaine d’années, originaire du Caucase russe, fiché pour radicalisation (fiché S), a indiqué à l’AFP une source policière. 

Le jeune homme est né en Russie, selon une source policière. Arrivé en France en 2008, il avait entrepris au printemps 2021 que soit réexaminée sa demande d’asile, selon cette même source. Sa requête ayant été jugée irrecevable par les autorités compétentes en mars 2021, un recours avait été présenté devant la Cour nationale du droit d’asile le mois suivant, puis rejeté en août de la même année.  
Depuis cet été, il était par ailleurs suivi par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), via des écoutes et des mesures de surveillance physique, selon une source au renseignement. 

Il avait notamment été contrôlé jeudi sans qu’aucune infraction ne puisse lui être reprochée. Son profil « s’apparente donc à un individu radicalisé dont le potentiel est connu mais qui décide subitement de passer à l’acte, rendant difficile sa neutralisation », a encore dit cette source.

Son frère de 17 ans a également été interpellé à proximité d’un autre établissement scolaire, sans être en possession d’une arme, selon les premières informations, a ajouté une autre source policière.

Le parquet national antiterroriste a annoncé avoir ouvert une enquête.

« On s’est barricadés »

Un large périmètre de sécurité a été établi autour de l’établissement, où la police, les pompiers et les secours étaient déployés, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des parents étaient présents devant le lycée, d’où les élèves sont visibles à travers les fenêtres.

Les lycéens et le personnel du lycée ont été confinés dans l’établissement, a précisé une source policière.

Un enseignant de philosophie ayant assisté à l’attaque, Martin Dousseau, a décrit un mouvement de panique au moment de l’intercours, quand les élèves du collège se sont retrouvés face à un homme armé.

« Il a agressé un personnel de la cantine, j’ai voulu descendre pour intervenir, il s’est tourné vers moi, m’a poursuivi et m’a demandé si j’étais professeur d’histoire-géographie », a-t-il ajouté.

« On s’est barricadés, puis la police est arrivée et l’a immobilisé. »

Selon lui, la victime est un professeur de français du collège.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montraient un jeune homme, pantalon noir et veste grise, se battre avec plusieurs adultes dans la cour de l’établissement, visiblement avec une arme à la main, avant de se diriger vers la porte de l’établissement.

Cette attaque intervient alors que la guerre fait rage au Proche-Orient, faisant craindre à l’exécutif une importation du conflit en France.

L’offensive surprise du 7 octobre du Hamas en Israël a fait plus de 1 200 victimes côté israélien et 150 otages. Les frappes de représailles israéliennes ont fait plus de 1 500 morts palestiniens dans la bande Gaza.

Par Kenan Augeard, avec Tiphaine Le Liboux à Paris.

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