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Cinéma : Alexandre Arcady signe un film nostalgique sur l’Algérie française

Le réalisateur, très présent en ce moment dans les médias français pour parler du conflit au Moyen-Orient, fait aussi la promotion du Petit blond de la Casbah, son nouveau film, qui raconte son enfance en Algérie, sorti en France ce 15 novembre
Alexandre Arcady se définit comme « un cinéaste citoyen » (AFP/Joël Saget)
Alexandre Arcady se définit comme « un cinéaste citoyen » (AFP/Joël Saget)
Par MEE

On l’a beaucoup vu à la télé la semaine dernière, notamment pour appeler les Français à participer à la « grande marche civique » contre l’antisémitisme. Mais le réalisateur français Alexandre Arcady faisait surtout la promotion de son dernier film, sorti en salles en France ce mercredi 15 novembre, Le Petit Blond de la Casbah

Le sujet du film repose sur le voyage d’Antoine, un réalisateur, à Alger, où il a grandi. Avec son fils, il évoque sa jeunesse passée dans la ville blanche, et les promenades font remonter à la surface ses souvenirs. 

L’occasion pour Alexandre Arcady de raconter sa propre enfance en faisant revivre au spectateur des moments de bonheur, de rires et de larmes alors que l’Algérie s’apprête à devenir indépendante en 1962.

À l’affiche de ce film, figurent plusieurs stars dont Marie Gillain, Jean Benguigui, Franck Dubosc, Dany Brillant… ou encore Michel Boujenah, dont les propos sur Radio J ont provoqué la semaine dernière une vive polémique les réseaux sociaux. Il a affirmé que le Hamas « ne représente pas » les Gazaouis et que ses combattants sont des « sauvages ».

« Un cinéaste citoyen »

Au sujet du Petit Blond de la Casbah, les premières critiques sont partagées.

« Vingt ans après sa publication, Alexandre Arcady adapte son livre où il revenait sur son enfance à Alger et sa découverte de sa passion pour le cinéma. Et si en dépit de sa sincérité, le résultat ne passe pas le cap du grand écran. La faute à un manque de moyens qui fait que la reconstitution du Alger des années 1960 pique les yeux », critique le magazine Première. 

Pour Le Parisien, Alexandre Arcady « réalise ici un long métrage nostalgique sur une enfance et une Algérie aux airs de paradis perdus. Il y a comme une petite musique à la Pagnol dans ce film carte postale : la Provence d’Arcady, c’est l’Algérie ».

L’intéressé, lui, défend l’idée d’être « un cinéaste citoyen ». 

« Il y a 30 ans, en faisant un film comme L’Union sacrée, je tirais une sonnette d’alarme, attention il y a un islam radical qui pointe à l’horizon, et il faut être vigilant, la fraternité doit l’emporter », a déclaré le réalisateur au micro de RTL. 

Le vivre-ensemble est un des crédos d’Alexandre Arcady, qui dès qu’il en a l’occasion, en l’occurence ici la promotion de son film, prend la parole pour rappeler l’importance de s’accepter les uns les autres.

« J’ai eu une enfance vraiment merveilleuse, insouciante, dans un immeuble où le vivre-ensemble n’existait même pas puisqu’on vivait ensemble. On allait faire le Ramadan chez l’un, le Noël chez l’autre, le Pourim [fête juive] chez le troisième », a-t-il raconté sur le plateau de « C à vous ».

C’est dans cette même émission qu’il a évoqué la nécessité de participer à la marche organisée le dimanche 12 novembre à Paris contre l’antisémitisme.

« Moi je dis qu’il faut y être parce que c’est très important que chaque citoyen, avec sa conscience, soit dans la rue pour dire non, c’est une poignée d’individus qui créent ce sentiment d’insécurité vis-à-vis des juifs de France, et cette poignée-là est alimentée par les réseaux sociaux », a-t-il développé, en expliquant que, selon lui, « la majorité des Français ne sont pas antisémites ». 

Mardi 14 novembre sur CNEWS, le réalisateur a estimé que, de la même manière que le documentaire d’Alain Resnais, Nuit et brouillard, sorti en 1956, montrait de manière très sûre la déportation des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et les camps d’extermination, il fallait aussi montrer les images de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. 

« On est dans un monde de voyeurisme mais je crois qu’il est nécessaire de montrer certaines choses pour évoquer cette barbarie qu’a été cette journée du 7 octobre », a-t-il affirmé, en ajoutant qu’en Algérie, il y avait eu peu d’images de la guerre civile des années 1990, et en faisant le parallèle entre le Hamas et le Front islamique du salut (FIS), qui avait appelé à l’insurrection armée après s’être vu privé de victoire électorale par l’armée.

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