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Fusillade mortelle dans une rue fréquentée par la communauté kurde à Paris

Trois personnes sont décédées et trois autre ont été blessées après avoir été touchées par des tirs dans le Xe arrondissement de Paris. Le suspect est connu des autorités pour deux tentatives d’homicide 
Un véhicule de police est stationné devant le centre culturel kurde Ahmet Kaya, 16 rue d’Enghien (Xe) à Paris, en 2007 (AFP/Jack Guez)
Par AFP

Trois personnes sont décédées après avoir été touchées par des tirs, vendredi peu avant midi, dans le Xe arrondissent de Paris, et un homme interpellé et placé en garde, a indiqué le parquet de la ville.

Les faits se sont déroulés rue d’Enghien, au niveau d’un centre culturel kurde, dans un quartier commerçant et animé, prisé notamment de la communauté kurde.

Une enquête a été ouverte sur des chefs d’assassinat, homicides volontaires et violences aggravées. Les investigations ont été pour l’heure confiées à la brigade criminelle avec la 2e Direction régionale de la police judiciaire. Le bilan provisoire fait état de trois personnes décédées, et trois blessés dont un en urgence absolue, selon le parquet.

Un homme a été interpellé et placé en garde à vue. Âgé de 69 ans, « de type caucasien », celui-ci est de nationalité française et connu des autorités pour deux tentatives d’homicide commises en 2016 et décembre 2021, a appris l’AFP de source policière.

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Ce conducteur de train à la retraite est inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a-t-on précisé de même source.

Selon la procureure de Paris Laure BeccuauI, l’homme, actuellement hospitalisé, a déjà été accusé de violence raciste et était soupçonné d’avoir agressé au moins deux migrants avec un couteau dans un camp parisien le 8 décembre.

Le parquet national antiterroriste et ses services sont venus sur place mais il n’y a « aucun élément qui privilégierait la nécessité de leur saisine », a ajouté la procureure.

Mme Beccuau s’est refusée à commenter les motivations du tireur présumé. « Quant aux motifs racistes des faits, ces motifs vont évidemment faire partie des investigations qui viennent de débuter », a-t-elle toutefois poursuivi.

« Panique totale »

Au croisement de la rue d’Enghien et de la rue d’Hauteville, des brancards étaient amenés dans le calme vers la scène de la fusillade et un périmètre de sécurité était mis en place par la police, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Sept à huit coups de feu dans la rue, c’est la panique totale, on est restés enfermés à l’intérieur », a témoigné auprès de l’AFP une commerçante d’un immeuble voisin souhaitant garder l’anonymat.

« On a vu un vieux monsieur blanc rentrer et tirer dans le centre culturel kurde, puis il est allé dans le salon de coiffure à côté. On est réfugiés dans le restaurant avec les salariés », a témoigné Romain, le directeur adjoint du restaurant Pouliche Paris, dans la rue, joint par téléphone.

Selon un autre témoin, un habitant du quartier qui passait dans la rue et interrogé par l’AFP, « il y avait des gens en panique qui criaient à des policiers : ‘’il est là, il est là, avancez’’ en désignant un salon de coiffure ». « J’ai vu des policiers rentrer dans le salon où il y avait deux personnes à terre, blessées aux jambes, j’ai vu le sang », a-t-il ajouté décrivant des « gens sous le choc et en panique ».

Le Centre Ahmet Kaya, nommé en hommage au chanteur éponyme, est une association de type loi 1901 ayant pour objectif de « favoriser l’insertion progressive » de la population kurde installée en Île-de-France.

Par Alexandre Hielard, Murielle Kasprzak, Daphné Rousseau.

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