« Partez en Égypte », dit l’armée israélienne aux civils de Gaza alors que les bombardements s’intensifient
L’armée israélienne a demandé aux Palestiniens de fuir vers l’Égypte alors qu’elle continue ses intenses bombardements contre les infrastructures civiles dans la bande de Gaza.
« Le passage de Rafah est toujours ouvert. Je conseille à tous ceux qui peuvent sortir de le faire », a déclaré mardi matin Richard Hecht, porte-parole international de l’armée.
Mais peu de temps après, deux bombardements israéliens ont touché le poste frontière de Rafah entre l’Égypte et Gaza.
Le premier bombardement, annoncé par un communiqué du ministère palestinien de l’Intérieur, a entravé la circulation à travers le passage, mais il aurait été rouvert ensuite.
Selon le média égyptien Madr Masr, le passage a été de nouveau fermé après la deuxième frappe mardi.
Plus de 72 heures sont passées depuis que des groupes palestiniens ont lancé une attaque sans précédent sur plusieurs fronts contre Israël depuis Gaza, déclenchant l’une des séries de combats les plus meurtrières de l’histoire entre les deux camps.
Le premier jour, samedi, a été marqué par un sentiment de choc et de confusion en Israël, et par un sentiment de triomphe en Palestine, alors que des dizaines de combattants palestiniens ont quitté la bande de Gaza sous blocus et ont pénétré en Israël par voie terrestre, maritime et aérienne, prenant le contrôle de plusieurs.
Dimanche, Israël a commencé à évaluer les dégâts et à tenter de préparer une réponse, en sollicitant le soutien militaire des États-Unis et en déclarant officiellement le pays en guerre.
Lundi a été marqué par des « massacres inimaginables » commis par l’armée de l’air israélienne à Gaza et l’annonce de l’imposition d’un siège total sur la bande côtière, considéré par Human Rights Watch comme un appel « à commettre un crime de guerre » et une « punition collective » pour ses 2,1 millions de civils en les privant d’eau, de nourriture, de carburant et d’électricité.
Voici un récapitulatif des derniers développements :
• Les Palestiniens se réveillent mardi face à des scènes de destruction massive à Gaza, où des quartiers entiers ont été détruits, y compris dans de nombreuses zones centrales et surpeuplées.
• La majorité des cibles d’Israël étaient des civils. Les forces israéliennes ont bombardé des hôpitaux, une école des Nations unies abritant des personnes déplacées, des universités, des mosquées, des marchés, des banques, des sociétés de télécommunications et des tours résidentielles, entre autres infrastructures civiles.
• Israël a continué à mener des frappes aériennes « généralisées » pendant la nuit, bien qu’à un rythme légèrement plus lent qu’auparavant.
• En Israël, l’armée a affirmé – encore une fois – avoir repris le contrôle du sud. Des allégations similaires avaient précédemment été suivies par des informations faisant état d’affrontements toujours en cours entre combattants palestiniens et troupes israéliennes.
• Même si les combats dans les villes du sud d’Israël ont considérablement diminué, on ignore s’il reste encore des combattants palestiniens sur place.
• Dans le nord d’Israël, l’armée a confirmé que trois soldats, dont un officier supérieur de l’armée, avaient été tués par des Palestiniens qui ont traversé la frontière depuis le sud du Liban.
• Le Jihad islamique a également confirmé que trois de ses combattants avaient été tués dans les affrontements.
• Cela a considérablement accru les tensions le long de la frontière israélo-libanaise, avec des tirs de roquettes et d’artillerie entre Israël, des groupes palestiniens et le Hezbollah, qui a jusqu’à présent reconnu avoir perdu quatre membres dans les bombardements israéliens.
• Au moins 900 Israéliens et 700 Palestiniens ont été tués. On dénombre plus de 2 500 blessés de chaque côté. Les chiffres risquent d’augmenter.
Une réponse aux crimes israéliens « longtemps ignorés »
La raison pour laquelle le Hamas a lancé l’attaque de samedi est due aux crimes d’Israël, longtemps ignorés par le monde « malgré les cris du peuple [palestinien] opprimé », a déclaré le porte-parole des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas.
« Nous avons entendu [le ministre israélien de la Défense Yoav Galant] nous traiter d’« animaux humains », peut-être [qu’il] faisait référence aux lions qui ont marché sur le cou de leurs cochons de soldats », a déclaré Abu Ubaida.
L’allusion d’Israël au lancement d’une invasion terrestre est « risible », a-t-il ajouté, affirmant que les neuf dixièmes des forces des Brigades al-Qassam étaient en attente et prêtes à un combat prolongé.
Il a également déclaré que le groupe avait fait un grand nombre de prisonniers et qu’il ne négocierait pas sur leur sort sous le feu des tirs.
« Nous affirmons que nous ne délibérerons ni ne négocierons sur la question des prisonniers sous le feu des tirs, à la lumière d’une agression ou d’une bataille. La question des prisonniers est un dossier stratégique avec son chemin clair et connu et le prix que l’occupation paiera. »
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