À Gaza, Israël prévoit de remplacer l’UNRWA par l’USAID ou le PAM
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a « ordonné au chef d’état-major, le général Herzi Halevi, de développer des alternatives qui permettraient de ne pas dépendre de l’UNRWA dans un avenir proche, pour tout ce qui concerne le transfert des expéditions d’aides humanitaires vers Gaza, qui sont actuellement transférées directement » par l’agence des Nations unies pour les réfugiés.
L’information, donnée mardi 6 janvier par la Société de radiodiffusion publique israélienne (Kan), confirme ce que le site d’information israélien Ynet avait révélé le 4 janvier.
Deux alternatives à la présence de l’UNRWA à Gaza seraient envisagées : le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID, chargée du développement économique et de l’assistance humanitaire dans le monde).
La Kan a rapporté les déclarations de hauts responsables du Conseil ministériel, politique et sécuritaire israélien, dont elle n’a pas précisé les identités, qui ont affirmé que « Netanyahou a demandé au chef d’état-major de présenter ces alternatives dans un délai d’une semaine ».
L’UNRWA représente la plus grande organisation d’aide humanitaire opérant dans la bande de Gaza. Après quatre mois de bombardements israéliens et de siège total, les ONG décrivent une situation humanitaire catastrophique.
Créée en 1949 pour venir en aide aux réfugiés palestiniens déplacés de force de leur patrie par les milices sionistes, l’agence s’efforce de fournir des soins de santé, une éducation et une aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie occupée, de Jordanie, de Syrie et du Liban.
Elle accueille actuellement plus d’un million de personnes déplacées par l’assaut israélien en cours à Gaza, réparties sur 154 sites.
L’UNRWA est également le deuxième employeur de la bande de Gaza, avec 30 000 employés au total, dont 13 000 à Gaza.
« La mission de l’UNRWA doit prendre fin »
Plusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, ont suspendu leurs financements à l’UNRWA le mois dernier, en raison des allégations israéliennes selon lesquelles 12 des 30 000 employés de l’UNRWA seraient impliqués dans les attaques menées par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre.
Cette décision a suscité des critiques dans le monde entier et de la part des représentants palestiniens.
D’autres gouvernements (Espagne, Irlande, Belgique, Slovénie, Luxembourg et Norvège) ont annoncé qu’ils maintiendraient le soutien financier à l’UNRWA, tout en soulignant l’importance d’enquêter sur les allégations d’Israël.
La semaine dernière, Benyamin Netanyahou avait appelé à la fermeture de l’agence des Nations unies.
« Il est temps que la communauté internationale et les Nations unies elles-mêmes comprennent que la mission de l’UNRWA doit prendre fin », avait-il déclaré à des délégués des Nations unies en visite sur place.
Selon lui, l’UNRWA cherchait à « perpétuer la crise des réfugiés palestiniens » et qu’elle devait être remplacée si l’on voulait résoudre le « problème de Gaza ».
Les responsables des agences des Nations unies, dont le PAM, et des ONG ont signé la semaine dernière une déclaration conjointe appelant les pays à revenir sur leur décision de suspendre leurs financements.
« Tout employé de l’ONU impliqué dans des actes de terrorisme sera tenu responsable », assurent les responsables des agences des Nations unies.
« Toutefois, nous ne devons pas empêcher toute une organisation de remplir son mandat consistant à œuvrer au service des personnes qui en ont désespérément besoin. »
Ils rappellent que la suspension des fonds aurait des « conséquences catastrophiques » à Gaza et exhortent les pays à reconsidérer la situation.
Traduit de l’anglais (original) par Imène Guiza et actualisé.
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