Guerre à Gaza : des chars israéliens ont délibérément écrasé des dizaines de Palestiniens
Les soldats israéliens ont tué des civils palestiniens à Gaza en les écrasant avec des chars et des véhicules blindés, selon un rapport d’Euro-Med Human Rights Monitor.
Selon le rapport publié lundi 4 mars, l’une des personnes tuées était un Palestinien qui se trouvait dans le quartier de Zaytoun, dans la ville de Gaza, le 29 février.
Des témoins oculaires ont indiqué à l’Euro-Med Human Rights Monitor que l’homme avait les mains ligotées, qu’il avait été déshabillé et qu’il était vivant lorsqu’il avait été écrasé sur l’asphalte.
D’autres incidents similaires ont également été perpétrés par l’armée israélienne, a déclaré l’ONG.
Le 23 janvier, un char israélien a écrasé des membres de la famille Ghannam alors qu’ils dormaient dans une caravane dans le quartier de Taiba Towers à Khan Younès.
L’attaque a entraîné la mort du père et de sa fille aînée, tandis que les trois autres enfants et la mère ont été blessés.
L’incident a été confirmé par la fille de 13 ans, Amina, qui a déclaré que son père et sa sœur aînée avaient été tués lorsque les chars avaient roulé à plusieurs reprises sur la caravane où la famille dormait.
À la suite de cette attaque, Amina a subi une pression extrême dans les yeux et a failli perdre la vue.
« Déshumanisation »
Écraser les Palestiniens à l’aide de véhicules blindés est devenu une pratique courante des forces israéliennes depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre dernier.
Euro-Med a documenté des cas de bulldozers et chars écrasant des Palestiniens déplacés dans leurs tentes installées dans la cour de l’hôpital Kamal Adwan le 16 décembre.
Les images des corps écrasés sur les lieux montrent clairement des marques correspondant à un écrasement par un lourd véhicule blindé.
Une femme a raconté à Euro-Med qu’elle avait été choquée lorsqu’un char d’assaut avait soudainement roulé sur la tente où sa famille s’était réfugiée. La famille a survécu à l’attaque qui a eu lieu le 20 février près de la côte, à Khan Younès.
Récemment, Ramy Abdu, président de l’ONG, a déclaré à MEE qu’il pensait que des centaines de Palestiniens avaient été écrasés par des chars israéliens.
Il a précisé que la plupart se trouvaient dans le nord de la bande de Gaza, dans les environs de Beit Lahia, Beit Hanoun et Zeitoun, ainsi que le long de la route côtière d’al-Rashid, que les Palestiniens ont empruntée pour fuir.
« Les dirigeants israéliens eux-mêmes ont adopté une stratégie de diabolisation et de déshumanisation des Palestiniens, de sorte qu’il est même permis de les brûler vivants, et on voit même les soldats israéliens rivaliser entre eux pour publier sur les réseaux sociaux le degré de brutalité qu’ils sont prêts à infliger aux Palestiniens », a-t-il déploré.
Dans un communiqué, l’ONG Euro-Med a exprimé sa « profonde inquiétude quant à la performance du procureur de la Cour pénale internationale [CPI] concernant le génocide qui s’y déroule ».
« Les dernières déclarations de la CPI sur la situation en Palestine ont été publiées le 17 novembre sur son site internet officiel.
« Cela soulève de sérieuses questions et inquiétudes quant à son indépendance et à son intégrité, ainsi que sur la mesure dans laquelle elle peut exercer ses fonctions sans être politisée ou affectée par des normes de dualité et de justice sélective », indique le rapport.
Des sévices pour « extorquer des aveux, intimider et punir »
Selon un rapport obtenu par le New York Times, une enquête non publiée réalisée par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) accuse Israël d’avoir maltraité des centaines de Gazaouis détenus par ses forces depuis le début de la guerre.
Le rapport affirme que des centaines d’habitants de Gaza ont été détenus à tort par Israël au cours du conflit. Il accuse Israël de détenir les personnes arrêtées, dont au moins 1 000 civils qui ont ensuite été libérés sans aucune charge, dans trois sites militaires en Israël, a rapporté le Times.
Le rapport indique que les détenus étaient des enfants, des hommes et des femmes, âgés de 6 à 82 ans. Selon le rapport, certaines personnes sont mortes pendant leur détention.
Le projet de rapport décrit « une série de sévices auxquels des Gazaouis de tous âges, de toute condition physique et de tout milieu ont déclaré avoir été confrontés dans des centres de détention improvisés en Israël ». Ces sévices, conclut le rapport, « ont été employés pour extorquer des informations ou des aveux, pour intimider et humilier, et pour punir ».
Traduit de l’anglais (original) par Imène Guiza.
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