Guerre à Gaza : des images montrent un véhicule blindé israélien écraser un détenu palestinien
Les forces israéliennes à Gaza ont écrasé le corps d’un Palestinien en roulant dessus avec un char d’assaut ou un bulldozer, a déclaré vendredi 1er mars l’Euro-Mediterranean Human Rights Monitor.
L’homme aurait été détenu par Israël au moment des faits ou juste avant. On ignore s’il était vivant ou mort lorsqu’il a été écrasé.
Les images du corps après l’incident, qui s’est produit jeudi 29 février dans le quartier de Zeitoun, sur la route de Salah al-Din, près de l’usine Star, au sud de la ville de Gaza, ont été publiées en ligne par l’organisation de défense des droits de l’homme et ont été consultées par Middle East Eye.
Sur ces images, on peut voir le corps de la victime complètement écrasé, sans pouvoir l’identifier.
On peut également voir attaché à la main restante un lien de fermeture zip, fréquemment utilisé par les forces israéliennes dans la bande de Gaza pour détenir les Palestiniens.
Le porte-parole d’Euro-Med, Muhammad Shehada, a déclaré sur X que selon des témoins, l’homme avait été détenu et interrogé par les forces israéliennes « avant de se faire renverser par un véhicule blindé ».
L’armée israélienne a déclaré à Middle East Eye qu’elle « vérifiait » l’incident.
Ramy Abdu, président de l’ONG Euro-Med Human Rights Monitor, a indiqué à MEE que l’ONG estimait que des centaines de Palestiniens avaient été écrasés par des chars israéliens.
Il a précisé que la plupart se trouvaient dans le nord de la bande de Gaza, dans les environs de Beit Lahia, Beit Hanoun et Zeitoun, ainsi que le long de la route côtière d’al-Rashid, que les Palestiniens ont empruntée pour fuir.
« La brutalité d’Israël dans cette guerre est sans limites », a déploré Ramy Abdu auprès de MEE.
« Les dirigeants israéliens eux-mêmes ont adopté une stratégie de diabolisation et de déshumanisation des Palestiniens, de sorte qu’il est même permis de les brûler vivants, et on voit même les soldats israéliens rivaliser entre eux pour publier sur les réseaux sociaux le degré de brutalité qu’ils sont prêts à infliger aux Palestiniens. »
Les chaînes Telegram israéliennes d’extrême droite ont applaudi les images de l’homme écrasé à Gaza.
« Cela montre qu’ils célèbrent même les actes répréhensibles et les crimes commis par leurs soldats », poursuit Ramy Abdu.
Jeudi 28 février, plus de 100 Palestiniens rassemblés pour obtenir de l’aide humanitaire venue par convoi de camions à Gaza ont été tués lorsque les troupes israéliennes ont ouvert le feu sur la foule.
L’armée israélienne a accusé les Palestiniens affamés d’avoir provoqué un mouvement de foule. Cependant, selon des témoins, des séquences vidéo et des secouristes, des tirs israéliens nourris ont été dirigés contre la foule lors de l’incident.
La communauté internationale a réclamé une enquête.
Selon l’AFP, une équipe de l’ONU qui s’est rendue le lendemain à l’hôpital al-Chifa de Gaza, où se trouvaient des dizaines de blessés après la tragédie, ont vu « un grand nombre de blessures par balles », a indiqué un porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Tandis qu’Israël maintient Gaza dans un étau, n’autorisant l’entrée que de peu ou pas d’aide et de marchandises dans l’enclave, les experts de l’ONU et des ONG mettent en garde contre le risque de famine.
Lors d’une audition au Congrès jeudi 28 février à Washington, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que plus de 25 000 Palestiniens tués par Israël lors de la guerre à Gaza étaient des femmes et des enfants.
Le ministère palestinien de la Santé estime le nombre total de morts à plus de 30 000 et le nombre de disparus à au moins 7 000.
Bien que les données détaillées n’aient pas été communiquées, le ministère de la Santé a indiqué qu’environ 70 % des victimes étaient des femmes et des enfants.
Environ 1 200 Israéliens ont été tués lors de l’attaque menée par le Hamas contre des communautés israéliennes près de Gaza le 7 octobre.
Traduit de l’anglais (original) par Imène Guiza.
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