Guerre à Gaza : le chef du Hamas affirme que le meurtre de membres de sa famille n’infléchira pas la position du Hamas
« Tout notre peuple et toutes les familles des habitants Gaza ont payé un lourd tribut avec le sang de leurs enfants, et je suis l’un d’entre eux. »
Le chef politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, a salué mercredi 10 avril sur Al Jazeera le « martyre » de trois de ses fils et de quatre petits-enfants, tués dans une frappe israélienne.
Élu chef du bureau politique du Hamas en 2017, Ismaël Haniyeh vit entre le Qatar et la Turquie. Depuis Doha, au Qatar, le leader palestinien a déclaré que ces meurtres n’infléchiront pas la position du Hamas dans les pourparlers pour une trêve à Gaza, où les raids aériens se poursuivent ce jeudi après six mois de guerre.
This is the moment when Hamas leader Ismail Haniyeh received news that his sons and grandchildren were killed by an Israeli air strike during his visit to a hospital in Doha treating those who were wounded in Gaza. pic.twitter.com/OarOQFxYmP
— Middle East Eye (@MiddleEastEye) April 10, 2024
Traduction : « C’est à ce moment-là que le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, a appris que ses fils et petits-enfants avaient été tués par une frappe aérienne israélienne, lors de sa visite dans un hôpital de Doha soignant les blessés à Gaza. »
Le Hamas avait annoncé mercredi que trois fils et quatre petits-enfants d’Ismaël Haniyeh avaient péri dans une frappe survenue dans le camp de réfugiés de Chati, dans la ville de Gaza (nord), où la famille rendait visite à des proches au premier jour des célébrations de l’Aïd al-Fitr marquant la fin du Ramadan.
« Je remercie Dieu pour l’honneur que nous fait le martyre de mes trois fils et de certains de mes petits-enfants », a-t-il déclaré à Al Jazeera. « L’ennemi a visé une voiture à bord de laquelle ils se trouvaient ».
« Ce sang versé nous rendra encore plus fermes »
L’armée israélienne a confirmé avoir tué dans une frappe aérienne les trois fils d’Ismaël Haniyeh, qualifiés d’« agents militaires de l’organisation terroriste Hamas », qui intervient alors que les médiateurs qatari, égyptien et américain attendent la réponse du mouvement à leur proposition de trêve avec Israël, associée à une libération d’otages retenus à Gaza.
Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, lui a présenté mercredi ses condoléances, et le président iranien Ebrahim Raïssi et le numéro deux du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, l’ont contacté pour lui présenter aussi leurs condoléances, a indiqué le Hamas.
Turkish President Recep Tayyip Erdogan offered his condolences to Hamas leader Ismail Haniyeh in a phone call Wednesday after an Israeli strike killed three of his sons and grandchildren. pic.twitter.com/piGzyT3ijH
— Middle East Eye (@MiddleEastEye) April 10, 2024
Traduction : « Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a présenté mercredi ses condoléances au chef du Hamas Ismaël Haniyeh lors d’un appel téléphonique après qu’une frappe israélienne a tué trois de ses fils et petits-enfants. »
« L’ennemi pense pouvoir briser la volonté de notre peuple et pousser les dirigeants à faire des concessions […] Il peut rêver ! Ce sang versé nous rendra encore plus fermes », a-t-il ajouté. « Nos exigences sont claires et nous n’y renoncerons pas. Si l’ennemi croit que cibler mes fils au plus fort des négociations et avant que le Hamas ne donne sa réponse, poussera le mouvement à changer de position, il se trompe. »
La proposition des médiateurs prévoit une trêve de six semaines, la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l’entrée de 400 à 500 camions d’aides chaque jour à Gaza et le retour chez eux des habitants du nord de Gaza, selon une source du Hamas.
Le Hamas a répété la semaine dernière ses exigences pour tout accord : un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de Gaza, une augmentation importante des aides humanitaires, un retour des déplacés et un accord « sérieux » d’échange d’otages et de prisonniers palestiniens.
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