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Guerre israélo-palestinienne : un colonel révèle le plan d’attaque de Gaza et affirme que le combat sera « un enfer »

Un colonel en service déclare à MEE que les responsables militaires israéliens s’attendent à ce que le Hamas se batte pendant trois mois et que les réservistes pourraient être entraînés dans une guerre terrestre sans y être suffisamment préparés
Des soldats de l’armée israélienne se positionnent avec leurs chars Merkava près de la frontière avec la bande de Gaza, le 9 octobre 2023 (AFP)

L’armée israélienne a élaboré des plans militaires pour la bande de Gaza, et l’enclave palestinienne pourrait connaître des changements territoriaux si le Hamas oppose une résistance prolongée à une offensive terrestre israélienne, a déclaré à Middle East Eye un colonel israélien en activité.

Vendredi matin, l’armée israélienne a donné des ordres d’évacuation à près de la moitié des 2,3 millions d’habitants de Gaza, ordonnant à 1,1 million de Palestiniens de fuir immédiatement vers le sud.

Le colonel, s’adressant à MEE sous le couvert de l’anonymat, a indiqué que l’armée avait conçu des plans visant à encercler les zones du nord tandis que les frappes aériennes frappaient le reste de l’enclave.

« Si cela se transforme en conflit direct plutôt que basé sur des opérations spéciales, les frontières de Gaza pourraient de facto changer »

- Colonel israélien en service

Le colonel israélien a déclaré que l’armée avait divisé l’enclave en plusieurs secteurs et « déterminé [quels] points et localités [dans la bande] seraient encerclés », ajoutant que « des opérations spéciales seraient menées sur au moins 25 points dans des sous-secteurs ».

Le colonel a ajouté que si Israël procédait à une invasion terrestre, les soldats israéliens pourraient rester dans la bande de Gaza pendant une période longue, mais encore indéterminée.

Lors de sa rencontre avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken en Jordanie, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré que le « déplacement forcé » des Palestiniens équivaudrait à une « seconde Nakba ».

Le terme Nakba (« catastrophe ») fait référence au nettoyage ethnique de quelque 750 000 Palestiniens de leurs terres et de leurs foyers dans la Palestine historique au moment de la création d’Israël en 1948.

Depuis qu’Israël a commencé à dire aux Palestiniens de quitter le nord de Gaza tôt vendredi, nombreux sont ceux qui pensent que cet ordre fait partie d’un plan visant à déplacer ses habitants vers le sud, jusqu’à ce qu’ils soient forcés de quitter complètement Gaza et de passer en Égypte en tant que réfugiés.

EN IMAGES : Les Palestiniens de Gaza craignent « une seconde Nakba » alors qu’Israël les déplace de force
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D’après le colonel interviewé par MEE, les responsables militaires israéliens pensent que le Hamas pourrait résister aux forces israéliennes pendant une période pouvant aller jusqu’à trois mois, mais toute offensive du groupe palestinien pourrait changer le cours de l’opération militaire israélienne.

« Divers scénarios ont été discutés sur ce que ferait le Hamas. Si cela se transforme en conflit direct plutôt que basé sur des opérations spéciales, les frontières de Gaza pourraient de facto changer. C’est pourquoi les civils sont invités à migrer », a-t-il expliqué.

Le colonel a également déclaré que si le Hamas capitulait et n’opposait pas une résistance farouche aux côtés des autres groupes palestiniens, l’armée resterait là pour une période de temps indéterminée.

Il a ajouté que les forces israéliennes stationnées dans la bande de Gaza lanceraient des opérations visant le réseau du Hamas, y compris les chefs militaires du groupe et le labyrinthe de tunnels qu’il a construit.

Cependant, il estime qu’une opération terrestre serait « un enfer » pour les réservistes israéliens qui n’ont pas reçu une formation adéquate, reconnaissant que l’armée a du mal à rassembler le nombre de forces spéciales nécessaires pour une opération d’une telle envergure.

Netanyahou : « Ce n’est que le début »

Vendredi, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré que les représailles israéliennes en cours depuis une semaine à la suite de l’attaque du Hamas depuis Gaza n’étaient « que le début », sans toutefois préciser ce qui pourrait suivre ni pendant combien de temps.

« Nous frappons nos ennemis avec une puissance sans précédent », a déclaré Netanyahou dans une brève déclaration qui, fait inhabituel, a été télévisée après le début du shabbat. « J’insiste sur le fait que ce n’est que le début. »

À Gaza, plus de 1 900 personnes ont été tuées dans les frappes aériennes israéliennes, dont 614 enfants et 370 femmes. Au moins 7 696 autres ont été blessées, dont 2 000 enfants et 1 400 femmes.

Des dizaines de personnes ont été tuées dans des frappes aériennes alors qu’elles évacuaient du nord vers le sud après l’ordre d’évacuation d’Israël.

En Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées, 50 Palestiniens ont été tués par des soldats et des colons israéliens depuis samedi dernier. Parmi eux figurent au moins six enfants et une femme. Quelque 600 autres personnes ont été blessées.

Côté israélien, l’attaque du Hamas a entraîné la mort d’au moins 1 300 personnes et la prise d’environ 150 otages.

Traduit de l’anglais (original).

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