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Les vols israéliens à destination de Dubaï pourraient être interrompus en raison de désaccords en matière de sécurité

Les modifications des mesures de sécurité annoncées à l’aéroport de Dubaï ont été jugées « inacceptables » par le Shin Bet
Un avion d’Etihad Airways décoré des drapeaux israélien et émirati à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv (Israël), après l’atterrissage du premier vol commercial régulier de la compagnie en provenance d’Abou Dabi, le 6 avril 2021 (AFP)
Un avion d’Etihad Airways décoré des drapeaux israélien et émirati à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv (Israël), après l’atterrissage du premier vol commercial régulier de la compagnie en provenance d’Abou Dabi, le 6 avril 2021 (AFP)

Les vols entre Israël et Dubaï pourraient être interrompus dans la semaine en raison de différends concernant les mesures de sécurité.

De hauts responsables israéliens ont déclaré au site israélien Walla!News que les vols à destination de Dubaï pourraient être interrompus le 8 février, à la suite d’inquiétudes quant à la sécurité des voyages exprimées par le Shin Bet, le service de renseignement qui assure la sécurité des aéroports israéliens.

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D’après les informations relayées, le Shin Bet a cité une décision de Dubaï, qui entend modifier les mesures de sécurité de l’aéroport de la ville à compter de ce jour-là. Ils ont toutefois souligné que le différend n’était pas « politique » et qu’il s’agissait d’une question purement technique.

« Au cours des derniers mois, des différends en matière de sécurité sont apparus entre les organes compétents de Dubaï et le système de sécurité de l’aviation israélienne, ne permettant pas une mise en œuvre des responsabilités quant à la sécurité de l’aviation israélienne », a indiqué le Shin Bet.

Le service de sécurité a également déclaré qu’en cas d’arrêt des vols à destination de Dubaï, il étudierait la possibilité de rediriger les vols vers Abou Dabi. 

Des négociations seraient en cours pour débloquer la situation.

Turbulence

Selon une source interrogée par Haaretz, en cas d’interruption des vols à destination des Émirats arabes unis, les compagnies aériennes émiraties ne pourraient plus atterrir en Israël, ce qui éviterait aux entreprises israéliennes de subir des pertes financières et pousserait les autorités émiraties à renforcer les mesures de sécurité.

Ce différend marque une turbulence dans les relations entre les deux pays, qui ont signé un accord de normalisation en 2020.

Le 31 janvier, le président israélien Isaac Herzog a pris la parole à l’Expo 2020 Dubai, à l’occasion de sa première visite présidentielle aux Émirats arabes unis, alors que l’État du Golfe venait d’annoncer l’interception d’un missile balistique tiré par les Houthis depuis le Yémen.

Le président israélien Isaac Herzog lors de l’exposition universelle à Dubaï, le 31 janvier 2021 (AFP/Amos Ben Gershom)
Le président israélien Isaac Herzog lors de l’exposition universelle à Dubaï, le 31 janvier 2021 (AFP/Amos Ben Gershom)

Les Émirats arabes unis sont devenus le premier État du Golfe à normaliser ses relations avec Israël, en 2020, dans le cadre des « accords d’Abraham » négociés par les États-Unis. Leur voisin Bahreïn, le Maroc et le Soudan leur ont emboîté le pas.

« J’espère et je crois que de plus en plus de pays suivront bientôt l’exemple des Émirats arabes unis et rejoindront les accords d’Abraham », a déclaré Herzog lors d’un événement organisé sur le site de l’exposition universelle, sous un dispositif de sécurité renforcé.

Le président en Israël est doté de pouvoirs essentiellement honorifiques. Le Premier ministre Naftali Bennett s’est rendu aux Émirats arabes unis en décembre.

Les Émirats arabes unis et Israël ont des préoccupations communes vis-à-vis de l’Iran et de leurs alliés régionaux. Ils considèrent également ces accords comme un moyen de stimuler leur économie.

« Nos échanges commerciaux ont déjà dépassé le milliard de dollars, plus de 120 accords ont été signés et un fonds [de recherche et développement] de 100 millions de dollars a été créé récemment », a déclaré Herzog dans un discours prononcé à l’occasion de l’exposition universelle organisée dans l’émirat de Dubaï pendant six mois.

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À cette occasion, les drapeaux émirati et israélien ont été hissés et les hymnes nationaux des deux pays ont retenti.

Précisant que 250 000 Israéliens ont visité les Émirats jusqu’à présent, le président israélien a fait part de son espoir de voir les Émiratis leur rendre la pareille une fois les restrictions liées au COVID-19 assouplies.

Herzog avait atterri la veille dans la capitale émiratie, Abou Dabi, afin d’échanger avec le dirigeant de facto des Émirats, Mohammed ben Zayed, au sujet de la sécurité et des relations bilatérales.

Cette nuit-là, à minuit vingt, Abou Dabi a annoncé avoir intercepté un missile balistique tiré depuis le Yémen par les Houthis, un groupe allié à l’Iran. Il s’agissait de la troisième attaque de ce type en l’espace d’une quinzaine de jours contre les Émirats arabes unis, alliés des États-Unis.

Les autorités émiraties n’ont pas précisé si le missile visait Abou Dabi ou Dubaï.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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